Un tableau, une Histoire [n°9]
Le Cardinal de Richelieu au siège de La Rochelle de Henri-Paul Motte (huile sur toile, 1881, musée d'Orbigny Bernon, La Rochelle, 114 x 190 cm)
1627, Royaume de France. Le Roi Louis XIII et son principal ministre le Cardinal de Richelieu s'inquiètent de l'importance grandissante que prend la religion protestante en France. Les Huguenots, protégés par l’Édit de Nantes depuis Henri IV ont par ce même traité acquis des places fortes de sûreté comme celle de La Rochelle (considérée comme "la Genève française") où contre la volonté du Roi, les Huguenots tiennent leur assemblée politique. Déjà soulevée plusieurs fois contre le pouvoir royal (comme beaucoup d'autres villes françaises qui ont tenté de profiter du trouble causé par la minorité du Roi quelques années auparavant, allant même jusqu'à créer une République protestante) La Rochelle bénéficie d'un grand port et fait commerce avec l'Angleterre protestante, toujours prête à affaiblir la France. Craignant de voir l'instauration d'un État dans l’État, Richelieu décide d'abattre le pouvoir protestant à La Rochelle en l'assiégeant le 10 septembre. Le commandement en chef du parti Protestant est aux mains du Duc de Rohan qui a fait appel à un contingent anglais conduit par George Villiers, duc de Buckingham qui en profite pour débarquer sur l'Ile de Ré. Le maire de la ville, Jean Guitton, fait le serment de tuer le premier qui parlerait de se rendre. Richelieu, avec le titre de lieutenant général des armées, assiste en personne aux opérations qu'il commande. La ville est ceinturée par une tranchée de 12 kilomètres et protégée par 20 000 soldats de l'armée royale sur terre et par une énorme digue de 1500 mètres de long et de 8 mètres de large (16 à la base) sur la mer, hérissée de pièces d'artillerie, faite en coulant des navires remblayés ensuite. Malgré l'envoie de flottes anglaises par trois fois, tentant de briser les fortifications de la digue sans succès et une résistance héroïque des Rochelais, la ville capitule le 28 octobre 1628. Sur les 28 000 habitants que comptait la ville avant le siège, il ne reste que 5 500 survivants. Ils perdent la majeur partie de leurs droits politiques, militaires et territoriaux mais le Roi leur laisse la liberté de culte et les pardonne (les Protestants étant encore trop influents en France, il préfère ne pas risquer une guerre civile totale). Le pouvoir Huguenot est détruit.
Le tableau présente Richelieu en armure sur la digue qu'il a fait construire, impassible malgré le boulet qui s’est enfoncé à quelques pas de lui et regardant le combat qui fait rage au large. A l’arrière, deux religieux accompagnent le Père Joseph ("l’Éminence grise" du Cardinal) qui se fait expliquer les manœuvres par un officier. On distingue à gauche le château de Marillac qui termine le bras de la digue du côté de l’Est.
Pour plus d'informations :
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=AUTR&VALUE_98=Motte%20Henri%20Paul%20&DOM=Tous&REL_SPECIFIC=3
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Paul_Motte
http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article2638
http://www.portemaubec.com/images/siege-larochelle.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_La_Rochelle_%281627-1628%29
https://fr.wikipedia.org/wiki/Armand_Jean_du_Plessis_de_Richelieu
http://www.protestantisme-museelarochelle.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=77&Itemid=77
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paix_d%27Al%C3%A8s
http://www.historia.fr/web/evenements/le-siege-de-la-rochelle-13-07-2010-43995