Un tableau, une Histoire [n°14]

Par Henry_Hill
le 8 mars 2016 à 00h41
29 réponses

Les Noyades de Nantes en 1793 de Joseph Aubert (1882, huile sur toile, 400 x 500 cm, musée des beaux-arts de Nantes)

La Vendée et la Bretagne étaient majoritairement peuplées de paysans très catholiques vivant dans des territoires ruraux lorsque survint la Révolution à laquelle ils étaient globalement favorables. La Constitution civile du clergé, adoptée par l’Assemblée constituante le 12 juillet 1790, suscite une franche hostilité dans ces régions : plus de 80 % des prêtres refusent de jurer fidélité à leur nouveau statut et un grand nombre d’entre eux se fait donc arrêter, ce qui attise les tensions. Manquant de prêtres, l’exercice de la religion se fait alors dans la clandestinité. Ces populations souffrent du prix toujours plus cher des denrées qui contribue à l’augmentation de la misère.

En Février 1793, les assignats, billets représentant une part des bien nationaux (les biens de l’Église confisqués sur tout le territoire) afin de faire rentrer des masses de monnaie dans les caisses vides de l’État, ont perdu la moitié de leur valeur et l’écart se creuse entre le coût de la vie et la rémunération du travail. Les bourgeois des villes, eux, se sont considérablement enrichis du commerce de ces assignats. Cette bourgeoisie détient maintenant le pouvoir économique et politique et encourage la Révolution et ses idées. Les paysans sont donc maintenant beaucoup plus hostiles à ces nouveaux riches qu’à leurs anciens seigneurs. La Convention, manquant de soldats, décrète une levée en masse de 300 000 hommes dans la population. Les paysans vendéens, déjà échaudés par l’exécution du roi et maintenant de plus en plus hostiles à la Révolution, s’opposent à cette levée en masse et prennent les armes contre les républicains. Commencent alors les guerres de Vendée.

Les paysans, sans expérience du combat et mal équipés, vont se chercher des chefs de guerre expérimentés auprès de roturiers mais aussi de nobles. Cette armée devient l’armée Catholique et Royale et compte environ 40 000 hommes indisciplinés et sans expérience militaire. La « Vendée militaire » comprend alors plusieurs départements de l’ouest de la France. De terribles batailles firent rage avec quelques succès vendéens. Le 1er août 1793, un décret de la Convention alors sous le régime de la Terreur, ordonne la destruction et l'incendie de la Vendée en état d'insurrection. Elle envoie 100 000 soldats expérimentés et commandés par de grands généraux comme Kleber dans ces régions insurgées et veut maintenant totalement anéantir la Vendée. On supprime officiellement le nom de Vendée pour le remplacer par celui de Vengé (le vengeur étant le surnom du bourreau qui officiait à la guillotine).

A Nantes, en Septembre 1793, est envoyé Jean-Baptiste Carrier, député du Cantal déjà connu pour ses répressions en Normandie. Il y forme une police politique et un corps d’hommes extrémistes appelés Compagnie Marat ou « Hussards américains » du fait de la présence dans leurs rangs d'anciens esclaves noirs de Saint-Domingue qui multiplient les exactions. Dans une lettre au général Haxo il écrit : « Il vous est ordonné d'incendier toutes les maisons des rebelles, d'en massacrer tous les habitants et d'en enlever toutes les subsistances ».

Les exécutions de masse par noyades commencent avec la noyade de 90 prêtres réfractaires. Elles continuent de jours en jours, noyant prêtres et prisonniers. Les prisonniers vendéens, hommes, femmes et enfants (capturés suite à la Virée de Galerne), souvent dépouillés, sont entassés sur de vieux chalands à fonds plats dans lesquels des trappes ont été sciées, une fois poussés au milieu de la Loire, les trappes sont ouvertes et les chalands coulent, entrainant avec eux les prisonniers ligotés, ce que Carrier appelle la « déportation verticale ». Carrier s’amuse aussi des « mariages républicains » qui consistent à attacher ensemble un homme et une femme, nus, et à les jeter à l’eau. Il aime à qualifier la Loire de « fleuve républicain ».  Les noyades font environ 4 860 victimes, les fusillades environ 3 600.

Au total, sur les 12 000 à 13 000 prisonniers, hommes, femmes et enfants, que compte la ville, 8 000 à 11 000 périssent, dont la quasi-totalité des prisonniers de l'entrepôt des cafés. La grande majorité des victimes sont des Vendéens, on compte aussi des Chouans, des suspects nantais, généralement girondins ou fédéralistes, des prêtres réfractaires, des prostituées, des droits communs, ainsi que des prisonniers de guerre Anglais et Hollandais. Le député Jullien de Paris dénonce à maintes reprises les agissements de Carrier à la Convention, jusqu’à ce que celui-ci soit rappelé à Paris en Février 1794.

Les massacres dans l’Ouest insurgé continuent avec l’envoie de « Colonnes infernales » destinées à tout bruler, détruire et à exterminer les vendéens, rebelles comme population. Le général Westermann resté célèbre comme « Le boucher de la Vendée » écrira en 1793 au Comité de salut public une lettre contenant le passage suivant :

« Il n’y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Plus de Vendée, citoyens républicains, je viens de l’enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay, suivants les ordres que vous m'avez donnés [...]. J’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui au moins pour celles-là n'enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher, j’ai tout exterminé. »

Le général Turreau annonce ses objectifs : « Il faut exterminer tous les hommes qui ont pris les armes, et frapper avec eux leurs pères, leurs femmes, leurs sœurs et leurs enfants. La Vendée doit n'être qu'un grand cimetière national ; il faut expulser de son territoire les Royalistes non armés, les Patriotes tièdes, etc., et couvrir ce pays du plus pur de la Nation. Repeuplez-le de bons Sans-Culottes »

Il fait part de son interrogation à la convention par ces mots : « Mon intention est de tout incendier, (…) mais cette grande mesure doit être prescrite par vous. Je ne suis qu’un agent passif. (…) Vous devez également vous prononcer d’avance sur le sort des femmes et des enfants. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette ma responsabilité à couvert. »

A quoi il obtient la réponse : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures, mais, éloigné du théâtre d’opération, il attend les résultats pour se prononcer. Extermine les brigands (contre-révolutionnaires) jusqu’au dernier, voilà ton devoir »

Le député Francastel ordonne au général Grignon : « Tu feras trembler les brigands, auxquels il ne faut faire aucun quartier ; nos prisons regorgent des prisonniers en Vendée : Il faut achever la transformation de ce pays en désert. Point de mollesse ni de grâce... Ce sont les vues de la Convention... Je le jure : la Vendée sera dépeuplée. »

Ce même général Grignon motivera les soldats de sa colonne infernale par ces mots : « Mes camarades, nous entrons dans le pays insurgé, je vous donne l'ordre exprès de livrer aux flammes tout ce qui sera susceptible d'être brûlé et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d'habitants sur votre passage. Je sais qu'il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays ; c'est égal, nous devons tout sacrifier »

Les commissaires républicains Morel et Carpenty se plaignent des agissements des colonnes infernales à la Convention nationale : « A Montournais, aux Epesses et dans plusieurs autres lieux, le général Amey fait allumer les fours et, lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. »

Un autre témoignage, à peu près dans les mêmes termes, émane d’un rapport de l’officier de police Gannet : « Amey fait allumer les fours et lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations ; il nous a répondu que c’était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D’abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes (brigands = insurgés), et nous n’avons trop rien dit ; mais aujourd’hui les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu’ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles des royalistes manquant, ils s’adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n’étaient coupables que d’adorer la nation […] Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort. »

Extrait des rapports des généraux républicains qui commandaient les Colonnes :

« Nous en tuons près de 2000 par jour... J'ai fais tué (sic) ce matin 53 femmes, autant d'enfants... J'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions..

Turreau est relevé de ses fonctions en Mai 1794, puis décrété d'arrestation en Septembre. Jugé en Décembre 1795 par un tribunal militaire, il est acquitté à l'unanimité qui juge qu’il n'a fait qu'exécuter les ordres et non qu'il a eu un rôle de premier ordre.

La Vendée ne sera finalement « pacifiée » qu’avec le rappel des généraux la martyrisant et l’arrivée du général Hoche qui fera signer le Traité de La Jaunaye le 17 Février 1795, traité qui accorde aux insurgés l’amnistie, la liberté de culte et la dispense du service militaire.

Pour arriver au but fixé de « nettoyer » la Vendée de ses habitants, différents moyens furent utilisés : épuration par mutilation sexuelle, création du premier camp d’extermination de l’histoire moderne à Noirmoutier, premiers essais de gazage de masse (insuccès, dû au gaz employé et à l’absence de confinement), premières crémations avec les fours à pain et les églises (exemple de l’église des Lucs-sur-Boulogne où furent brûlés vifs 563 villageois), noyades collectives avec les « noyades des galiotes » ou en couples avec les « mariages républicains » dans la Loire, création au Ponts-de-Cé d’ateliers de tannage de peau humaine (peau dont se vêtissent les officiers républicains) et d’extraction de graisse par carbonisation des corps des villageois massacrés à Clisson.

Bien que reconnues pour leur mansuétude vis-à-vis des prisonniers ennemis, les armées vendéennes et chouannes commirent elles aussi plusieurs massacres, comme celui de Machecoul où des bourgeois et des marchands furent assassinés.

Les guerres de Vendée auront fait environ 170 000 morts du côté vendéen (civils comme soldats) et environ 30 000 morts du côté républicain.

Malgré trois différentes propositions de loi par des députés (http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion0607.asp), la République Française refuse toujours de reconnaitre son rôle dans les exterminations de masse, réfutant même parfois leur existence, et se refuse à toute reconnaissance de génocide concernant la Vendée.

Le tableau montre au premier plan une barque dans laquelle des sans-culottes poussent un vieillard et des femmes à demi-nues, à l'arrière-plan, les trois représentants du peuple (Carrier, Pinaud et Grand-maison) et un piquet de soldats, au fond la foule est maintenue par une barrière.


Pour plus d'infos :

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=07430003696


https://books.google.fr/books?id=4i19CAAAQBAJ&lpg=PP1&dq=Les%20Colonnes%20infernales%3A%20Violences%20et%20guerre%20civile%20en%20Vend%C3%A9e%20militaire&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false


https://fr.wikipedia.org/wiki/Noyades_de_Nantes


https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Vend%C3%A9e


https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillades_de_Nantes


https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Carrier


https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_Marat


https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Joseph_Westermann


https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonnes_infernales


https://fr.wikipedia.org/wiki/Terreur_%28R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise%29#La_Terreur_nantaise


https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_massacres_de_la_guerre_de_Vend%C3%A9e_et_de_la_Chouannerie


https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Grignon_%28militaire%29


https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Pierre_Adrien_Francastel


https://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_Hoche


https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_La_Jaunaye


https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_catholique_et_royale_de_Vend%C3%A9e


https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Jean-F%C3%A9lix_Aubert


http://www.herodote.net/1793_1795-synthese-520.php


http://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4119-un-genocide-vendeen-.html


http://www.atlantico.fr/decryptage/genocide-vendee-1793-republicains-chouans-memoricide-reynald-secher-254210.html


https://fr.wikipedia.org/wiki/Vir%C3%A9e_de_Galerne


http://www.lechasseurdhistoire.com/#!La-Terreur-et-les-Noyades-de-Nantes/c1kw6/55bfd6850cf27acb2d902236


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Bill Vermisseau

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kalka LoMBriK addict !

merci :)
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Henry_Hill En réponse à kalka Ver macht addikkkt

De rien :)
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Zgru La voix de son ver

Et ouais, c'est ça aussi la République Française. Tu l'aimes ou tu la quittes, définitivement, les pieds devant. Aaah quelle belle époque...
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Ixidor30

La famille de mon grand-père était de la haute aristocratie protestante provençale mais a pris le parti de la Révolution à la fin du XVIIIe, celle de ma grand-mère était de la petite bourgeoisie catholique limousine et royaliste, là où il n'y a eu que des quolibets à leur mariage (village majoritairement catho), on peut voir la tournure que ça aurait pu prendre un peu plus d'un siècle auparavant, et c'est vrai qu'il est effrayant de voir les extrêmes qui ont pu être atteints par des psychopathes mandatés par un gouvernement républicain (même si la république française s'est bâtie sur une idéologie officieusement aussi viciée que la société qui l'a précédé).
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Mokot Jeune asticot

Très intéressant mais aussi très orienté. Déjà, il faut rapeller qu'au début de la révolte, la France est en guerre et en mauvaise posture contre toute l'Europe, d'où le besoin d'une conscription. Des révoltes éclatent à plusieurs endroits du territoire en réaction (Toulon, Bretagne, Normandie, Rhône). En Vendée, c'est le massacre des patriotes qui va déclencher la réaction très violente de la toute jeune République. Précisons qu'à Paris, la guillotine fonctionne à plein régime, en pleine période de la terreur. La Vendée va être considérée comme très dangereuse car la revolte est vue comme royaliste, donc courant contre révolutionnaire qui recherche le soutien de l'ennemi anglais.

C'est environ 20% de la population qui va être massacrée, mais il est difficile de parler de génocide, car il n'y a pas de volonté d'exterminer toute la population, surtout les poches de résistance, certes en faisant des victimes innocentes et de façon très violente. Il est dommage que tu mettes des faits prouvés et des légendes noires (manteau en peau humaine et femmes fondues vives) sur le même pied, la révolution est une période où l'on cherche par tous les moyens à diaboliser l'ennemi. Je n'ai jamais entendu parler de camp de concentration en Vendée, j'aimerai en savoir plus, j'ai toujours lu que les premiers camps étaient anglais en Afrique de sud pendant la guerre des Boers. Pour finir, le député ayant rapporté le projet de loi sur le génocide étant un descendant d'un des principaux chefs vendeens, niveau objectivité on repassera !
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Henry_Hill En réponse à Mokot Ver macht addikkkt

J'ai voulu te répondre directement, mais à cause des 25 lignes de limitation il y a eu un problème. Je t'ai répondu ici : http://lelombrik.net/83791#c1176325
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benben26 Lombric

Et après y'en a encore qui s'étonnent que quelques années seulement après le début du Printemps Arabe, ce soit encore un énorme bordel... Eh oui, il en aura fallu du temps (près de 200 ans) avant d'avoir une République stable.

Et qui sait, ça va peut-être bientôt à nouveau péter :)
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Libel En réponse à benben26 Vermisseau

Yep, très stable... Tellement stable qu'elle ne s'est pas démontée plus que ça quand les allemands sont arrivés... Un petit vote à la Chambre et tous les fonctos ont travaillé pour l'occupant sans trop rechigner... Y avait même des francisques pour les plus "braves"...
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benben26 En réponse à Libel Lombric

Je ne voulais pas parler du régime de Vichy qui n'était pas vraiment Républicain ^_^

PS : désolé, j'ai cliqué sur le bouton "Signaler" au lieu de répondre :/
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Terdr Verdtr

Si certains préfèrent un bon roman à un pavé (alors que ça fait quand même une sacrée différence de pages, mais bon), l'Enjomineur de Pierre Bordage retrace exactement les mêmes propos, le contexte parisien en plus. (Y'a un aspect fantastique au roman, mais le contexte historique est fidèle).
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Narf En réponse à Terdr LoMBriK addict !

J'approuve.
En général les ouvrages de P. Borgage sont bons voire très bons.
Je place la série l'Enjomineur dans le top.
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Henry_Hill Ver macht addikkkt

[En réponse à Mokot]
En quoi est-ce orienté ? J'ai essayé de faire aussi cours et concis que possible, je ne peux pas m'étaler sur trop de sujets et de détails. Comme je l'ai écrit à la fin, les armées vendéennes ne sont pas exsangues de massacre de civils innocents, même si dans leur cas cela correspond plus à un désir de vengeance aveugle, ça n'en n'est pas plus excusable. Le but est de parler des massacres de populations françaises innocentes commis par les soldats républicains sur ordre de la République.
La République a besoin de soldats pour faire face à la Première coalition, c'est juste, mais au moment où la levée des 300 000 hommes est demandée, le contexte est différent : les troupes qui s'étaient massées aux frontières ont été repoussées, nous ne sommes plus dans le cadre de la "Patrie en danger" et beaucoup des volontaires de 92 rentrent chez eux, considérant que leur devoir est fait.
Comme je viens de l'écrire, je n'ai pas pu (et voulu) parler de toutes les révoltes et contestations qu'il y a eu sur le territoire, elles existèrent un peu partout mais surtout dans les régions que tu as cité, on peut aussi parler de la ville de Lyon (plus que du département du Rhône) qui fut elle aussi martyrisée et dont la révolte dura bien plus longtemps. Toulon ouvrit ses bras aux troupes anglaises qui l'occupèrent, sa population ne fut pas pour autant massacrée. La république a dès le début voulut faire passer les vendéens pour des brigands contre-révolutionnaires, alors qu'à ses débuts il ne s'agissait que d'une révolte contre des lois de la Convention anti-libertaires, comme celle de la liberté de culte.
"il est difficile de parler de génocide, car il n'y a pas de volonté d'exterminer toute la population"
Tu as lu les ordres de la Convention ? Il y avait clairement une volonté d'élimination pure et simple de la population vendéenne, on massacrait des civils, femmes et enfants pour le simple fait qu'ils habitaient la Vendée... je ne vois pas comment on ne peut pas qualifier ça de génocide.
Luc Ferry le dit lui-même : https://www.you...h?v=7Crbo9lr2Q0
http://blog.lef...tragedie-o.html
Comme le disent les députés proposant la loi : "Si nous n' avons jamais eu d' ordre écrit de Hitler concernant le génocide juif, nous possédons ceux de Barère et de Carnot relatifs à la Vendée."

Avant de citer les tanneries de peau humaine, je me suis renseigné pour tenter de trier le vrai du faux, et il s'avère qu'il y a effectivement bien eu écorchage de victimes et tannerie de peau humaine (même si cela reste dans des proportions moindres que ce qui a pu être avancé par certains à une époque) : https://www.you...h?v=_QzI60SpuxA
http://www.vive...au-humaine-sous,66
http://shenando...5/28954557.html
http://lesalonb...A9volution.html
Pour ce qui est du camp d'extermination de Noirmoutier, une infinité de sources y font référence mais rien à ma connaissance ne l'explique clairement.
Il n'y a pas qu'un seul député qui a présenté la loi, ils sont plusieurs et si tu fais référence à Hervé de Charette, il n'est pas le descendant du Chevalier de Charette, bien que de la même famille. Je ne vois de toute façon pas pourquoi il en serait moins objectif, les députés étant toujours affiliés à des partis ou des idées politiques. De plus, plusieurs propositions de lois ont été déposées : en 1987, en 2007, en 2012 et en 2013.

Je suis totalement d'accord pour dire que la jeune République se devait de calmer les révoltes de l'ouest pour s'occuper pleinement de la guerre face à la Coalition, le problème est que pour ce faire, la République ordonna le massacre de populations innocentes, pour le simple fait qu'elles étaient vendéennes. Ceci s'appelle un génocide.
Des représentants en mission écrivirent au général Haxo : « Il faut que la Vendée soit anéantie parce qu’elle a osé douter des bienfaits de la liberté »
Je me demande quel genre de liberté la République voulait imposer en Vendée.

Pour en savoir plus, l'excellente émission Au cœur de l'Histoire de Franck Ferrand sur Europe 1 s'est intéressé au sujet du génocide vendéen :
https://www.you...h?v=h3orJeql_LA
ainsi que l'émission L'ombre d'un doute de France 3 consacrée à Robespierre et son rôle dans les massacre vendéens :
https://www.you...h?v=F5_8TBOyGHs
Image de Henry_Hill
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Mokot En réponse à Henry_Hill Jeune asticot

Oui histoire orientée, tu m'opposes toutes des sources venant de la droite catholique ultra conservatrice. Pour les tanneries, je peux te repondre avec ça : http://next.lib...ui-peau_916314. Je te reproche de mettre sur un même pied des faits avérés et des faits soit inexacts, soit incertains. Je fais donc mon boulot d'historien en nuançant tes propos et amenant un point de vue différent, qui semble avoir intéressé les lombriks. Je ne minimise en rien la violence et la cruauté de la répression, mais je rappelle que les événements ont été dénommés "guerre de Vendée", et que dans une guerre, les deux camps se permettent des actes sales.

Pourquoi je refuse la dénomination de génocide pour la Vendée : je connais les ordres, avec les colonnes lancées pour massacrer et bruler tout sur leur passage, ayant reçu pour ordre le 1 aout de "détruire la Vendée". Mais, qualifier ces actes de génocide et il faudrait qualifier toutes les révoltes écrasées lors de la Révolution, voire même avant et après de génocide également. Cela finirait donc par diluer la gravité de cet acte, et donc les principaux génocides reconnus internationalement (Rwanda, Arméniens, Juifs...) qui sont d'une toute autre dimension.

Je maintiens pour finir que tu fais un excellent et très intéressant travail d'historien, bien qu'influencé par une certaine branche historiographique, que je souhaitais nuancer !
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Henry_Hill En réponse à Mokot Ver macht addikkkt

Yvan Rioufol du Figaro est de la droite catholique ultra-conservatrice ? Jean-Clément Martin qui est un historien de gauche tenant un blog sur Médiapart (et soutenant la thèse qu'il n'y a pas eu de génocide en Vendée) est de droite conservatrice ? Si beaucoup de sources concernant ce génocide (je le maintiens puisque je vais y revenir) viennent de la droite, c'est peut être justement parce que la gauche tente de l'occulter, tu ne penses pas ? Maintenant parlons de Gracchus Babeuf, l'ultra-révolutionnaire, celui qui voulait abolir la propriété privée, celui qui est considéré comme le père du proto-communisme, adoré par tous les révolutionnaires de chaque générations à l'international... C'est lui qui a écrit le pamphlet "Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier". C'est dans ce pamphlet qu'il a inventé le terme de "populicide" pour qualifier les massacres de Vendée. Le terme de génocide n'a été inventé qu'en 1944 suite au génocide juif, nul doute que s'il avait existé à l'époque, les contemporains l'auraient employé pour parler de la Vendée. Maintenant tu ne vas quand même pas me dire que Babeuf est un homme de droite catholique conservateur ? Il est tout l'opposé.

"les événements ont été dénommés "guerre de Vendée", et que dans une guerre, les deux camps se permettent des actes sales"
Les batailles entre armées blanche et bleue sont bien une guerre (civile) mais les massacres de populations innocentes n'ont rien d'une guerre. Les soldats républicains ont commencé par des crimes de guerre et ont continué par des crimes contre l’humanité. Franchement massacrer des populations civiles, femmes et enfant, uniquement parce qu'on en donné l'ordre et qu'il fallait exterminer les vendéens, je n'appelle pas ça de la guerre ou un acte sale. C'est un crime contre l'humanité qui finit par devenir un génocide (ou populicide).

Il y a aussi eu des ordres d'exterminer la population, purement et simplement. Les révoltes écrasées lors de la Révolutions sont différentes, il s'agit de mater une révolte et punir les rebelles. Les victimes de Vendée étaient des civiles qui n'étaient engagé en rien avec les armées rebelles, elles n'avaient commis le crime que d'être vendéennes.

Je reprend le texte de cette page : http://www.hist...e-vendeen-.html
Qu'est ce qu'un génocide ? La définition courante est celle de l'ONU votée le 9 Décembre 1948 dans la résolution 260 :
"Crime commis dans l'intention de détruire en tout ou en partie un groupe racial, ethnique, national ou religieux."
Il s'agissait bien de détruire les vendéens en fonction de leur appartenance géographique et/ou idéologique ou religieuse.

Merci pour ton compliment, je t'assure que malgré la réputation que certains ici veulent me coller et dont j'aime à plaisanter, je m'efforce d'être impartial et non influencé. Le problème pour ce sujet et que la République actuelle et une grosse partie de la classe politique tente de l'occulter et le nient, donc forcément, quand on s'y attelle on est vu comme influencé et partial. Je suis un grand admirateur des généraux révolutionnaires et encore plus des soldats qui luttaient contre une coalition tellement supérieure en tout point, pour sauver leur patrie.
J'aurai pu écrire que les vendéens étaient parfaits et des saints, j'ai bien précisé qu'ils ont aussi commis le massacre de Machecoul. Je ne juge pas des crimes commis entre armées ennemies, je fustige juste les crimes commis par des soldats républicains, sur ordre de la République, sur des civils innocents en vue d'annihiler cette population et qui sont toujours nié par notre République.
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Mokot En réponse à Henry_Hill Jeune asticot

Je t'ai répondu au dessus, toujours aussi doué sur mobile :D
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Libel Vermisseau

À ceux qui jugent le post "orienté"... il n'est pas plus orienté que la recherche historique française financée : l'ensemble de la profession d'historiens en France est de fait un monopole d'État...

Il faut bien assurer la "Doxa" pour que la "République" tienne...

Et ceux qui en veulent une preuve toute récente peuvent consulter le Canard de cette semaine. On y apprend qu'une historienne se bat pour faire reconnaître et réhabiliter des tirailleurs sénégalais massacrés par leur propre armée...
Et on y apprend que l'armée n'a jamais réhabilité qu'une seule et unique fois : Dreyfus en 1905. Faut s'accrocher pour la mériter l'étiquette "mort pour la France" sur son cadavre !!!
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Mokot En réponse à Libel Jeune asticot

La première chose qu'on apprend à un historien, c'est l'esprit critique. On ajoute à cela une solide formation historiographique présentant tous les courants de pensée. Prétendre qu'un historien travaille pour l'Etat, je trouve cela assez paradoxal, surtout quand dans la même démonstration tu expliques qu'une "historienne" fais tout pour lutter contre cela... Toute histoire est subjective, orientée par la personnalité de l'auteur, et c'est pourquoi on apprend également à l'historien de croiser les sources et chercher la vérité en écoutant tous les courants de pensée.
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Sahno Vermisseau

Merci Henri Hill pour cette chronique. J'aurais voulu avoir un prof d'histoire qui te ressemble.:)
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Henry_Hill En réponse à Sahno Ver macht addikkkt

De rien. Si tu veux parler d'une ressemblance physique, je te comprends, je pense que les profs eux-mêmes voudraient me ressembler. Mais j'ai pas voulu continuer la fac d'histoire justement parce que je ne voulais pas faire prof, j'aurais pas supporté les élèves, donc finalement c'est peut-être mieux pour toi :)
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Alix En réponse à Henry_Hill LeLoMBriK

Mets toi au podcast.
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Henry_Hill En réponse à Alix Ver macht addikkkt

Pour me faire maltraiter comme un vulgaire youtubeur ? :'(
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Alix En réponse à Henry_Hill LeLoMBriK

Upload les exclusivement sur llbk.
( ͡° ͜ʖ ͡°)
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Henry_Hill En réponse à Alix Ver macht addikkkt

Ça paie bien ?
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Mokot Jeune asticot

Yvan Rioufoul se définit lui-même comme "neo réactionnaire". Martin réfute le genocide et confirme mon point de vue. Sur les contemporains comme Babeuf c'est plus compliqué, il écrit dans un but précis. Je ne vais pas débattre pendant des heures, sur le génocide je t'expliquer mon point de vue, et sur le fond je pense que l'on est plutôt d'accord. Je ne veux pas te coller une étiquette comme certains peuvent le faire ici, je souhaite simplement apporter un complément d'information. Sur ce, j'attends ta prochaine chronique avec grand plaisir ! Et prend une belle oeuvre de gauchiste pour faire jaser !
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Henry_Hill En réponse à Mokot Ver macht addikkkt

C'est très bien que tu apportes d'autres informations. Je ne fais que justifier mes propos et mon point de vue, libre à toi de penser différemment mais oui, je pense qu'on est d'accord sur le fond.
Le problème c'est qu'avant chaque fichier je réfléchi et me demande : "Qu'est ce qui pourrait créer encore une polémique si je poste ce fichier ?" parce qu'à chaque fois on a des personnes qui tentent de lancer la polémique, pour un simple tableau. Sur celui-là ce qui m'a fait le plus peur c'est qu'il y a un homme noir dans les bourreaux mais apparemment personne ne l'a relevé. Et comme je le dis toujours : cette série ne m'appartiens pas, même si j'en suis le créateur, tu peux toi aussi poster un thread pour faire vivre la série et j'en serais lecteur avec plaisir ! :) Content de savoir que je peut te compter parmi les lecteurs. Pour le prochain, on verra, j'avais déjà un tableau en tête mais comme il s'agit d'un noble pendant la Révolution, je pense qu'il patientera... :D
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Bananoos Vermisseau

j'ai dévoré, merci.
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