Le concerto de l'adieu - Dien Bien Phu

Extrait du film Diên Biên Phu de Pierre Schoendoerffer (1992).
Pierre Schoendoerffer s'inscrit comme volontaire pour partir en Indochine pendant la guerre pour remplacer un cameraman qui vient d'être tué. Il est nommé caporal, puis caporal chef. A peine remis d'une blessure, il demande à être parachuté sur Diên Biên Phu où il « tient sa caméra comme une mitraillette » comme le dit le colonel Pierre de Langlais. Il filme la guerre pour le service cinématographique des armées de 1952 à la chute de la bataille de Diên Biên Phù où il est fait prisonnier avec toute la garnison. Sachant que la captivité l'attend, il détruit sa caméra et ses bobines sauf 6, qui seront trouvées et saisies lors d'une tentative d'évasion. Il sera libéré à la fin de la guerre par les Accords de Genève (les trois quarts des soldats français prisonniers décèderont en captivité). Il dira de son expérience de la bataille de Diên Biên Phu : « Le 7 mai au matin, des soldats du 1er, du 2e BEP et du 8e choc sont partis pour une dernière tentative de contre-attaque. J'ai filmé ces gens qui s'en allaient dans la lumière grise. Et puis la fin des combats est arrivée. Le ciel s'est brusquement dégagé, extraordinaire de pureté... »

En 1992, il réalise le film Diên Biên Phu sur la bataille, basé sur sa propre expérience. Le film présente une série d'évènements et d'actions individuelles, souvent anonymes, relatés dans la littérature abondante consacrée à la bataille, ou issus des souvenirs directs du réalisateur. Les personnages qui jouent les scènes du film portent des noms fictifs. Leurs rôles sont inspirés de personnes ayant effectivement existé, bien qu'il y ait eu des « arrangements » pour les besoins du film.

Cette scène met en parallèle un concert de violon à Hanoï pendant la défense héroïque de la garnison française à Diên Biên Phu face à l'attaque du viêtminh.
La musique de fond est le Concerto de l'adieu de Georges Delerue qui dira : «Dien Bien Phu est un déchirement et un adieu. Pour traduire cette idée, j’ai en tête un concerto pour violon. Le violon, instrument soliste, c’est la France. L’orchestre, c’est l’Indochine. Je voudrais que l’un et l’autre se parlent, s’écoutent, se répondent, sur un ton lyrique et forcément douloureux. Que l’on sente autant l’amour que l’orage.»

Une des plus belles scène du cinéma français.

Pour plus d'infos :
http://www.underscores.fr/index.php/2012/03/hommage-a-georges-delerue-entretien-pierre-schoendoerffer
http://fr.wikipedia.org/wiki/Di%C3%AAn_Bi%C3%AAn_Phu_%28film%29

Envoyé par Henry_Hill le 31 octobre 2014 à 23h50

+ -1 -

feyfey Lombrique girafe cougar chienne poule y dort

Ou comment prendre une fessée militaire ( et se plaindre ) après s' être allègrement servi d'un peuple, l'avoir torturé et massacré.
Désolée, cet épisode historique me laisse d'un froid malgré l'ambiance tropicale.
+ 1 -

Henry_Hill En réponse à feyfey Ver macht addikkkt

Diên Biên Phu (et plus largement l'Indochine) n'est pas une fessée militaire, au contraire, 10 000 soldats français qui résistent à 80 000 soldats vietminhs pendant 2 mois c'est déjà incroyable. La seule tactique de Giap aura été la submersion par le nombre, ce qui lui couta énormément d'hommes, contre des pertes françaises beaucoup plus faibles, bien que pilonnées constamment par une artillerie nombreuse et puissante. La garnison française n'aura jamais le renfort promis, normal puisque le gouvernement n'a jamais voulu engager de moyen dans cette guerre qu'il savait déjà perdu d'avance, non sur le point militaire mais idéologique... comment aurait-on pu garder une ancienne colonie après se l'être fait prendre par le Japon pendant la guerre, sans que ses habitants n'aspirent à une indépendance légitime et naturelle après les derniers changements mondiaux ? Le contingent français envoyé là-bas aura été sacrifié, pour la forme puisqu'il fallait quand même bien répondre au vietminh pour le gouvernement, sans engager de réels moyens pour une cause déjà perdue. Ces pauvres gars qu'on a sacrifié n'étaient pas au bout de leur peine puis qu’après la rédition, ils arrivèrent dans des camps de prisonniers et de rééducation qui n'avaient rien à envier aux camps de concentration nazis ou soviétiques après une marche forcée de 700 km, au final 70% d'entre eux moururent des mauvais traitements, des exécutions et de la famine, comme dira le Général Bigeard plus tard : "Avec une banane par jour on aurait ramené les gars". Et pour finir les survivants qui rentraient chez eux se ramassaient des pierres dans la gueule parce qu'ils avaient été les soldats d'une "guerre sale", sans compter la CGT qui sabotait les armes et le matériel militaire, les soldats se retrouvant avec des obus qui leurs explosent à la tronche dans le canon... Ils ne reçurent aucune distinctions pour ce qu'ils avaient subi. C'est ça que tu appel se plaindre ?
Les seuls à qui ont peut reprocher le mauvais traitement des indochinois sont l'administration française et la poignée de riches colons eux mêmes, pas aux soldats qu'on a envoyé la bas, sans oublier les contreparties du protectorat et le fait que quelques décennies plus tard les Vietnamiens firent subir le même sort aux Cambodgiens, comme quoi il n'existe pas de peuple "propre". Alors si cet épisode de l'histoire te laisse froide, je te conseil d'aller faire un tour au monument aux morts des guerres d'Indochine à Fréjus et de voir les milliers de noms gravés sur les stèles, ça te fera peut être réfléchir. Donc je comprends qu'on puisse critiquer et remettre en cause un régime colonial mais dans cette histoire, outre les civils, les victimes sont les soldats, d'abord les français qu'on a envoyé en sous nombre et mal équipés, sans jamais leur donner de réel moyen de se défendre, et ensuite les vietnamiens qui subirent de lourdes pertes par une tactique d'attaque en masse sans réelle préparation pour obtenir leur indépendance qui au final leur sera volée et remplacée par une dictature communiste terrible, sans oublier les supplétifs et soldats vietnamiens qui se battaient pour la France et qu'on a pas pu (voulu ?) rapatrier et qui se sont fait massacrer par la suite et sont encore de nos jours traqués (les Hmongs notamment). Voilà, je ne sait pas comment on peut rester froid devant le souvenir de tels évènements mais après tout c'est ton choix.
+ -2 -

Imo Ver à repasser

Putain c'est trop long, pire que ma prof d'histoire
+ 1 -

tontontiery Vermisseau

Merci Henri.
+ 0 -

Henry_Hill En réponse à tontontiery Ver macht addikkkt

De rien :)
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