Eramet exploite bien du nickel en Indonésie via Weda Bay Nickel, avec une forte dimension industrielle liée à la transition énergétique. Le groupe s’est engagé publiquement à respecter des standards environnementaux et sociaux élevés (notamment IRMA). Une déforestation significative a bien eu lieu dans la région concernée, ce qui est documenté par des sources indépendantes ; la part exacte imputable à Eramet n’est pas chiffrée de façon isolée. Aucun fait judiciaire ou condamnation avérée ne vise Eramet à ce jour pour atteinte aux droits humains ou aux normes environnementales. L’enjeu reste la mise en cohérence entre les déclarations volontaires de durabilité et les effets réels observés sur les territoires concernés.
L’extraction du nickel, comme celle qu’Eramet mène en Indonésie, est indispensable à la fabrication des batteries des voitures électriques, et donc à la transition énergétique. Cette transition repose aujourd’hui sur l’idée qu’en remplaçant les moteurs à essence par des batteries et les centrales fossiles par des énergies renouvelables, on va réduire fortement la pollution et les émissions de gaz à effet de serre. Mais dans les faits, les premiers maillons de cette chaîne – mines, usines, transport – sont très lourds pour l’environnement.
Par exemple, produire du nickel consomme énormément d’énergie, et cette énergie vient souvent du charbon, notamment en Indonésie. Le charbon est la source d’électricité la plus sale de toutes. Pour raffiner une tonne de nickel, il faut autant d’électricité qu’un foyer en consomme en plusieurs mois, et si cette électricité vient du charbon, on rejette énormément de dioxyde de carbone dans l’air. À cause de cela, la phase actuelle de la transition est très polluante, parfois même plus que le système précédent basé sur les carburants fossiles comme le gasoil ou l’essence.
Prenons un exemple simple : faire rouler une voiture électrique peut sembler propre, mais si cette voiture roule avec une batterie fabriquée avec du nickel raffiné au charbon, alors elle peut indirectement polluer plus qu’un vieux diesel bien entretenu. Idem pour les panneaux solaires : leur production consomme des ressources, génère des déchets, et les installer partout demande du béton, de l’aluminium et du cuivre, extraits dans des conditions très souvent destructrices.
Même à rythme de croisière, une fois que les grandes infrastructures de la transition sont en place, on reste dans un modèle industriel intensif. Les éoliennes, les batteries, les panneaux doivent être entretenus, remplacés, recyclés. Et sans progrès technologique majeur, les chaînes d’approvisionnement (mines, transport maritime, usines) resteront très polluantes.
Donc, si on est honnête, non, la transition énergétique actuelle, basée uniquement sur les technologies existantes, n’est pas clairement moins polluante que le système précédent. Elle pollue autrement : plus en amont (mines, usines), moins en bout de chaîne (les villes). On ne brûle plus d’essence dans la voiture, mais on brûle du charbon pour produire les métaux qui la font avancer. Pour l’instant, on déplace la pollution plus qu’on ne la réduit, sauf à modifier en profondeur les modes de production, de consommation, et à sortir de cette logique du tout électrique à grande échelle.
En Indonésie, environ 66 % de l'électricité provient du charbon, ce qui en fait l'une des sources d'énergie les plus polluantes du pays. Cela signifie que pour chaque kilowattheure d'électricité produit, une grande quantité de dioxyde de carbone est émise dans l'atmosphère. À l'échelle mondiale, le charbon représente environ 35 % de la production d'électricité, ce qui en fait la principale source d'énergie utilisée pour produire de l'électricité dans le monde.
En 2023, la consommation mondiale de charbon a atteint un niveau record de 8,7 milliards de tonnes, marquant une augmentation de 10 % par rapport à 2014. La Chine et l'Inde sont les principaux contributeurs à cette consommation, représentant respectivement 56 % et 15 % de la demande mondiale.
Même en sortant du pétrole et du charbon, la transformation énergétique telle qu’elle est conduite aujourd’hui, avec les technologies existantes et le modèle industriel actuel, reste très polluante, parfois autant, voire plus, que l’ancien système. La pollution change de forme mais ne diminue pas toujours. Le charbon, encore très utilisé pour extraire et raffiner les métaux nécessaires, génère beaucoup d’émissions. Fabriquer une batterie demande beaucoup plus d’énergie et génère plus de pollution qu’un litre d’essence. Même après la construction des infrastructures, leur maintenance et renouvellement continueront à peser lourd sur l’environnement. Sans avancées majeures ou changements radicaux dans les modes de consommation, la transition ne réduira pas forcément la pollution globale, elle la déplacera simplement. Arrêter le charbon est techniquement possible mais pratiquement très difficile car les alternatives actuelles comme le nucléaire, le solaire ou l’éolien ont leurs propres limites. La sortie du charbon demande des innovations, du recyclage, et surtout une baisse réelle de la consommation énergétique globale.
Envoyé par Flaneur le 1 juin 2025 à 17h40
GruikMan Vermisseau
- FAP FAP FAP...
Patou Jeune asticot
Kourath
Déjà au niveau des déplacements internes, si l'état commençait par supprimer les taxes sur les trains et les avantages sur les vols, la transition distance/prix vers le ferroviaire se ferait toute seule.
De même, supprimer des voitures thermiques fonctionnelles juste pour passer à l'électrique est absurde.
Pour polluer moins, il faut juste fabriquer moins et entretenir plus.
Mais l'état se moque de la transition. Ce qu'ils veulent, c'est seulement arroser avec l'argent public tous les copains qui bossent dans le privé.
Petitprout Vermisseau
quant à la description de la video :
"Prenons un exemple simple : faire rouler une voiture électrique peut sembler propre, mais si cette voiture roule avec une batterie fabriquée avec du nickel raffiné au charbon, alors elle peut indirectement polluer plus qu’un vieux diesel bien entretenu. Idem pour les panneaux solaires : leur production consomme des ressources, génère des déchets, et les installer partout demande du béton, de l’aluminium et du cuivre, extraits dans des conditions très souvent destructrices."
C’est une phrase à l’emporte-pièce, avec un "exemple" tiré d’un cas extrême. C’est justement pour ça qu’on fait des analyses "du puits à la roue" (Analyse du Cycle de Vie): pour savoir si, dans la vraie vie, ça vaut le coût ou non de passer à l’électrique.
Et toutes les études sérieuses montrent que la voiture électrique émet moins de CO₂ qu’une thermique sur l’ensemble de sa vie, même en Pologne où l’électricité est très carbonée (dans ce cas, l'avantage est faible, mais il reste globalement neutre ou légèrement favorable).
Le seul cas où la voiture électrique "polluerait plus", c’est si des hooligans la brûlent juste après l’achat…
Panneaux solaires : un panneau met entre 1 et 2 ans pour produire l’énergie nécessaire à sa fabrication. Sur 30 ans de vie, il restitue 10 à 30 fois cette énergie. Son empreinte carbone moyenne est de 20 à 60 g de CO₂/kWh, bien inférieure à celle des énergies fossiles.
Oui, les mines, c’est horrible.
Oui, il faut qu’on baisse nos consommations et nos émissions (cf commentaire de Kourath).
Mais NON, l’utilisation directe du pétrole et du charbon n’est pas une voie enviable, ni tenable.
En bonus de la mauvaise fois de la description :
"Fabriquer une batterie demande beaucoup plus d’énergie et génère plus de pollution qu’un litre d’essence."
On compare la fabrication d'une batterie entière à celle d’un seul litre d’essence ?
Pourtant, sur 300 000 km, une voiture thermique consommera 15 000 litres, soit 34,5 tonnes de CO₂ (à 5 L/100 km).
En face, une voiture électrique :
Fabrication : 5 à 10 tonnes de CO₂
Usage : dépend du pays, entre 2 et 35 tonnes de CO₂
Donc bilan CO₂ total : 7 à 39 tonnes, selon le mix énergétique – soit équivalent (Pologne) ou bien très inférieur (France, Norvège) à la thermique.
Et à côté, un vélo électrique, c’est une batterie 100 fois plus petite (~500 Wh), donc des émissions quasi négligeables.
La vraie solution n’est pas de rester dans le statu quo (pétrole), mais de réduire la demande globale d’énergie tout en améliorant les alternatives.
Tandy Vermisseau
Black Lombric
EDF a volontairement été grévé de dizaines de milliards suites à des décisions politiques (dont certains disent que c'est du détournement d'argent pur et simple).
Est ce que ce n'est pas plutôt ça qui coute chère ?