Dans l’objectif de maîtriser une source d’énergie propre et virtuellement illimitée, de nombreux pays continuent leur course à la fusion nucléaire, développant des réacteurs expérimentaux et atteignant des températures extrêmes de plusieurs dizaines de millions de degrés. Et dans ce cadre, la Chine a franchi une nouvelle étape en démarrant son « soleil artificiel », un réacteur à fusion nucléaire expérimental atteignant 150 millions de degrés Celsius.
La Chine a alimenté avec succès son réacteur à fusion nucléaire (son « soleil artificiel ») pour la première fois, ont rapporté vendredi les médias d’État, marquant une grande avancée dans les capacités de recherche sur l’énergie nucléaire du pays.
Le réacteur Tokamak HL-2M est le dispositif de recherche expérimental de fusion nucléaire le plus grand et le plus avancé de Chine, et les scientifiques espèrent que l’appareil pourra potentiellement débloquer une puissante source d’énergie propre.
Un « soleil artificiel » allant jusqu’à 150 millions de degrés C
Il utilise un champ magnétique puissant pour fusionner le plasma chaud et peut atteindre des températures de plus de 150 millions de degrés, environ dix fois plus élevées que le centre du Soleil. Situé dans le sud-ouest de la province du Sichuan et achevé à la fin de l’année dernière, le réacteur est souvent appelé « soleil artificiel » en raison de l’énorme chaleur et de l’énergie qu’il produira.
La capacité de générer de telles températures ultra-élevées est essentielle pour la recherche sur le processus de fusion, reproduisant la façon dont le Soleil génère de l’énergie en utilisant l’hydrogène et le deutérium comme combustibles. Le mécanisme de fusion du soleil n’implique pas des températures supérieures à 15 millions de degrés Celsius. Tandis que le réacteur expérimental thermonucléaire international (ITER), en cours de construction, est également conçu pour fonctionner jusqu’à 150 millions de degrés Celsius.
La Chine étend son programme de modification climatique sur un territoire plus grand que l'Inde
L’institut coréen sur l’énergie de fusion a annoncé il y a environ une semaine que son réacteur avait pu fonctionner à 100 millions de degrés Celsius pendant au moins 20 secondes. Yang Qingwei, ingénieur en chef de l’Institut des sciences de la fusion au Southwest Institute of Physics, explique que HL-2M peut atteindre un temps de confinement magnétique du plasma allant jusqu’à 10 secondes.
« HL-2M est le plus grand réacteur à fusion de Chine, avec les meilleurs paramètres », déclare Xu Min, directeur de l’institut. La nouvelle installation a également trois fois le volume de plasma et six fois l’intensité du courant de plasma par rapport au HL-2A, ce qui améliorera considérablement la recherche et le développement de la technologie des générateurs à fusion en Chine.
Fusion nucléaire : vers un développement énergétique durable
« Le développement de l’énergie de fusion nucléaire n’est pas seulement un moyen de répondre aux besoins énergétiques stratégiques de la Chine, mais revêt également une grande importance pour le futur développement durable de l’énergie et de l’économie nationale chinoises », expliquent les autorités. Des scientifiques chinois travaillent au développement de versions plus petites du réacteur à fusion nucléaire depuis 2006.
Ils prévoient d’utiliser l’appareil en collaboration avec des scientifiques travaillant sur ITER — le plus grand projet de recherche sur la fusion nucléaire au monde, basé en France, qui devrait être achevé en 2025. La fusion est considérée comme le Saint Graal de l’énergie.
C’est ce qui alimente notre soleil… Notre étoile fusionne les noyaux atomiques pour créer des quantités massives d’énergie — l’inverse du processus de fission utilisé dans les centrales nucléaires, qui les divise en fragments. Contrairement à la fission, la fusion ne crée pas de déchets radioactifs et comporte moins de risques d’accidents ou de vol de matière radioactive. Mais réaliser la fusion est à la fois extrêmement difficile et d’un coût prohibitif. Le coût total d’ITER étant estimé à 22.5 milliards de dollars.
Source: https://trustmyscience.com/chine-met-en-marche-centrale-fusion-soleil-artificiel/
Envoyé par Flaneur le 7 décembre 2020 à 19h56
TheMetroidPrime Verxit
Vivement 2025 pour la même inauguration, mais pour ITER.
decapeter Jeune asticot
L'Europe a aussi sa technologie avec son réacteur géant (mais je me souviens plus du nom)
TheMetroidPrime En réponse à decapeter Verxit
Le plus gros en construction est ITER (projet gigantesque de collaboration internationale), mais la France a eu 3 tokamaks, dont un encore en fonctionnement (WEST), et qui sert principalement de plateforme de test pour les composants en développement pour ITER.
ITER devrait être le premier réacteur à fournir plus d'énergie qu'il n'en consomme (de 5 à 10 fois plus), mais ne sera pas utilisé comme centrale. Uniquement comme démonstrateur technique. La toute première centrale à fusion sera construire autour de DEMO (un tokamak encore plus gros), à condition que les résultats d'ITER montrent que la fusion tient la route comme source d'énergie.
Contemplatus En réponse à TheMetroidPrime Asticot
Weng-Weng Lombrico de la Cruz
decapeter En réponse à Weng-Weng Jeune asticot
Weng-Weng En réponse à decapeter Lombrico de la Cruz
decapeter En réponse à Weng-Weng Jeune asticot
romou En réponse à Weng-Weng Vermisseau
BarneyGumbles Lombric Shaolin
Weng-Weng En réponse à BarneyGumbles Lombrico de la Cruz
Gu0sur20 En réponse à Weng-Weng Vermisseau
romou En réponse à BarneyGumbles Vermisseau
BarneyGumbles En réponse à romou Lombric Shaolin
Limou En réponse à BarneyGumbles Vermisseau
_pepe_ En réponse à Limou
De plus, si ce sont les Chinois qui mettent un Tokamak en route aujourd'hui, c'est aussi parce qu'on s'est mis en position de ne plus pouvoir réaliser ces développements de notre côté, en ce qui concerne l'implantation de l'installation, la fabrication du dispositif et la formation des chercheurs et des ingénieurs. Comme nombre d'autres industries stratégiques, nos décideurs ont choisi d'abandonner celle-ci à des puissances étrangères. Et le sabordage de la France continue.
comptesupprime60054 En réponse à _pepe_ Lombrik
_pepe_ En réponse à comptesupprime60054
Mais je connais surtout les raisons qui ont conduit tout d'abord à abandonner l'idée d'une filière de fusion nucléaire purement française, à s'orienter vers le projet international ITER, puis à accumuler les retards, les dépassements de budget et les blocages politiques et financiers (notamment américains) sur le site de Cadarache.
Il est à noter qu'au sein d'ITER, le site de Cadarache en France (aujourd'hui soutenu par la Russie et la Chine) est en quelque sorte en compétition avec le site de Rokkasho au Japon (soutenu par les États-Unis et de la Corée du Sud).
(Par ailleurs, il y a une quinzaine d'années, mon travail m'a conduit à constater un relatif manque de compétences, de sérieux et/ou de motivation au sein des équipes françaises de recherche et de développement impliquées, ce qui ne faisait que s'ajouter aux nombreux autres problèmes -- je ne sais pas ce qu'il en est maintenant, mais je doute que la situation ait pu beaucoup s'améliorer).
Alors que le site de Cadarache aurait déjà dû entrer en phase opérationnelle depuis déjà quelques années, on n'attend plus la production du premier plasma D-T avant quinze ans (... si les choses vont bien).
En fait, le projet ITER apparaît surtout comme un moyen d'ôter toute velléité aux pays susceptibles d'aboutir à une solution viable de façon indépendante, en les plaçant sous le contrôle des grandes puissances (principalement les État-Unis, mais aussi l'URSS à l'époque où le lancement d'ITER a été décidé). Il apparaît aussi comme une grosse pompe à fric.
Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que la Chine (qui n'a commencé à participer au site de Cadarache qu'assez récemment) s'est rapidement donné les moyens de développer sa propre filière de fusion nucléaire et obtient déjà des résultats probants, pendant que les efforts déployés par les autres pays peinent à faire avancer le projet ITER.
Kourath
Orme Dresseuse de lombriks
Trotskyste92 Vermisseau
Snark En réponse à Trotskyste92 LoMBriK addict !
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Scramoustache En réponse à Funstrip Vermisseau
Crontch En réponse à Scramoustache Vermisseau
Funstrip En réponse à Scramoustache Asticot
Sur le papier c'est une technologie formidable.
Ceci dit, dans ses applications pratiques un principe de précaution extrêmement rigoureux et un esprit critique des plus sceptiques doivent selon moi être appliqués de manière systématique.
Ça a déjà été présenté comme une énergie parfaitement propre et peu dangereuse par le passé, l'histoire a plusieurs fois prouvé qu'en réalité on n'avait à l'époque juste aucune idée de la réelle ampleur des dangers encourus.
Voici donc quelques éléments glanés dans divers articles qui donnent matière à réflexion:
Le japonais Masatoshi Koshiba, Prix Nobel de physique 2002, a expliqué dès le 10 mars 2003 que "Le réacteur nucléaire ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l’environnement. Les 2 kg de tritium circulant dans ITER pourraient tuer 2 millions de personnes. Le flux radioactif de 2 kg de tritium est à peu près du même niveau que celui produit par l’accident de Tchernobyl."
Le tritium est particulièrement difficile à confiner (il diffuse à travers les parois métalliques ; seul l’acier inoxydable assure l’étanchéité). Il est pratiquement inévitable qu’ait lieu une contamination générale du bâtiment réacteur et de son environnement par le tritium.
Étant un isotope de l’hydrogène et celui-ci jouant un rôle essentiel dans les liaisons faibles qui soutiennent les systèmes enzymatiques et maintiennent l’hélice de l’ADN dans les organismes vivants, lorsque le tritium prend la place de l’hydrogène et se désintègre en hélium, inerte, celui-ci ne maintient pas les liaisons chimiques. Cet effet peut être catastrophique. Une contamination par le tritium des travailleurs ou des riverains du réacteur constitue donc un risque radioactif important.
Le lithium (à partir duquel on obtient le tritium) est un métal hautement réactif chimiquement, présentant les risques suivants : il est inflammable, explosif et toxique. Sa présence, dans une installation où des températures très élevées sont atteintes et où ont lieu des flux d’énergie considérables, constitue un risque majeur ;
La fusion deutérium-tritium entraîne la production de neutrons de haute énergie qui frappent les parois les plus proches et provoquent la formation de produits d’activation radioactifs, certains à vie très courte mais aussi d’autres à très longue durée de vie, comme le niobium 94 et le technétium 99. Il est donc nécessaire à la fois de remplacer régulièrement les parois internes activées du réacteur qui constituent des déchets radioactifs et de les gérer comme tels.
Ces quelques éléments de réflexion sont loin de constituer une liste exhaustive des dangers potentiels d'un réacteur à fusion, ce ne sont que des extraits d'articles de plusieurs pages.
Il est donc prématuré et quelque peu présomptueux d'assurer qu’un réacteur à fusion ne présentera que peu de dangers et qu'il ne produira presque pas de déchets (il faut d’ailleurs ajouter que les débits de dose et les puissances thermiques associées seront très élevés et nécessiteront une manipulation uniquement par robots).
Par le passé on a beaucoup sous-estimé les dangers du nucléaire par excès de confiance et manque de connaissances, il faudrait juste voir à ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Oblivionis En réponse à Snark Taret
Avec un peu de réflexion, n'importe quel création peut servir soit d'arme directe, soit au fonctionnement d'une arme.
Un exemple tout bête, le moteur a explosion. C'est pas une arme en soit. Par contre, c'est vachement utile pour équiper un char d'assaut.
le_freeman En réponse à Trotskyste92
Nyny Jeune asticot
Wisbeck13 Vermisseau
parce qu'on dirait bien que quand ça va péter ça va faire mal ?
Milhouse14 Vermisseau
hellscream Asticot
GruikMan En réponse à hellscream Vermisseau
Ça se trouve ils ont juste mis sous tensions les instrument.. Ils ont allumé le tableau de bord...
L’opacité chinoise.. pareil sur leur sonde lunaire... Quelques photos et voilà...
Tuveuxvoirmabique Vermisseau
Comment on construit un bordel pareil sans oxyder d'atomes de carbones ?
Comment on peut sérieusement envisager à cours terme que cette technologie remplacent les énergies carbonées pour tout les habitants humains de la planète terre?
Que penser des modèles informatiques "Meadows" qui illustrent que même avec un accès à une énergie illimité le déclin brutale de notre civilisation se déroulerait quand même?
C'est bien ,c'est de la recherche. Y'en faut.
Mais laisser penser que ce pourrait être une solution à cours terme destinée à fournir au moins autant d'énergie que l'océan de carbone sur lequel nous flottons... J'ai de léger doute.