Le rôle minimaliste des nains à l’écran

Au vue de l’engouement certains sur le rôles des nains dans la société moderne, je me permets de vous partager le fruit de mes recherche.

Dans le septième art, lorsqu’on parle de nains on pense à un être ressemblant aux humains, mais plus petit et plus trapu, évoluant dans un monde d’«heroic fantasy».

Cependant, le nain n’est pas une personne échappée d’un monde fantastique, mais atteint d’une maladie, le nanisme, se caractérisant par une petitesse anormale de la taille par rapport à la taille moyenne des individus de même âge et de même sexe.

Plus précisément, on parle de nanisme lorsque la taille d’un individu est inférieure de trois écarts-types, ou déviations standards, sur la courbe de croissance normale établie en fonction de l’âge et du sexe. En effet, des tables de croissance, élaborées à partir de grandes populations d’enfants, donnent, pour chaque âge et chaque sexe, une taille moyenne et la valeur d’un écart-type (annexe 1).

De la littérature à la peinture, les nains sont omniprésents. Mais qu’en est-il au septième art? En quoi notre imaginaire et notre conscience collective brident notre vision de ceci? Et en quoi un nain représente un défi filmatographique? C’est ce que nous allons voir ici.

De «mini-moi» dans la série de films «Austin power» incarné par Verne Troyer à «l’agent 00» personnage du film du même nom prenant vie sous les traits de Ernesto de la Cruz alias «Weng Weng», les personnes de petite taille incarnent en général un rôle limité permettant au public de retrouver ses stéréotypes, ses clichés, sa blanche neige et ses 7 nains.

Qui n’a jamais ri en voyant pour la première fois «mini-moi»? «Wee man»? ou encore Jib Pocthier dans «Les Kaïras»? qui a vu un nain ne jouant pas un nain dans de l’heroic fantasy, ou de la science-fiction? Même les acteurs jouant des «Ewok» dans la saga «Star Wars» comme Warwick Davis ne sont que des substituts de nain extraterrestre.

Car lorsqu’un scénariste couche sur le papier le mot nain, il cherche un nain, le stigmatisant et le limitant? la façon dont le public voit ces personnes, leur renvoyant une image soit humoristique, soit de «Badass» ou encore une image de terreur.

On peut citer une scène avec Peter Dinklage dans «Ça tourne à Manhattan» :«Tu as déjà fait un rêve avec un nain dedans ? »   Son personnage, un nain, explique qu’il en a marre de jouer le rôle du nain.

D’ailleurs ce même Peter Dinklage, dans la série «Game of Throne» arrive à sortir de ces stéréotypes du nain, bouffon du roi, nain combattant ou lutin, en incarnant le rôle d’un noble épicurien et épris de culture, se gavant d’alcool et de sexe. Ce n’est pas la première fois ni le premier à sortir ainsi du lot, déjà dans «Le Chef de gare» Peter Dinklage, incarna le premier rôle.

Prenons aussi le cas de la personne préférée des Français : Michèle «Mimie» Mathy, qui incarne dans la série «Joséphine, ange gardien» le premier rôle, ou encore «Hans» incarné par Harry Earles, dans «Freaks». Cependant cela reste de rares cas dans cet art.

Depuis la création du cinéma, au cours des castings, lorsqu’on cherchait un nain pour un rôle de bébé maléfique, de lutin ou de «hobbit», on auditionnait exclusivement des nains. Cette méthode obligeait le directeur de casting, le metteur en scène, les producteurs, les cadreurs à adapter les méthodes de mise en scène, de cadrage, etc. Pour qu’un tel personnage soit «lisible» à l’écran, lui qui est beaucoup plus petit que les autres acteurs de taille normale.

C’est ainsi que les premières dérives apparurent. Le progrès technique du montage postproduction, l’amélioration du matériel de capture, la rupture des normes de cadrage, d’angle et de hauteur sonnent le glas de ces personnes de petite taille dans les salles obscures.

En effet à la question : Comment réduire la taille d’un acteur pour le faire paraître plus petit? Plusieurs réponses viennent :

— Filmer en plongée, dans un décor aux dimensions immenses, permet de fausser la perception de grandeur du spectateur, même si cela reste encore visible.

— Utiliser un procédé de montage permettant de rendre les personnages plus grands que le «nain», comme pour «Gandalf» dans «The Hobbit» (Document : Comment faire paraître Gandalf beaucoup plus grand que les Nains)

— Réduire la taille des acteurs jouant des «nains» comme «Gimli», interprétés par John Rhys-Davies (1m85), dans la trilogie «Seigneurs des anneaux» ou encore les «nains» de «Blanche neige et le chasseur» interprétés par des acteurs de taille normale.

Quels sont les avantages de ces procédés de trucage? Supprimer les traits caractéristiques du visage du nain pour le rendre plus conforme à nos normes sociétale et visuelle.

«Le jour où un réalisateur cherchera un acteur de taille classique et qu’en faisant le casting il trouvera formidable cet acteur de petite taille, quelque chose aura changé…» Carole WRONA

Annexe 1