Offerus et la hache sacrée. 4

Par tomteub
le 31 mars 2020 à 21h01
10 réponses

Offerus avait entendu le premier cri de douleur. Proche. Très proche. Tomteub avait du se blesser. Il avait accéléré, pour monter la pente au pas de course. Il avait entendu le second cri alors qu'il arrivait au sommet. Arrivé en haut, il avait vu l'autre, sur la rive opposée, jeter le tronc qui lui avait servi de pont dans la rivière. Le regarder dans les yeux. Et lui tourner le dos.

Il bouillait intérieurement. Cet enfoiré. Ce putain de communiste de mes couilles. Était là, à 3m. Inatteignable. Il avait pensé brièvement à tenter un saut pour franchir la rivière. Il n'avait jamais été bon en saut en longueur. Les rives, herbeuses, ne lui garantissaient un bon appui ni au départ ni à la réception. Un an et demi de traque, pour échouer à trois mètres. A une minute ...

Une fois le téléphone et l'ordinateur récupérés, les choses avaient avancé rapidement.

Enfin, il avait fallu ruser un peu, mais bon. Ce putain de hippie n'avait pas de smartphone, et son téléphone était allumé. Un de ses derniers textos disait bien "J'arrive d'ici 2-3 jours", mais pour trouver une adresse à partir du numéro, ça avait pris un peu de temps. Les compagnons parisiens qui bossaient dans la police avaient refusé de lancer une requête auprès des opérateurs téléphoniques. Ils avaient été un peu refroidis par le fiasco de la "perquisition", et ne voulaient plus se mouiller. Il avait du se débrouiller.

Heureusement, ce con avait ses identifiants facebook enregistrés sur son navigateur, et il n'y avait pas de mot de passe sur son ordinateur. Ils étaient beaux les révolutionnaires ...

Grâce au fameux post : "Salut les amis, mon téléphone est mort, vous pouvez me renvoyer vos numéros par message fb s'il vous plaît ? A très vite." , il avait pu retrouver la personne à qui il était destiné dans la journée. Un coup de fil à Lyon, et il avait l'IP utilisée pour ce compte deux heures plus tard.

Les compagnons de la région parisienne semblaient par contre s'être passé le mot qu'il ne fallait pas l'aider. Tant pis, il allait activer ses réseaux personnels. Il avait passé un coup de fil à Henry Hill. Il ne lui avait pas parlé de la hache et de l'apparition, il avait continué à dire que Tomteub était un des leaders de la révolte parisienne, et qu'il fallait le chopper. Il n'avait pas été difficile à convaincre, et avait contacté Eythern.

8h plus tard, soit 20h seulement après la fuite de Tomteub de son domicile, ils étaient tous les trois en planque, cachés derrière une haie, dans un chemin à l'entrée d'un bosquet, avec vue sur une ferme de l'Eure.

Dans la cour les poules gambadaient librement, les canards se trempaient dans l'étang juste à côté de la grange, en contradiction avec les règles sanitaires posées depuis la grippe aviaire de 2004.

Au bout de deux jours d'observation à la jumelle, ils n'avaient toujours pas compris qui habitait là, qui y faisait quoi. Ils avaient recensé plus de vingt personnes étant passées dans la ferme. Huit y avait dormi, mais sur ces huit, trois étaient arrivées dans un camion aménagé la veille au soir et étaient reparties le lendemain matin. Alors qu'un gars qui n'y dormait pas avait passé les deux jours à s'y activer. Que d'autres étaient venus y décharger un mystérieux camion, d'autres étaient venus charger un kangoo utilitaire ...

La seule chose sûre, c'est que c'était une belle bande de hippies, de zadistes même. Y'avait des pédés et des lesbiennes dans le tas, qui s'embrassaient et se tenaient par la taille comme si de rien n'était, des dreadeux, des punks tatoués et percés ... Au départ, les commentaires dans la voitures avaient été méprisants et cyniques, et ils s'étaient bien marrés à se foutre de la gueule de tous ces punks à chiens. Oui, parce que les chiens circulaient librement et en grand nombre, tant dans la ferme qu'avec les véhicules. Ils mettaient bien cinq minutes à venir quand on les appelait pour un départ, et les trois occupants de la voiture avaient été dépités de voir que ces guignols n'arrivaient même pas à se faire obéir de leurs chiens ...

Au bout de deux jours donc, l'humeur tournait à l'aigre. Pas trace de Tomteub. Il y avait bien eu un cycliste qui était arrivé, mais sans aucun bagage, et il était reparti moins d'une heure après.

Ils dormaient mal dans la bagnole, ne s'étaient pas équipés pour le camping, et au bout de cinq jours d'attente, de sandwich et de bières tièdes, ils avaient décidé de faire un "repli stratégique" sur Caen, où vivait Eythern. Offerus avait besoin d'une douche, d'un peu de recul et de calme. Il était allé se recueillir à l’abbatiale Saint-Etienne de Caen, fondée par guillaume le conquérant. Il s'était recommandé au martyr, lui demandant de le guider dans sa volonté de répandre la Foi sur Terre, quitte à en souffrir et à lui sacrifier sa vie. Ces cinq jours avait été une épreuve, mais il était prêt à sacrifier bien plus pour la gloire du Seigneur.

En se remémorant ces instants de doute et ce sentiment d'échec, Offerus s’aperçût qu'il avait besoin de se recueillir, et de se recommander à Dieu, pour se libérer de sa colère, fruit du Malin, qui l'empêchait d'avoir les idées claires. Il se mit à genou sur la rive, face à la rivière, et commença par rendre grâce à St-Hubert de l'avoir guidé jusqu'ici.



PS : Salut Eythern, je sais pas si tu vis à Caen, et je m'en fous en fait, c'est pour l'histoire.



+ -2 -

tomteub Vermisseau

Bon, désolé pour l'interruption de deux jours. Dimanche c'était dimanche, hier j'avais la flemme. Enfin bon, désolé c'est pour la forme hein. Donc :

Option 1 : Après s'être remis les idées en place, Offerus décide de retourner 1 km plus bas, et de tenter la traversée là où il l'avait envisagée un peu plus tôt.

Option 2 : Après s'être remis les idées en place, Offerus se dit qu'il ne peut pas prendre le risque de se mouiller par ce froid. Il entame la découpe d'un jeune pin pour remplacer les troncs jetés à l'eau, en tapant sur son couteau de survie avec un rondin.
+ 0 -

Pepette En réponse à tomteub Lombrikette

pour ceux qui veulent voter pour l'option 1 c'est ici
+ 3 -

Machiavel Vermisseau

La ferme dans l'eure avec les canards et tout le toutim... J'ai bien crû qu'offerus et Henry étaient en planque devant chez moi

Sinon option 2
+ -2 -

tomteub En réponse à Machiavel Vermisseau

Bon vu que ça part en cacahuètes, je plusse ton com', et option 3 ici.
+ 0 -

Pepette En réponse à tomteub Lombrikette

j'ai l'impression que ça part toujours en cacahuète !
Bon courage à toi pour le décompte
+ -2 -

tomteub En réponse à Pepette Vermisseau

Merci, mais en général y'a quand même une option qui se dégage nettement. Et je cumule les votes sur les différents commentaires notifiant la même option, dans le doute. Mais les choix sont nets jusqu'à présent.
+ 0 -

Pepette En réponse à tomteub Lombrikette

QUOI ????
Mais... avec ton système, certains votent plusieurs fois !
Cette approche laxiste de l'équité n'est pas conforme aux idées dont tu te fais le parangon.

Bon, après j'ai pas de méthode compatible avec le site pour garantir un vote impartial, donc change rien

En tout cas, merci pour ce nouvel épisode.
j'ai hâte de lire la suite demain.
+ -1 -

tomteub En réponse à Pepette Vermisseau

Ouais je sais, les idées sont parfois difficiles à mettre en pratique. Mais c'est à cause des autres, toujours.
Je plaisante.
Merci pour ton assiduité, la suite demain avec plaisir.
+ 0 -

sandrine65100 En réponse à Machiavel

ou, chez ma grand-mére. Là, attention, c'est pas une fille facile.
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