Le 14 juillet est censé célébrer la révolte du peuple menée par les classes populaires lors de la prise de la Bastille, même si aujourd’hui cette date est surtout marquée par un défilé militaire qui tend à faire oublier l’aspect subversif de l’événement. À l’époque, on ne parlait pas d’« émeutes » mais de « tumultes » ou de « révoltes populaires », des phénomènes qui étaient en réalité fréquents bien avant la Révolution française et qui ont continué après. Ces mouvements étaient souvent menés par des groupes issus des milieux populaires : artisans, ouvriers, compagnons, journaliers, mais aussi des femmes du peuple et parfois des jeunes désœuvrés. On trouvait aussi des groupes plus organisés comme les sans-culottes, qui jouaient un rôle central dans la mobilisation des quartiers populaires de Paris. Leur sociologie était variée, mais tous partageaient une précarité économique et un sentiment d’injustice face à la cherté de la vie ou à l’arbitraire du pouvoir.
En 1789, la journée du 14 juillet a été marquée par de nombreux faits insolites. Pour se protéger des tumultes, les habitants renforçaient leurs maisons avec des volets en bois spécialement conçus, appelés alors des volets à émeutes. Certains utilisaient aussi des meubles ou des tonneaux pour barricader leurs portes et fenêtres. Beaucoup de personnes qui ne voulaient pas être impliquées dans les troubles trouvaient des astuces pour s’enfuir discrètement ou se cachaient dans des caves, des greniers, voire chez des voisins plus calmes. D’autres tentaient de se fondre dans la foule ou de se faire passer pour des étrangers afin d’éviter d’être pris à partie. Enfin, il y avait aussi ceux qui critiquaient ouvertement les émeutiers, les traitant de racailles ou d’agitateurs venus d’ailleurs, accusant parfois les fauteurs de troubles d’être manipulés par des forces extérieures ou de ne pas être de vrais Parisiens. Cette période a donc été marquée par une grande créativité populaire, que ce soit pour participer à la révolte ou pour s’en protéger, et s’inscrit dans une longue tradition de tumultes urbains qui ont jalonné l’histoire de la France.
Par ailleurs, la Révolution a aussi donné naissance à des innovations culturelles et symboliques comme le calendrier républicain, instauré officiellement en 1793. Ce calendrier remplaçait le calendrier grégorien, jugé trop lié au christianisme et à la monarchie. L’année commençait le 22 septembre 1792, date de la proclamation de la Première République, et était divisée en 12 mois de 30 jours, chacun nommé selon les saisons et les phénomènes naturels, comme Vendémiaire (vendanges), Brumaire (brumes) ou Germinal (germination). La semaine traditionnelle de 7 jours était remplacée par une « décade » de 10 jours, avec des jours nommés Primidi, Duodi, Tridi, Quartidi, Quintidi, Sextidi, Septidi, Octidi, Nonidi et Décadi, ce dernier étant un jour de repos. À la fin de l’année, cinq jours complémentaires appelés « sans-culottides » étaient ajoutés pour atteindre 365 jours, et un sixième jour était ajouté lors des années sextiles. Par exemple, un mois comme Vendémiaire se déroulait du 22 septembre au 21 octobre, et la première semaine de ce mois comptait dix jours, du Primidi au Décadi. Ce système visait à rompre avec les repères religieux et royaux, mais il a été abandonné en 1805 sous Napoléon, principalement parce que la semaine de dix jours compliquait le rythme de travail et de repos, perturbant notamment les habitudes économiques et sociales, et parce que le calendrier grégorien restait largement utilisé en Europe, rendant les échanges plus difficiles
Envoyé par Flaneur le 14 juillet 2025 à 22h01
GruikMan Vermisseau
Necropaf En réponse à GruikMan LoMBriK addict !
Mabritte En réponse à Necropaf Vermisseau
Shoot Vermisseau
Ascaris Vermisseau
timotheo Vermisseau
Mais quelques éléments de contexte des prises de vue (qui, pourquoi, où, quand, etc..), ça peut être cool :)
Merci.
Flaneur En réponse à timotheo Ver TikToké
Ombreloup Lombric Shaolin
coraumonts Vermisseau