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Dimanche 17 Juin 2018
Vendredi 22 Janvier 2016
Mercredi 20 Janvier 2016
Il y a 101 ans, l'aéronautique militaire perdait son honneur
Le 20ème siècle, qui nous aura apporté tant de merveilles techniques et scientifiques, aura également été non seulement un siècle d'une rare stupidité philosophique mais encore le siècle du crime.
Ainsi, les gens sans honneur riaient déjà de la reine Victoria ne voulant rien savoir de la guerre sous-marine car "on ne voit pas le drapeau". On se demande alors pourquoi les mêmes ricaneurs s'offusquèrent, quelques années plus tard, lorsque le Japon attaqua les USA sans déclaration de guerre --l'Allemagne nazie avait d'ailleurs fait de même avec l'URSS 5 mois plus tôt. Car après tout, cette ignominie n'était que le prolongement logique de cette philosophie de la guerre qui considérait légitime de prendre l'ennemi par surprise, et même au prix de l'ignominie. Er, de ce point de vue, on se demande aussi en quoi ces mêmes ricaneurs peuvent bien s'offusquer des attaques terroristes du 11 septembre 2001 --elles aussi un prolongement très logique de cette même philosophie consistant à ne pas montrer ses couleurs et même "mieux" encore à ne pas en avoir...
Tout cela est donc parfaitement ignoble. Et tout cela est l'oeuvre du 20ème siècle --un siècle où on a tout simplement fait fi de l'honneur.
Hélas, l'aéronautique n'a pas échappé à ce désastre moral : Ainsi, aujourd'hui il y a 101 ans, pour la première fois, elle prenait comme cible une population civile.
Cette attaque fut l'oeuvre de la marine impériale allemande, la Kaiserliche Marine.
Ce 19 janvier, à 11 heures du matin, 3 dirigeables Zeppelin, les L3, L4 et L5 décollent de Fuhlsbüttel, au nord de Hambourg. Il s'agit d'abord d'effectuer un vol de reconnaissance au dessus de la mer du Nord. L5 reviendra encore dans la même journée en Allemagne pour y faire son rapport. Mais L3 (LZ 24), commandé par le Kapitänleutnant Hans Fritz secondé du Leutnant zur See v. Lynckner, et L4 (LZ 27), commandé par le Kapitänleutnant Magnus v. Platen-Hallermund secondé du Leutnant zur See Kruse, sont censés continuer vers le Royaume-Uni et l'attaquer sous couvert de la nuit.
Et effectivement, L3 atteint la côte britannique de l'East Anglia, plus précisément le comté de Norfolk, à 20:50. Bien entendu, il fait nuit depuis longtemps. Il passe alors Great Yarmouth à 21:20. Dans la pluie, à 1.500 mètres d'altitude, le Zeppelin lâche alors 10 bombes explosives de 50 kg plus 7 bombes incendiaires sur la ville. Les bombes ne sont pas toutes lâchées en même temps et l'attaque dure en tout une bonne dizaine de minutes.
Son crime accompli, puisqu'il s'agit bien d'un crime de guerre, L3 s'en retourne, rentre en Allemagne et atteint sa base de Fuhlsbüttel le lendemain matin à 9 heures 30.
L4 fait de même et lache, lui, un total de 11 bombes sur les deux villes de Sheringham et de King’s Lynn, également sur la côte au nord du comté de Norfolk.
Les dommages infligés aux 3 villes sont limités. Mais 4 personnes y sont tuées, et 16 autres blessées.
C'est la première fois qu'une population civile a expressément été prise pour cible par une attaque aérienne. Hélas, ce ne sera pas la dernière...
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Les dirigeables de ce 19 janvier :
Le Luftschiff Zeppelin 24 (LZ 24) était le 3ème dirigeable construit pour la marine impériale allemande --d'où son immatriculation militaire L3. Long de 158 mètres et d'un diamètre de 14,8 mètres, il était propulsé par 3 moteurs Maybach C-X de 6 cylindres en ligne développant 200 chevaux chacun et refroidis par eau. Le vaisseau emmenait un équipage d'une quinzaine d'hommes. Sa vitesse maximale était de 76 km/h et son rayon d'action de 2.200 km.
La portance était obtenue par 18 réservoirs d'hydrogène d'un volume total d'env. 22.500 mètres cube. Le vaisseau pesait 16.896 kg à vide et pouvait emmenre une charge utile de 9.185 kg. Le rayon d'expansion maximum que pouvaient atteindre les réservoirs d'hydrogène (qui, à cause de la pression atmosphérique moindre, se gonflaient avec l'altitude) déterminait l'altitude maximale à laquelle le vaisseau pouvait voler : 2.000 mètres.
L3 avait fait son 1er vol à Friedrichshafen le 11 mai 1914. Moins d'un mois après son attaque historique, le 17 février 1915, il fut pris dans des vents violents qui arrachèrent 2 de ses 3 moteurs : Il dut donc se poser d'urgence sur l'île de Fanoe (Danemark) où son équipage put l'évacuer et son capitaine l'incendier afin qu'il ne tombe pas aux mains d'une puissance étrangère. Le Danemark n'étant toutefois pas en guerre, l'équipage du L3 y demeura interné jusqu'à la fin des hostilités.
Le Luftschiff Zeppelin 27 (L4) était un vaisseau identique à L3 (LZ 24) si ce n'est que ses moteurs Maybach C-X étaient un peu plus lourds et un peu plus puissants. Il fut retiré du service le 17 février 1915 --le jour même où L3 fut perdu.
Mardi 19 Janvier 2016
Lundi 18 Janvier 2016
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Lundi 11 Janvier 2016
IM Erika
"IM Erika" est le nom de code possible d'une informatrice informelle du ministère de la sécurité de l'état (MfS = Ministerium für Staatssicherheit) - en abrégé la "Stasi" de l'ancienne DDR. Que le nom de code soit correct ou non, il est bien possible que l'agent en question fût... Angela Merkel !
Angela Merkel est née Angela Dorothea Kasner. Son père, Horst Kasner, surnommé "le pasteur rouge", est lui-même fortement soupçonné d'avoir été un informateur informel (IM = "Informeller Mitarbeiter") de la Stasi. Il était un collaborateur étroit de Clemens de Maizière, lui-même informateur avéré de la Stasi. Clemens de Maizière (1906–1980) était juriste, membre de la CDU-Est et membre du synode de l'église de Berlin-Brandebourg.
Angela Merkel devra d'ailleurs son ascension politique au propre fils de Clemens de Maizière, Lothar de Maizière --lui-même tellement soupçonné d'avoir également été informateur informel de la Stasi sous le nom de "IM Czerny" qu'il fut contraint à démissionner du gouvernement d'Helmut Kohl en 1991.
Mais revenons quelques années plus tôt : En 1973, Angela Kasner vient d'obtenir son baccalauréat au lycée Hermann Matern de Templin (Land de Brandebourg). Dans ce cadre, en sa qualité de cadre local de la FDJ ( = "Freie Deutsche Jugend" = "Jeunesse allemande libre" = Organisation de la jeunesse socialiste de la DDR), c'est elle qui supervise l'organisation de la fête de fin d'année pour les jeunes diplômés. À cette occasion, elle appelle publiquement à la solidarité et aux dons financiers pour le "mouvement de libération marxiste-léniniste Frelimo" qui mène une guerre civile au Mozambique pour y établir un régime communiste. Elle récolte donc les dons pour le matériel et les armes à destination des rebelles du Frelimo "contre l'impérialisme américain et la politique sud-africaine d'apartheid". L'ANC sud-africaine, la ZANU du Zimbawé et les rebelles marxistes d'Angola comptaient alors parmi les alliés du monde socialiste contre l'impérialisme américain et la domination occidentale en Afrique.
Bref, Angela Kasner n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler une rebelle au joli système dictatorial socialiste...
Après son baccalauréat, de 1973 à 1978, Angela Kasner (devenue Angela Merkel en 1977) étudie donc la physique à l'université Karl Marx de Leipzig. Elle y obtient son "Diplom" (l'équivalent, alors, d'un DEA français) avec la mention "Très bien".
Il y aurait certes quelques petites autres choses à raconter mais, puisque les deux vont finir par se rencontrer, évoquons ici directement une des plus longues actions de surveillance individuelle de l'histoire de la Stasi : Il s'agit de l'opération "Leitz", c.a.d. la surveillance de l'idéologue communiste Robert Havemann qui a d'abord lieu parallèlement aux études d'Angela Merkel. Il faut savoir qu'Havemann, au temps où les empaffés du régime de la DDR l'aimaient bien, avait publié de nombreux livres, y compris à l'ouest. Il avait même l'autorisation rarissime d'y entretenir un compte en banque. Cependant, la direction de plus en plus accentuée prise par sa théorie d'un "marxisme sans dogme" ne plaisait pas, mais alors pas du tout au pouvoir qui le soupçonnait d'être un agent de l'Ouest. Peu à peu, on l'avait donc écarté de la vie publique. On avait même fini par l'assigner à résidence dans sa luxueuse résidence de Grünheide (Mark), dans le Land de Brandebourg.
Et justement : Le point culminant de cette surveillance fut atteint entre 1979 et 1982, l'année de la mort de Robert Havemann. À l'époque, Havemann était donc assigné à résidence à Grünheide (Mark). Sa maison était surveillée 24 heures sur 24 et des voitures de police étaient garées dans toutes les rues y menant. Sur la rivière Spree, tous les bateaux, même les plus anodins, étaient systématiquement escortés par des bateaux de la police. Bien entendu, la ligne téléphonique de la maison était sur écoute. En 1978, l'état avait fait plusieurs procès à Havemann, y compris pour des raisons tout à fait bénignes. On lui retira aussi son permis de conduire, officiellement "pour des raisons médicales". Enfin, on finit en mai 1979 par lui interdire toute visite. Parmi les quelques 200 agents de la Stasi affectés à la surveillance 24 heures sur 24 de la maison d'Haveman, il y avait de nombreuses recrues assez jeunes, de l'âge d'Angela Merkel.
À cette époque, Angela Merkel était devenue doctorante à l'institut central de physico-chimie de l'académie des sciences de la DDR, à Berlin-Est. Toujours membre de la FDJ, elle était même devenue présidente de sa section "Agitation et propagande", comme on disait dans le jargon communiste. Manifestement, elle était alors très proche du régime. À Berlin, comme par hasard, le doctorant qui partageait son bureau n'était autre qu'un des fils d'Havemann --Havemann et sa femme avaient divorcé et leur famille était en morceaux.
Angela Merkel dira plus tard à son biographe Gerd Langguth qu'elle n'avait pas de contact privilégié avec son collègue de bureau, le fils d'Havemann, car elle ne partageait pas son idée (d'ailleurs assez digne du père) "d'une 3ème voie entre le communisme et le capitalisme". Un autre informateur informel de la Stasi, "IM Bachmann", chargé de surveiller le fils Havemann écrira de Merkel dans un de ses rapports : "Merkel a une attitude positive envers le marxisme-léninisme."
Comme c'était alors l'habitude, il est établi qu'Angela Merkel a bien reçu en 1978 une "déclaration d'engagement" auprès de la Stasi comme condition préalable à son accès à l'académie des sciences de la DDR. Bien qu'elle l'ait affirmé, il est fort peu crédible qu'elle ait refusé de la signer, sans quoi elle n'aurait jamais pu accéder à cet institut d'élite de la DDR. D'autant que c'est justement l'époque où elle devint aussi cadre régional de la FDJ et même présidente de la représentation de la FDJ à l'académie des sciences ! Par ailleurs, comme on a pu le prouver en 2013, son propre chef à l'académie des sciences de la DDR, Hans-Jörg Osten (aujourd'hui professeur à la Leibniz Universität de Hanovre !) était également un informateur de la Stasi sous le nom de "IM Einstein".
Le dernier clou du cercueil est une photo --une photo maintenant interdite tant nous vivons en démocratie, n'est-ce pas ?... Au début des années 90, la rédaction de la chaîne de télévision WDR fouille les archives publiques de la Stasi pour son émission "Im Auge der Macht -- Die Bilder der Stasi". Évidemment, les photos disponibles de l'opération "Leitz" sont examinées et... une d'elles montre, parfaitement reconnaissable, Angela Merkel à proximité immédiate de la maison surveillée de Robert Havemann ! Que faisait-elle là ? Faisait-elle donc partie des 200 agents chargés de cette surveillance ? Peut-il s'agir d'une coïncidence --une de plus pour celle qui partageait le bureau du fils Havemann ? Pourquoi les faits et gestes des 2 autres personnes apparaissant sur la photo sont-ils analysés par la Stasi mais pas, justement, ceux d'Angela Merkel ?
Quoiqu'il en soit, cette censure en dit long et il semble plus que jamais permis de penser que la doctorante si proche du régime et qui, comme par hasard, partageait déjà son bureau avec le propre fils de Havemann ne rôdait pas autour de sa maison par hasard.
Quant au nom de code supposé "Erika", il provient en fait de Michael Schildheim. Aujourd'hui directeur du théâtre de Basel, lui aussi travaillait alors à l'académie des sciences de la DDR et lui aussi a partagé son bureau avec Angela Merkel. Mais lui a été identifié sans l'ombre d'un doute comme informateur inofficiel de la Stasi, et on a même retrouvé sa déclaration d'engagement. Intéressamment, il était très prolixe et a écrit de nombreux rapports sur tout le monde. Sur tout le monde sauf... sur Angela Merkel ! Bizarre, n'est-il pas ?...
Et dans son roman "Roberts Reise" (2000) il parle d'une collègue, assistante scientifique qui partage son bureau. Cette collègue est en fait une informatrice de la Stasi qu'il nomme Erika. Les noms des héros du roman de Schildheim étant à peine voilés --à commencer par celui de son titre--, on se demande si Erika ne serait pas le nom de code d'Angela Merkel lorsqu'elle travaillait pour la Stasi ?
Quoi qu'il en soit, tous les documents relatifs à Angela Kasner/Merkel mais également à son père Horst Kasner ont disparu aux yeux du grand public. Même la thèse de doctorat d'Angela Merkel n'est plus disponible...
Littérature :
Langhuth, Gerd (2007) : Angela Merkel – Aufstieg zur Macht, ISBN 3-42334-414-8
Reuth, Ralf Georg & Lachmann, Günther (2013) : Das erste Leben der Angela M., ISBN 978-3-49205-581-9
Schildheim, Michael (2000) : Roberts Reise, ISBN 978-3-42105-330-5
Schmidt. Kathrin (2005) : Article dans l'hebdomadaire "Der Freitag", édition du 3 juin 2005.
https://www.youtube.com/watch?v=8h9lQ7sLWeo
Source principale: Page Facebook "Fans d'anecdotes historiques croustillantes"https://www.facebook.com/groups/8433843350/permalink/10153836593233351/
Samedi 09 Janvier 2016
Jeudi 07 Janvier 2016
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