Quand utiliser le "Tu" et le "Vous"

Un graphique pour ceux qui apprennent le français.
Source : latimes.com

Un graphique pour ceux qui apprennent le français.
Source : latimes.com

Envoyé par Alix le 15 juillet 2014 à 12h31

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glurp LoMBriK addict !

Voilà pourquoi les étrangers ne veulent plus apprendre le français...

Moi-même avec ma belle famille j'hésite encore...
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_pepe_ En réponse à glurp

Ça, c'est bien moins un problème de langage que d'incertitude dans les rapports avec ta belle-famille ou avec la génération précédente. Ce n'est pas la faute du français si tu restes le c... entre deux chaises.
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hokardjo Lombric Shaolin

On peut dire que cette langue les tu(es) et est vou(ée) à disparaitre!
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_pepe_

Comme quoi, il est difficile de parler une langue pour une personne qui n'en maîtrise pas la culture.

Ce graphique compliqué prouve que son auteur anglo-saxon n'a pas franchement compris l'influence des rapports sociaux sur le langage, laquelle est pourtant loin de se limiter au français.

C'est pourtant assez simple. Le "vous" marque une distance par rapport à l'interlocuteur, du fait de la supériorité réelle ou présumée (discours formel) de son rang. Le "tu" marque au contraire l'égalité ou l'infériorité de son rang, signe d'un rapprochement.
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Xahendir En réponse à _pepe_

Sachant que le vouvoiement a tendance à disparaître dans les rapports hiérarchiques : on ne dis plus "subordonné" mais "collaborateur" et donc on ne dit plus "Bonjour M. Dupont, avez-vous étudié le dossier ?" mais "Salut Martin, tu as regardé le dossier ?" (pas partout mais apparemment ça se pratque plus qu'avant).
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_pepe_ En réponse à Xahendir

En fait, dans une telle situation, comme le tutoiement peut marquer le rapport d'égalité ou le rapport de subordination de la personne à laquelle on s'adresse, quand il est RÉCIPROQUE il permet de suggérer un rapprochement entre le supérieur et le subordonné tout en ne rappelant pas la nature réelle de leur rapport. Mais parce qu'en l'autorisant à le tutoyer le supérieur élève le subordonné jusqu'à son niveau, il le met en position d'obligé, ce qui lui se permet de lui en demander plus en retour.

Le vouvoiement procède autrement, par le biais d'une marque de respect formel et le maintien d'une distance vis-à-vis de l'interlocuteur. Le supérieur et le subordonné sont ainsi mis sur un pied d'égalité dans le dialogue (mais seulement dans le dialogue, dixit Coluche) en se vouvoyant l'un l'autre (... même si au fond ils ne le font pas pour les mêmes raisons). Mais contrairement au tutoiement réciproque, cette situation ne nécessite pas de consensus préalable entre les personnes, et peut être instituée à la seule initiative du supérieur, implicitement, par un simple début de vouvoiement. Dans ce cas aussi, le supérieur met le subordonné en position d'obligé, en lui témoignant un respect formel alors que sa position hiérarchique lui permettrait de le tutoyer unilatéralement.

Quoi qu'il en soit, dans les deux cas, l'idée consiste à éviter de rappeler la réalité du rapport hiérarchique au travers des éléments de langages (parce que cela exacerbe les tensions dans les relations et s'avère généralement contreproductif) et à mettre le subordonné dans une situation où il devient (consciemment ou pas) redevable à son supérieur du rang que ce dernier lui accorde symboliquement.

Qualifier un subordonné de « collaborateur » tient du même principe, sauf qu'en étant explicite, le procédé apparaît beaucoup plus clairement comme une flatterie teintée d'hypocrisie, puisque chacun sait que le terme est ambigu, et peut désigner un associé ou un auxiliaire subalterne au gré de ce que l'on souhaite entendre. Il est bien évident que les salariés, même cadres ou assimilés, ne seront jamais les égaux du patron dans une entreprise. Ils devraient pourtant s'en rendre compte quand on leur donne des ordres, ou quand ils comptent leur paye, réclament vainement une augmentation... ou reçoivent leur lettre de licenciement.
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