Statistiques conflictuelles

Une étonnante disparité entre les recherches effectuées sur Google (et par extension, l'Internet) à propos de conflits majeurs actuels et le nombre de morts engendrés par ces conflits. A chacun ses intérêts, dira-t-on. (source: The Economist)

Une étonnante disparité entre les recherches effectuées sur Google (et par extension, l'Internet) à propos de conflits majeurs actuels et le nombre de morts engendrés par ces conflits. A chacun ses intérêts, dira-t-on. (source: The Economist)

Envoyé par Ced le 15 août 2014 à 12h50

+ 10 -

phil_good Ver singe (et torix)

On met en relation deux données qui n'expliquent pas forcément tout.

Peut-être faudrait-il recroiser le tout avec le sentiment d'être bien informé/manipulé par les médias conventionnels, déclenchant ou non le besoin de chercher des infos complémentaires ?
+ -7 -

Ced En réponse à phil_good Lombrik

Je ne comprends pas ton commentaire.

Factuellement, les médias parlent de ces conflits et il suffit d'ouvrir les journaux pour s'en rendre compte - ce n'est pas ce que montre ce diagramme car il ne mets pas en apposition le traitement de ces conflits dans les médias (par exemple, nombre d'article publiés). En revanche, on ici a une recherche indépendante car c'est la mesure de la demande et de la consultation des internautes indépendamment du traitement de l'information dans les médias. Autrement dit, on mesure simplement la réaction des internautes à ces conflits en prenant pour paramètre leur recherche sur l'Internet. Et cela, en particulier, des internautes occidentaux (google étant surtout utilisés dans les pays dits du Nord).

Ce diagramme montre donc qu'on a rien à faire de certains conflits/guerres comme la Syrie ou l’Irak alors que les conséquences sur les populations sont incroyables. Inversement, des conflits moins meurtriers sont beaucoup plus suivis parce qu'ils nous parlent plus ou nous font plus peur. C'est une lapalissade, certes, mais elle montre bien le cynisme et la cruauté de notre civilisation occidentale ainsi que la réaction à la demande de l'information.

Le diagramme suggère dont qu'il faut surtout trouver une explication différente. Peut-être alors que cela reflète tout simplement une façon de réagir de la société occidentale moderne. A savoir que plus une civilisation est proche, plus il y aura une demande d'information certainement contrôlé par une empathie envers telle ou telle population. A ce titre, on remarquera, et ce de façon très intéressante d'ailleurs, que le conflit israélo-palestinien n'a pas d'occurrence sur la Palestine mais sur Israël.

En tout cas, il serait intéressant de regarder sur les moteurs de recherches asiatiques pour voir qu'elle est le 'trend' qui se dégage sur les conflits. :)
+ 2 -

S8N En réponse à Ced Asticot

J'ai un contact en Ukraine, il n'a jamais entendu parler du conflit Israël - Palestine, Syrie et Irak à la TV, pourtant bien plus proche que nous.
+ 3 -

phil_good En réponse à Ced Ver singe (et torix)

* omerdomerdomerdomerde, pourquoi j'ai dit ça, j'en ai pour trois ans de discussion :'-(

Hem, plus sérieusement l'info est diffusée par le prisme des médias dont le but bassement mercantile est.... de faire de l'audience, si possible en donnant des informations qui ne paraphrasent pas trop l'AFP. Je caricature certes mais les sources d'informations sont rarement pléthoriques.
"des conflits moins meurtriers sont beaucoup plus suivis parce qu'ils nous parlent plus ou nous font plus peur." A mon sens, le sentiment et l'importance que les gens attribuent à un événement dépend à 80% de la couverture médiatique qui en est faite.

Donc, les recherches internet dépendant de la volonté d'en savoir plus sur un événement (soit parce qu'il intrigue ("suis-je suffisamment informé ?"), soit parce qu'il fait peur ("c'est impressionnant, ne serais-je pas manipulé ?") soit parce si il n'y a pas de nouveau fichier sur LLB) je maintiens qu'elles sont fortement influencées par ce que les média en disent.

Pour l'Ukraine, on a eu en prime une guerre médiatique entre la Russie et les voix pro-européennes et à moins d'être sur place il est difficile de faire la part des choses. Donc oui, gros battage médiatique donc grosses recherches internet.
Sans parler du fait que c'est quand même une nouveauté depuis la Guerre Froide qu'on se fritte avec le voisin russe à ce point-là. Et qui dit tout nouveau dit besoin de comprendre donc recherches.

Pour Gazah et Israël, c'est triste à dire mais depuis le temps que ça dure avec les avancées et reculades permanentes du 143e processus de paix qui "va réussir cette fois c'est sûr", une guerre de plus oui, le monde sait grosso-modo de quoi il retourne et les arguments et positions n'évoluent pas suffisamment pour que les recherches internet explosent (contrairement à la situation)... Même si le nombre de victimes est sans commune mesure avec les dernières actualités de la région, il n'y a rien de très nouveau donc les gens se lassent.
Et quand Israël se fait tailler quelques (petites) croupières ça intrigue parce que dans une guerre asymétrique on se demande souvent comment ça peut arriver à l'opposant le plus avancé technologiquement. Et puis quand je fais une recherche sur ce conflit je tape des fois juste "Israël" au lieu de "conflit israélo-palestinien" ou "Ghaza".

Pour la Syrie, c'est pareil ce n'est plus trop à la mode. Si on regardait les données Google du début du conflit avec BHL en tête, on aurait probablement des chiffres comparables à ceux de l'Ukraine avec un nombre de morts relativement faible à l'époque. Mais on était encore dans l'idée d'un quick-win, en deux semaines on débarrassait le sol d'un méchant dictateur et on sabrait le champagne sur sa dépouille. Quelques temps plus tard, les dépouilles s'empilent et le champagne est remis à la cave. Les média s'en sont détournés, pas de grosse nouveauté donc plus trop de recherches internet non plus.

J'ai failli oublier l'Irak. Mais l'Irak ça fait 10 ans qu'ils sont dans la merde jusqu'au cou. Avec des morts violentes à tous les coins de rue chaque mois.
Et pas uniquement une ou deux. Mais il y a eu une chape de plomb médiatique qui est tombée dessus au départ des USA qui laissaient forcément une situation parfaite clé en main à cette prometteuse démocratie. Quand ça finit par se craqueler, ça filtre mais par petit bout de manière à ne pas trop inquiéter les gens. Donc pas trop de recherches non plus.

Enfin je reconnais moi-même que je ne fais pas chaque matin des recherches pour savoir quel est le conflit le plus destructeur du moment. Il y a des drames humains qui se jouent en permanence aux quatre (?) coins du globe, je le sais mais j'ai aussi autre chose à penser et de toutes manières je ne partirai pas demain sur place pour tenter d'aider ( peut-être après-demain, mais c'est une autre histoire).
Le nombre de victimes est impressionnant mais ça reste des chiffres. Un zéro de plus ou de moins, on n'y fait plus attention au bout d'un moment et ce quelle que soit la proximité géographique, sociale ou empathique. La lassitude joue, il y a une métaphore qui existe, c'est l'histoire de la grenouille vivante qu'on plonge dans une casserole et qu'on met à chauffer. Tu dois sûrement connaître.

Au final ces graphiques ne disent pas grand chose car il y a trop d'éléments connexes qui ne sont pas pris en compte. Ils se focalisent sur des événements et des pics de recherche mais présentés comme ça, je peux tout aussi bien en conclure que les recherches Google sont super dangereuses car on voit très bien que dès qu'un pays fait l'objet d'une recherche il y a une grosse couille qui arrive peu après. ^^
+ -2 -

Ced En réponse à phil_good Lombrik

Je dois vraiment être très bête, mais je ne comprends toujours pas ton commentaire. Maintenant, il me semble que tu te concentres sur le cas français (BHL, AFP, etc...), or il est bien dit ici que les données sont globales (worldwide Google searches). Aussi, on raisonne basique:
- la méthode: la mesure de l'occurrence des recherches sur Google sur l'ensemble de l'Internet mondial.
- le résultat: on s'aperçoit juste qu'elle est indépendante du nombre de morts.
- l'interprétation: on est plus sensible à certains conflits qu'à d'autres, donc on se documente plus là-dessus.

Une recherche Google implique que des mots et nuages de mots sont tapés par les internautes dans le moteur de recherche. Ce n'est pas une lecture d'articles par l'intermédiaire d'un clic sur un lien mais bel et bien une recherche volontairement réalisée. Et il est bien montré que cette recherche dépend de certains évènements (p.ex. création du califat d'Irak, écrasement de l'avion de la Malaisian Airlines ou encore entrée des troupes russes en Crimée). Certes, cette occurrence est liée au traitement médiatique mais, sur des conflits si différents et sur une mesure mondiale, je ne pense pas qu'on puisse tirer une loi aussi simple que celle que tu proposes.

Je ne sais pas si tu lis l'anglais mais l'article (court) de The Economist est là: http://www.econ...8/daily-chart-6

Tu dis: 'A mon sens, le sentiment et l'importance que les gens attribuent à un événement dépend à 80% de la couverture médiatique qui en est faite.'
Evidemment pour l'influence médiatique, mais cette influence n'engage pas forcément une recherche. Donc, une question me turlupine : comment obtiens-tu ce résultat (80%)?

PS.: promis, je ne t'embête plus avec mes mots, je laisse les gens se défouler.
+ 1 -

phil_good En réponse à Ced Ver singe (et torix)

(Suite et fin)
Ces graphiques ne sont pas exploitables en l'état mais je te rejoins au moins sur un point : on a forcément une oreille un peu plus attentive à des événements qui peuvent avoir des conséquences rapides sur nos vies.
+ 2 -

Offerus En réponse à phil_good Ne pas prendre au sérieux

C'est la première fois que je vois Phil-Good sérieux.
+ 1 -

Geeknumber1 En réponse à Offerus Jeune lombric

Ma vision du monde est bouleversée
+ 1 -

pYranha En réponse à Geeknumber1 Lombreek

C'est l'effet Ced.

Si il passe à côté d'un Kikoo en-train d'envoyer un SMS, le SMS se transforme d'un coup en pavé de 50 lignes.
+ 4 -

S8N Asticot

[Ce message a été modéré]
+ 0 -

Guss En réponse à S8N Corpoworm Interstellar

Bah israel et syrie... c'est aussi loin l'un que l'autre XD
+ 0 -

S8N En réponse à Guss Asticot

Je parlais dans l'esprit des gens, même si géographiquement ce n'est pas le cas.
Pas le même impact dans notre vie et/ou culture mal comprise et donc pas appréciée, Israël et Ukraine sont plus "civilisés" que la Syrie et Irak, etc....
c'est juste un constat quand je parle avec des gens et Ced plus haut a fait le même constat.


Ps: pourquoi avez-vous "modéré" mon message ? il n'avait pas d'insulte, si racisme, ni antisémite, ni anti-belge ou anti-roux mais juste un constat personnel.
+ -4 -

Ced En réponse à S8N Lombrik

J'ai pas compris non plus pourquoi ça a été modéré. :/
+ 1 -

Oblivionis En réponse à Ced Taret

Est ce qu'il parlait de mouton ? Ça pourrait expliquer le retrait.

Sinon, ben c'est les médias qui gére tout ca, rien que ce tableaux montre 4 zone de conflit dont les média ont parlé, et sur lesquels les gens se sont renseigner, mais pour le reste ?

Quand est ce que les médias ont parlé pour la derniére fois de la guerre en birmanie ? du tibet ? Je penserait que ce tableaux est foiré, parce qu'il n'y a pas eu que 4 zone de conflit dans le monde cette année , ca parle eventuelement des 4 plus médiatisé, mais pas de tout.

Ca aurait été bien plus intéréssant de faire un tableaux mettant en relation les morts par conflit ( pour tout les conflits ) , et la médiatisation, plutot que les recherche des gens.
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