Et non, pas en France, en France un film qui ne marche pas peut quand même être subventionné par l'état et les chaine TV et faire des bénéfices... plus de 60 % des films français sortie au cinéma font moins de 50 000 entrées. Et ca dure depuis un sacré moment.
Les chaînes ne subventionnent pas, elles achètent ou préachètent.
"Faire des bénéfices", à moins de cinquante mille entrées, c'est très difficile, ça veut dire que le film a coûté très très peu cher.
Un chiffre d'entrée dans l'absolu ne veut rien dire : ça dépend entièrement du type de distribution.
Si tu vends un truc sur un tréteau dans la rue et que tu en vends deux cent, c'est un succès.
Si tu vends le même dans une boutique en dur, et que tu fais deux cent, c'est un échec.
Tu ne peux pas comparer un film qui sort sur 3 salles ou sur 300, avec ou sans communication, avec ou sans star de la télé, une comédie ou un truc sérieux, etc.
Une statistique comme les 60% est absurde.
Tu as tout à fait raison, cependant en France même un film ayant coûté très cher peut être rentable avec beaucoup moins d'entrées qu'il ne le devrait justement grâce aux subventions. Et ça, c'est moche, surtout que le coût de ces subventions se répercute sur le prix des entrées de TOUS les films qui sortent en France. Et quand on voit le prix du billet dans les grandes salles, on est en droit de considérer que 10.75% taxés sur sur les billet et 16.08% sur les films -18 c'est une bon grosse foutage de gueule imposée au nom d'une soit-disant "culture nationale" corrompue et décadente.
Les subventions, il y en a de deux sortes : nationale et régionale. Les régionales sont imputées au budget des régions, donc pas concernées par les histoires de billet.
La nationale est gérée par le CNC, elle peut être directe (sur tel film) ou indirecte (à la société de production ou de distribution). Elle finance certains types de films, et rarement des films qui coûtent très cher.
Une seule forme de subvention directe est financée sur le prix du billet.
C'est quelque chose qui a été institué après-guerre, dans un contexte très particulier : celui de protéger la production nationale contre le dumping de la production américaine.
La différence de moyens était tellement énorme que la solution qui a été trouvée a été de ponctionner toutes les entrées, et donc de récupérer une partie de la recette américaine sur le territoire français pour financer des films français.
Pour comprendre l'enjeu, il faut voir qu'à l'époque, il y avait du cinéma un peu partout en Europe, et trois grands pôles : en Angleterre, en Italie, en France. Seule la France a monté ce système, et seule la France dispose encore d'une production nationale. Cinecitta a été coulé il y a bien longtemps (et on lui doit Fellini comme Sergio Leone), précisément écrasée par la pression du cinéma américain, le cinéma anglais survit mais tout son financement aujourd'hui est américain. Il ne reste que la France, et les efforts européens pour financer du cinéma ailleurs donnent presque rien.
Le prix des billets a augmenté pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le pourcentage CNC : équipement numérique, hausse des loyers, baisse de fréquentation des salles, pratiques commerciales des distributeurs, généralisation des multiplexes, etc.
Alors c'est sûr que les conditions d'attribution des aides peuvent être questionnées, mais c'est un système qui a son principe, et on parle beaucoup plus souvent de ce système dans ses ratés que dans ses réussites (commerciales, je parle même pas de l'artistique), ce qui est un gros biais.
C'est sûr aussi qu'il y a des gens dans le métier qui vivent d'une certaine mécanique des subventions, et c'est problématique, mais pas spécifique au secteur cinéma, très loin de là, une bonne partie de l'industrie française est concernée.
Après, si tu lâches le principe de la subvention, tu risques surtout de te retrouver avec 10 films français par an, avec Kev Adams. Donc je dirais que ça vaut le coup.
Que ça ait été créé pour défendre la culture française je le comprends très bien. Sauf qu'aujourd'hui la réalité c'est que c'est l'apanage d'une poignée de parisiens avec une attribution qui marche au cirage de pompe et un usage plus que douteux (le CNC lui-même a admis que certains acteurs étaient surpayés !) Et à la place des 10 films par ans avec Kev Adams on a à 300 avec Dany Boon, Omar Sy et Florence Foresti et la panacée du cinéma français c'est devenu Intouchable et Bienvenue chez les Ch'tis... Super.
Soyons clair, je ne critique pas le principe de la subvention mais plutôt l'usage qui en est fait actuellement, parce que certains réalisateurs français méritent clairement qu'on leur donne une chance... Et d'un autre côté, quand on voit ce que pondent certains "petits" réalisateurs on se dit qu'ils feraient mieux de rester anonymes.
C'est vrai. Après, les reboot et les remake et le "genesis", c'est plus plus courant aux USA qu'en France, donc ce sont des films qui ne sont pas concernés par les subventions françaises.
Mylo Ver correcteur
Bobbybat Vermisseau
john5
Oblivionis En réponse à john5 Taret
samkook En réponse à Oblivionis Jeune lombric
"Faire des bénéfices", à moins de cinquante mille entrées, c'est très difficile, ça veut dire que le film a coûté très très peu cher.
Un chiffre d'entrée dans l'absolu ne veut rien dire : ça dépend entièrement du type de distribution.
Si tu vends un truc sur un tréteau dans la rue et que tu en vends deux cent, c'est un succès.
Si tu vends le même dans une boutique en dur, et que tu fais deux cent, c'est un échec.
Tu ne peux pas comparer un film qui sort sur 3 salles ou sur 300, avec ou sans communication, avec ou sans star de la télé, une comédie ou un truc sérieux, etc.
Une statistique comme les 60% est absurde.
john5 En réponse à samkook
samkook En réponse à john5 Jeune lombric
La nationale est gérée par le CNC, elle peut être directe (sur tel film) ou indirecte (à la société de production ou de distribution). Elle finance certains types de films, et rarement des films qui coûtent très cher.
Une seule forme de subvention directe est financée sur le prix du billet.
C'est quelque chose qui a été institué après-guerre, dans un contexte très particulier : celui de protéger la production nationale contre le dumping de la production américaine.
La différence de moyens était tellement énorme que la solution qui a été trouvée a été de ponctionner toutes les entrées, et donc de récupérer une partie de la recette américaine sur le territoire français pour financer des films français.
Pour comprendre l'enjeu, il faut voir qu'à l'époque, il y avait du cinéma un peu partout en Europe, et trois grands pôles : en Angleterre, en Italie, en France. Seule la France a monté ce système, et seule la France dispose encore d'une production nationale. Cinecitta a été coulé il y a bien longtemps (et on lui doit Fellini comme Sergio Leone), précisément écrasée par la pression du cinéma américain, le cinéma anglais survit mais tout son financement aujourd'hui est américain. Il ne reste que la France, et les efforts européens pour financer du cinéma ailleurs donnent presque rien.
Le prix des billets a augmenté pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le pourcentage CNC : équipement numérique, hausse des loyers, baisse de fréquentation des salles, pratiques commerciales des distributeurs, généralisation des multiplexes, etc.
Alors c'est sûr que les conditions d'attribution des aides peuvent être questionnées, mais c'est un système qui a son principe, et on parle beaucoup plus souvent de ce système dans ses ratés que dans ses réussites (commerciales, je parle même pas de l'artistique), ce qui est un gros biais.
C'est sûr aussi qu'il y a des gens dans le métier qui vivent d'une certaine mécanique des subventions, et c'est problématique, mais pas spécifique au secteur cinéma, très loin de là, une bonne partie de l'industrie française est concernée.
Après, si tu lâches le principe de la subvention, tu risques surtout de te retrouver avec 10 films français par an, avec Kev Adams. Donc je dirais que ça vaut le coup.
john5 En réponse à samkook
Soyons clair, je ne critique pas le principe de la subvention mais plutôt l'usage qui en est fait actuellement, parce que certains réalisateurs français méritent clairement qu'on leur donne une chance... Et d'un autre côté, quand on voit ce que pondent certains "petits" réalisateurs on se dit qu'ils feraient mieux de rester anonymes.
john5 En réponse à Oblivionis
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