L'explosion du lanceur Antarès 5

Le 28 octobre 2014, le lanceur Antarès, dont c'est le cinquième vol, s'élance de son pas de tir de Wallops Island pour la mission CRS Orb-3 de ravitaillement de la Station Spatiale Internationale. Peu après le décollage, les panaches de gaz expulsés par les moteurs s'épaississent. Douze secondes après le décollage, la partie inférieure du lanceur explose tandis que le reste de la fusée retombe sur la zone du pas de tir avant d'exploser à son tour.

La zone de lancement est fortement endommagée mais aucune victime n'est à déplorer. L'enquête devra établir l'origine de la défaillance des moteurs-fusées de type AJ26 qui propulsent le premier étage. En mai 2014, un moteur de ce type, testé sur un banc d'essais, avait été détruit trente secondes après sa mise à feu. L'enquête réalisée à l'époque avait abouti à des mesures correctives qui avaient permis la reprise des vols.

Les premiers éléments de l'enquête indiquent que la défaillance d'une turbopompe d'un des deux moteurs-fusées du premier étage est sans doute à l'origine de la perte du lanceur. Les raisons de cette défaillance doivent être fournies dans le cadre de la suite de l'enquête. Selon Orbital, le constructeur du lanceur, si la responsabilité d'un des moteurs était confirmée, la société modifierait la motorisation du premier étage.

Envoyé par dhabrelin le 14 janvier 2016 à 00h07

+ 14 -

pYranha Lombreek

A noter que les moteurs de cette fusée ne sont autre que les moteurs originaux destinés à la fusée lunaire soviétique!

La N1 était l'équivalent soviétique de la Saturn V. Ses 3 tentatives de lancement se seront toutes soldées par un échec, menant les soviétiques à abandonner définitivement la course à la lune. Le Kremlin ordonna alors la destruction de tout ce qui était lié à ce programme, afin d'en effacer la trace.

Mais les moteurs NK-33 restants (plus de 150!!! (sachant que chaque fusée N1 embarquait au moins 38 de ces moteurs)) ont eux été conservés dans un hangar. Ils y ont pris la poussière pendant plusieurs décennies, jusqu'à ce que la firme américaine Aerojet en rachète 36 après la chute du mur, dans le but de les restaurer et de les remettre en état de marche, changeant au passage leur nom en "AJ26". Deux de ces moteurs alimentent le premier étage de chaque lanceur Antares.

(On dit d'ailleurs que lorsque les russes ont transmis les caractéristiques de leurs moteurs aux ingénieurs d'Aerojet, ceux-ci ont refusés d'y croire, pensant à une erreur de conversion de leurs valeurs tellement ces moteurs leurs étaient supérieurs tant en termes d'impulsion spécifique (d'efficacité grosso-modo) que de ratio poussée/poids.)

(et apparemment, la Russie a annoncé qu'elle ne fournira plus de moteurs aux USA, suite aux tensions avec l'Ukraine)

Pour le reste, je serais curieux de savoir si la turbopompe qui a lâché faisait partie des pièces d'origine, ou avait été remplacée par Aerojet.

(Ci-dessous : N1 posée horizontalement, en-train d'être assemblée. On voit bien les 30 moteurs fusées du premier étage)
Image de pYranha
+ 2 -

Zebulon En réponse à pYranha Man Faye Gang Bang Addict

J'ai lu dans Ciel et Espace Magazine que la Turbopompe incriminée était celle d'origine du moteur Soviétique mais que le temps qui a passé depuis sa création dans les années 60 et la façon dont le tout à été conservé depuis avait compromis les facultés mécaniques de certaines pièces, entre-autre celles des pièces en aluminium présentes dans la turbopompe, bref le truc était trop vieux et l'érosion du temps avait fait des dégâts dans la structure même des matériaux utilisés.
+ 0 -

dhabrelin En réponse à Zebulon Jeune supportrice

Donc si j'ai bien compris, l'explosion est due à la défaillance d'une pompe de récup' de +50 ans que l'on savait potentiellement problématique depuis des années? Wokay...
+ 0 -

Zebulon En réponse à dhabrelin Man Faye Gang Bang Addict

Ben en fait ils ont pris le risque, il n'ont pas imaginé que des pièces métalliques non ferreuses auraient pu autant souffrir à cause du temps, seulement, vu les contraintes titanesques que demandent de tels moteurs, la moindre dégradation structurelle fait vite voler en éclat le cahiers des charges exigé et du coup Antares est parti en fumée lui aussi... C'est de la faute de la Société lanceuse d'avoir pêché par excès de confiance envers des pièces soviétiques réputées hyper costaudes mais vieilles de 5 décennies pour ne pas les avoir vérifiées et testées suffisamment avant le lancement...
Inscrivez-vous ou Connectez-vous pour envoyer un commentaire
24