Dans la perspective freudienne, le stade anal, situé entre 2 et 4 ans, où l’enfant découvre le contrôle de ses sphincters et où le rapport au propre et au sale structure une part de sa relation à l’autorité et au plaisir. Même si ce stade est censé être dépassé à l’adolescence, il en reste des traces : l’humour scatologique permet de rejouer ce plaisir de transgression et d’exploration des limites sociales. Pour Freud, il s’agit donc d’un retour symbolique à une étape plus archaïque, utilisé comme soupape face aux contraintes du monde adulte.
Jean Piaget, de son côté, ne s’est pas penché directement sur l’humour scatologique, mais son modèle du développement cognitif aide à comprendre pourquoi il prend cette forme à certains âges. Vers 7-11 ans (stade des opérations concrètes), l’enfant développe une logique plus affirmée mais garde un attrait pour le concret, le tangible et le corporel. À l’adolescence (stade des opérations formelles), il accède à l’abstraction mais continue à jouer avec des éléments concrets comme le corps, ce qui fait que les blagues « pipi-caca » servent de passerelle entre pensée enfantine et humour plus symbolique.
Enfin, les approches contemporaines de la psychologie du développement insistent sur la fonction sociale et cathartique de cet humour. Il agit comme un marqueur d’appartenance à un groupe, une façon de rire ensemble de ce qui choque ou met mal à l’aise les adultes. Autrement dit, la « phase caca » est à la fois une survivance des premiers stades psychosexuels décrits par Freud, une manifestation du rapport au concret qu’évoque Piaget, et un outil social pour gérer les tensions de l’adolescence.
Envoyé par Flaneur le 2 septembre 2025 à 14h38
caribou240 Vermisseau
Bobbybat Vermisseau
GruikMan En réponse à Bobbybat Vermisseau
(Je cite flâneur l
GruikMan Vermisseau