Après Al Qaida, voici Al Gebra

L'histoire se passe aux Etats Unis, dans un avion devant relier Philadelphie à Syracuse, le 05 mai dernier. L'homme de la photo s'appelle Guido Menzio. Et il aime écrire des signes bizarres sur des feuilles en papier. Y compris dans les avions.
Si bizarres d'ailleurs que sa voisine prend peur de ces signes. Elle commence par lui poser des questions, auxquelles ils semblent ne pas spécialement vouloir répondre. Il semble ailleurs. Agacé. Ou nerveux. Louche en tout cas. Surtout qu'il est un peu basané et qu'il a un accent fortement étranger. Forcément, Guido Menzio est italien.
La passagère fait alors passer un mot à un membre de l'équipage juste avant le décollage pour signaler cet homme. L'avion va tout de même en bout de piste, attend une demi-heure puis retourne en station. Et il prend deux heures de retard.
Le temps que la police interroge Guido Menzio. Qui répond en se mettant à rire. Rire car Guido Menzio n'est rien d'autre qu'un chercheur immigré auw Etats Unis. Il occupe un poste de maître de conférence au Département d'Economie de l'Université de
Pennsylvanie, avec une spécialité en mathématiques de l'économie. Donc forcément, comme tout
mathématicien qui se respecte, il aime bien les équations. Et il peut en écrire dans l'avion. Après tout, ce n'est pas interdit.
Guido Menzio a reçu pour ses travaux de recherche plusieurs prix dont la médaille Carlo Alberto du meilleur économiste italien de moins de quarante ans. Son travail lui a permis d’obtenir des postes de professeur à l’université de Pennsylvanie, à Princeton ou à l’institution Hoover de Stanford. Et ce qu'il écrivait sur ses papiers était un modèle mathématique sur l'établissement des prix.
Cette histoire rappelle une autre histoire, toujours aux Etats Unis, où un réfugié irakien, étudiant à Berkeley, Khairuldeen Makhzoomi, a été débarqué alors qu'il parlait au téléphone avec son oncle de Baghdad avant que l’avion ne décolle. Lorsqu'il a dit 'Inch'Allah' ('si Dieu le veut' en arabe), une passagère a pris peur et l'a signalé. La compagnie aérienne a préféré lui rembourser son billet plutôt que de le laisser ré-embarquer. Et la passagère n'a pas été incriminée.
Triste climat de paranoïa? Pensez-vous!




























