Sondage

Le sondage sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur a été conçu par l’Ifop à la demande du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avec l’appui du Cevipof, et diffusé à partir de la mi-novembre 2025 auprès des enseignants-chercheurs et personnels universitaires via les établissements. Il ne relevait pas du rectorat mais d’une commande ministérielle inscrite dans une politique de lutte contre l’antisémitisme à l’université. La participation n’était pas obligatoire et reposait officiellement sur le volontariat, même si sa diffusion institutionnelle a été perçue par certains comme fortement incitative. L’enquête visait à mesurer l’ampleur de l’antisémitisme sur les campus, non seulement à travers les faits et le climat de travail, mais aussi par l’analyse des perceptions et des contextes idéologiques. Le questionnaire incluait ainsi des questions sur les convictions personnelles des répondants, notamment leur religion éventuelle, leur positionnement politique, leur proximité partisane et leur auto-classement sur un axe gauche-droite, ainsi que des questions liées au conflit israélo-palestinien et aux formes de militantisme présentes à l’université. Ces choix ont suscité une vive polémique, de nombreux universitaires et organisations estimant que l’enquête allait au-delà d’un simple recensement des actes antisémites, qu’elle était intrusive, biaisée et susceptible d’établir des liens implicites entre orientations politiques, en particulier à gauche, et antisémitisme, en contradiction avec la neutralité du service public et la liberté académique. Face à la contestation, au refus de diffusion par plusieurs établissements, à la menace de recours juridiques et à un taux de réponse jugé insuffisant pour garantir la représentativité, la diffusion du sondage a été interrompue prématurément, avant toute publication complète des résultats, pour des raisons officiellement présentées comme méthodologiques et institutionnelles.

Envoyé par Flaneur Aujourd'hui à 12h35