25 ans de négociation

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L'accord entre l'Union européenne et le Mercosur a été finalisé après 25 ans de négociations, visant à établir une relation commerciale renforcée entre l'Europe et plusieurs pays d'Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela). Ce texte récapitule l'intégralité de vos questions sur l'accord, ses bénéfices économiques, ses enjeux, ses normes, ses impacts sur les consommateurs, la France, l'agriculture et bien plus.

L'accord UE-Mercosur prévoit des échanges dans plusieurs secteurs clés, avec un accès élargi aux marchés et une réduction progressive des droits de douane. Les principaux secteurs échangés sont l'agriculture, les minéraux critiques et l'industrie, avec un impact sur la consommation et la concurrence entre l'Europe et les pays latins.

Les produits agricoles, notamment la viande bovine, les céréales comme le soja et le blé, ainsi que les vins, seront au cœur des échanges. L'Europe a également obtenu un accès privilégié à des minéraux critiques comme le lithium, les terres rares et le fer. En échange, les pays du Mercosur bénéficieront d'une réduction des droits de douane pour leurs produits agricoles et leurs vins.

Les estimations montrent que l'Union européenne pourrait générer environ **15 milliards d'euros de bénéfices annuels**, principalement grâce aux économies d'échanges, aux minéraux critiques et aux exportations agricoles facilitées. Les pays du Mercosur devraient également gagner près de **10 milliards d'euros par an**, grâce à l'accès à l'UE et aux débouchés commerciaux en expansion. Toutefois, la France, en tant que leader européen dans les secteurs de la viande et du vin, reste particulièrement critique de l'accord en raison de la concurrence qu'il génère.

Pour le consommateur final, l'impact reste faible : une différence de prix de **1 ou 2 euros seulement** sur certains produits comme la viande ou les vins issus du Mercosur. Même si la France détient une position dominante dans l'industrie européenne de la viande et du vin, elle sait que la préférence nationale jouera en sa faveur pour compenser cette légère différence de prix. Toutefois, cela ne sera pas nécessairement vrai dans d'autres pays européens où les consommateurs pourraient privilégier les produits moins chers en provenance du Mercosur.

En ce qui concerne l'industrie automobile, l'accord a des implications importantes. Les constructeurs européens, notamment allemands et français, pourraient exporter davantage de voitures dans la région du Mercosur. Cela inclut des véhicules thermiques, qui sont en déclin dans l'Union européenne en raison des objectifs climatiques fixés par l'UE et l'interdiction progressive de ces moteurs dans plusieurs pays européens. Cette dynamique permettra aux constructeurs européens de trouver de nouveaux marchés pour leurs véhicules thermiques dans la région latine, en raison d'une demande encore élevée dans ces pays.

Cependant, l'accord reste controversé en raison des normes. Les pays du Mercosur doivent respecter les normes sanitaires européennes pour exporter leurs produits dans l'UE. Cela inclut l'interdiction de certains produits comme l'œstradiol utilisé dans l'élevage et d'autres normes environnementales strictes. Bien que l'accord facilite les échanges, les différences dans les pratiques agricoles peuvent créer des déséquilibres, ce qui a un impact sur les agriculteurs européens.

La France reste l'une des nations les plus critiques de cet accord. En tant que leader dans les secteurs de la viande et du vin, elle redoute que la concurrence accrue avec les produits agricoles moins chers du Mercosur ne mette en péril ses agriculteurs, même si la préférence nationale reste élevée dans son marché interne. De plus, la France s'inquiète des conséquences environnementales liées aux pratiques agricoles moins régulées dans certains pays du Mercosur, notamment la déforestation en Amazonie pour favoriser l'expansion agricole.

Concernant les compensations, l'UE a proposé un fonds pour atténuer les pertes économiques potentielles pour les agriculteurs européens. Cependant, ces compensations restent limitées et ne permettent pas toujours de couvrir l'impact économique de la concurrence avec des produits étrangers moins chers. Les agriculteurs européens, notamment dans l'élevage, se sentent lésés.

Les DOM-TOM pourraient également ressentir les effets de l'accord Mercosur. Les produits moins chers en provenance des pays du Mercosur pourraient inonder leurs marchés locaux, ce qui pourrait réduire les coûts pour les consommateurs, mais également fragiliser les producteurs locaux. L'impact dépendra des normes appliquées et des pratiques commerciales dans ces régions.

Enfin, l'accord donne aussi à l'UE un accès privilégié à des minéraux critiques comme le lithium, utilisé dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques et autres technologies. Cela donne un avantage stratégique aux industries européennes dans leur transition énergétique, tandis que les pays du Mercosur bénéficient de débouchés pour leurs ressources naturelles.

En conclusion, même si l'accord UE-Mercosur a été conclu avec l'objectif d'ouvrir de nouveaux marchés, ses impacts économiques montrent un déséquilibre. L'UE pourrait tirer profit de l'accès aux minéraux critiques et des exportations agricoles facilitées, tandis que les pays du Mercosur bénéficient de débouchés commerciaux dans l'UE. La France reste un acteur clé en exprimant ses préoccupations, en particulier pour protéger ses secteurs agricoles et limiter les impacts environnementaux.

Envoyé par Flaneur le 7 décembre 2024 à 13h06

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Mabritte Vermisseau

mais comme certainement +35 pour cent des états membres ne vont pas ratifier ça va tomber à l'eau ... non ?
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Flaneur En réponse à Mabritte Ver TikToké

La **ratification de l'accord Mercosur-UE** reste incertaine en raison de désaccords économiques, agricoles et environnementaux.

Pays du Mercosur pour la ratification**
- **Brésil** : Veut renforcer ses échanges économiques avec l'UE.
- **Argentine** : Souhaite dynamiser ses exportations agricoles.
- **Uruguay** : Favorable pour faciliter ses échanges et attirer des investissements.

Pays du Mercosur opposés ou réticents**
- **Paraguay** : Inquiet des impacts économiques sur ses producteurs locaux.

Pays de l'UE en faveur de la ratification**
- **Allemagne** : Soutient pour renforcer ses relations commerciales avec le Mercosur.
- **France** : En faveur avec des exigences environnementales.
- **Espagne** : Veut renforcer ses échanges agricoles avec l'Amérique latine.

-Pays de l'UE opposés ou réticents**
- **Danemark** : Préoccupé par la déforestation et les normes environnementales.
- **Pays-Bas** : Inquiet pour l'agriculture européenne.
- **Irlande** : Veut protéger son secteur agricole.
- **Autriche** : S'oppose en raison des normes environnementales non alignées.

Les positions divergentes entre pays du Mercosur et de l'UE créent un blocage. Si certains pays soutiennent l'accord pour ses opportunités économiques, d'autres s'inquiètent de ses impacts environnementaux et agricoles.
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Julius Vermisseau

T'auras des minéraux au détriment de ta santé.. Un échange gagnant-gagnant qu'on vous dis!
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Flaneur En réponse à Julius Ver TikToké

En théorie tous ce qui va venir en Europe doit respecter les normes UE , y’a des inspecteurs qui vont aller sur place , mais bon ils sont allé au Brésil y’a pas longtemps et pour le moment ça respecte pas les normes UE
+ 19 -

feyfey Lombrique girafe cougar chienne poule y dort

C’est marrant ( non ) mais quand y a eu des rassemblements anti accord avec le mercosur ( et ceta ) il y a 15 ans on nous traitait de sales gauchos socialo écolo protectionnistes qui ne comprenaient pas l’intérêt de cet accord. Et les seuls agriculteurs qui étaient avec nous faisaient partis de la confédération paysanne. Aucune trace de la FNSEA… Et puis maintenant, soudainement, cet accord est devenu le truc à abattre pour des droitards opportunistes qui n’en n’ont rien à foutre du monde paysan mais qui prônent non pas l’élévation des règles sanitaires pour le mercosur mais l’abattement des nôtres…

Monde de merde.
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Flaneur En réponse à feyfey Ver TikToké

C’est parce qu’ils ont tous des vignes autour de leur château , ils que l’accord a ajouté que le vin latin va venir en UE sans payer des droits douanes .
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manousche En réponse à Flaneur Vermisseau

Je crois que c'est plutôt le contraire. Les vignerons poussent pour l'accord car les français boivent de moins en moins de vin et on espère vendre du vin français détaxé en amérique du sud. Alors que la filière bovine est très inquiète de cet accord car le boeuf américain n'a pas les mêmes normes et est beaucoup moins cher.
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Flaneur En réponse à manousche Ver TikToké

Oui mais c’est pour le marché européen que les vignerons français flippent , pour beaucoup de pays un vin argentin moins cher sera plus attrayant
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Mabritte En réponse à Flaneur Vermisseau

pas sûr : le bas de gamme se vend mal car on surproduit et du coup on le distille pour faire de l'éthanol
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robby En réponse à Flaneur Vermisseau

les vignerons français basent leur vision du marché européen à travers une vision française. La France produit principalement du vin de table, ce qui ne se vend pas bien dans les autres pays. Dans la plus part des pays européens non-latin, le vin ne se consomme que peu a table, ces pays auront donc une préférence pour des vin plus sucrés. En parallèle beaucoup de pays ont augmenté la qualité de leur production et la France voit petit à petit son hégémonie disparaître.
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Flaneur En réponse à robby Ver TikToké

Pourtant Les exportations de vins français vers les pays membres de l’Union européenne représentent environ **5,65 milliards d’euros**, soit **50 % du total des exportations mondiales** de vins français, qui s’élèvent à 11,3 milliards d’euros en 2023. L’UE reste donc un marché clé pour la filière viticole française.

Les principaux importateurs de vins français dans l'UE incluent :
- **Allemagne**,
- **Belgique**,
- **Pays-Bas**,
- **Royaume-Uni** (non membre, mais historiquement un client majeur).

Ces chiffres montrent que les marchés intra-européens jouent un rôle vital pour le secteur, bien que les exportations soient confrontées à des défis comme la concurrence et l'évolution des goûts des consommateurs.
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robby En réponse à Flaneur Vermisseau

j'ai jamais dit que ce n’était pas une composante importante de leur revenu. Je dis juste que accord ou non les vins français s'exportent de moins en moins, et que la filière vinicole française a toujours eu une forme d’arrogance qui ne leur permet pas de s'adapter au changement des habitudes de consommation.
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Ced En réponse à feyfey Lombrik

C'est pour cela qu'il faut continuer à soutenir la Confédération Paysanne en se syndiquant si vous êtes paysans ou en adhérant aux Amis de la Conf' : https://www.con...ticle.php?id=14

Et sinon, il faut absolument prendre ses produits chez des paysans : c'est facile partout en France et c'est bien moins cher que de passer par la grande distribution.
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Enderion En réponse à feyfey Vermisseau

Si j'en crois des articles de presse, la FNSEA n'est pas opposé soudainement ou récemment :

2010 : https://www.agr...le-mauvais-sens

2017 : https://www.pay...-mobilisations/

2018 : https://www.lef...griculteurs.php

Par contre Macron lui a retourné sa veste depuis. Le dernier article (en 2018 donc) explique qu'il a réaffirmé son soutien au projet
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BonPublic Vermisseau

Maintenant qu’on réussi à exporter VDL est-ce qu’elle peut rester là-bas ?
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KukuLele En réponse à BonPublic Vermisseau

Et avec Schwab en prime pour leur expliquer "qu'il ne faut afoir peurh !".
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