Tomteub et la hache maudite. 2
Tomteub avait mal dormi. Il s'était réveillé dans la nuit à cause du froid. Il aurait pu être à l'heure actuelle bien au chaud dans un plumard, au milieu des ses hippies de potes dans leur communauté de l'Eure, mais nan, il en était à crapahuter au fin fond du massif central pour fuir une bande de tarés qui voulaient sa peau.
En enfilant ses chaussures, il essayait de comprendre la situation, comme depuis des mois, mais il n'y arrivait toujours pas.
Le confinement s'était étiré sur deux longs mois. Rien d'exceptionnel à noter durant cette période, il s'était fait chier, comme pendant une quinzaine du milieu d'août à Paris où il aurait plu non-stop. Sauf qu'il avait fait beau. Il avait repris contact sur facebook avec des exes tout aussi esseulées que lui, des promesses de se revoir avaient été faites, des skypes grivois après avoir picolé avaient été noyés le lendemain dans le même alcool, et sa réserve de morgon s'était vite épuisée.
Il avait continué à faire méthodiquement les missions de Heroes of Might of Magic 3, puis les parties solo, puis il avait sombré dans le vide intersidéral de l'internet mondial. Plus la force de lire des textes critiques, des réflexions poussées, de regarder des documentaires d'Arte.
Quand la quarantaine avait été levée, il s'était pointé au boulot, mais tout ça n'avait plus de sens. La colère était partout. Les caissiers et caissières, les éboueurs, le personnel des hôpitaux, les camionneurs, tou-te-s les trimard-e-s de la quarantaine s'étaient mis en grève, d'un coup, en demandant des hausses de salaire, un salaire maximum, le rétablissement de l'ISF, la nationalisation de certaines entreprises, ...
Les manifs avaient été monstrueuses, malgré les syndicats qui traînaient les pieds et appelaient à l'union nationale comme le président.
La répression aussi l'avait été.
Les émeutes aussi.
Et rapidement, le chaos et la pénurie avaient pointé leurs nez, alors que les forces de la BRI et du RAID faisaient des descentes chez les leaders de la révolte ou chez de simples péquins pour tenter de calmer tout le monde.
A ce moment, il s'était dit qu'il voulait bien être révolutionnaire, mais que la tournure des évènements ne lui plaisait pas trop. Le pillage généralisé, dans un but de survie égoïste, sans aucune autre construction politique que la destruction pure et simple de tout et de rien, très peu pour lui.
Il avait décidé de se barrer rejoindre ses potes dans l'Eure, et était en train de préparer son sac à dos, ses sacoches de vélo, de choisir quelles étaient les fringues les plus chaudes, les plus résistantes, quand on avait sonné à sa porte. Il était 14h, et il avait donc ouvert la porte sans inquiétude, mais avait été surpris de voir un livreur DHL devant lui. Y'avait donc encore des gens qui bossaient ...
Il avait du pot en plus ce gars là, il était chez lui pour la première fois depuis trois semaines, et pour la dernière fois avant longtemps. Il avait signé et pris le carton, long et lourd.
"Mais qu'est-ce-que-c'est-que-ce-truc ?" s'était-il interrogé en ouvrant le paquet. Il s'était souvenu du concours LLB en voyant l'acier damasquiné de la francisque. Bordel que c'était beau.
La prise en main était sublime, la tête semblait suivre sans effort le moindre mouvement du poignet, la lumière se reflétait bizarrement dans l'acier, diffractant la lumière en arc-en-ciels sur les murs.
Il s'était aperçu qu'il avait joué avec trop longtemps quand il n'y eu plus de lumière. Il s'était demandé comment il avait pu perdre autant de temps à ça, et avait mis ça sur le compte de cette passion genré qu'ont les petits garçons pour les armes et les couteaux, et de la fatigue des trois dernières semaines. Il n'empêche que c'était un putain de bel objet.
Il en avait couvert la tête d'une chaussette trouée, avait glissé le manche dans son sac à dos, repoussé son départ au lendemain matin, et s'était écroulé sur son lit.
Il avait été réveillé en sursaut par le bruit d'une porte fracassée et des cris.
Sa pensée repris soudainement le cours de ses pieds. Il avait marché machinalement, il faisait maintenant grand jour. Il n'avait pas effacé ses traces, il ne savait même pas quelle direction il avait prise, et il était face à une rivière. Bordel de merde. Avec les autres derrière, il ne pouvait pas se permettre des conneries pareilles putain ...
tomteub Vermisseau
Merde, je viens de penser qu'on peut pas faire deux commentaires à la suite. Ok. Si ce com' est en positif, option 1, si il est en négatif, option 2.
Option 2 : en remontant ou en descendant la rivière, comme il est en forêt, tomteub pourrait sûrement trouver un arbre écroulé en travers, ou même un pont de chasseurs.
et merde, la hache n'est pas damasquinée.
Jibouille En réponse à tomteub Vermisseau
Kudsak En réponse à tomteub Vermisseau
Jibouille Vermisseau
Tezota Lombric
sandrine65100
Machiavel Vermisseau
tomteub En réponse à Machiavel Vermisseau
Mais après c'est des gens du coin, si ça se trouve tu sais même pas que s'en est, tu les prends juste pour des bouseux classiques, quoi qu'un peu particuliers.
Oui, je suis parisien (banlieusard en vrai, mais pour vous on est tous les mêmes), donc con et méprisant, donc je dis bouseux parce que pour nous vous êtes tous les mêmes ;)