La prêche avant l’investiture

Le 21 janvier 2025, lors du service de prière inaugural à la Cathédrale nationale de Washington, l'évêque épiscopalienne Mariann Edgar Budde a adressé un sermon en présence du président Donald Trump. Elle l'a exhorté à faire preuve de miséricorde envers les migrants et les personnes LGBTQ+, soulignant les contributions des immigrants et les craintes des communautés marginalisées face aux politiques gouvernementales. Elle a notamment déclaré : « Au nom de notre Dieu, je vous demande d'avoir de la miséricorde » envers ces groupes. Cette intervention faisait écho aux récentes mesures de l'administration Trump, telles que le renforcement des politiques migratoires et la révocation de certaines protections pour les personnes transgenres. Le président, présent lors du sermon, a été décrit comme visiblement peu réceptif et a par la suite critiqué l'évêque Budde, qualifiant son discours de politique et inapproprié.

L'évêque Mariann Edgar Budde n'en est pas à sa première confrontation avec Donald Trump. En juin 2020, elle avait déjà critiqué publiquement l'ancien président après qu'il eut utilisé l'église épiscopale St. John's pour une séance photo controversée, où il avait brandi une Bible après la dispersion musclée de manifestants pacifiques. À cette époque, elle avait dénoncé ce geste comme une instrumentalisation des symboles religieux, contraire aux enseignements de compassion et de justice promus par l'Église.

Le service religieux précédant l’investiture présidentielle aux États-Unis est une tradition qui remonte à George Washington en 1789. Généralement organisé à la Cathédrale nationale de Washington, il offre un moment de réflexion spirituelle et morale avant la prise de fonctions. Ce service vise à souligner les valeurs éthiques et les responsabilités qui devraient guider le président, tout en symbolisant l’unité nationale après des campagnes souvent polarisantes. Bien qu’il ne soit pas obligatoire, presque tous les présidents ont participé à cette tradition, quelles que soient leurs croyances personnelles, pour demander une bénédiction divine sur leur mandat et sur le pays. Toutefois, certains présidents, comme Thomas Jefferson ou Theodore Roosevelt, ont choisi de ne pas y participer, marquant ainsi leur attachement à une stricte séparation entre l’Église et l’État.

Envoyé par Flaneur Aujourd'hui à 11h02