La marche mondiale pour Gaza a réuni des militants venus de nombreuses nationalités, notamment d’Algérie, du Maroc, de Tunisie et de France. Elle a commencé par des marches à pied et s’est ensuite organisée en convois terrestres, dont l’un des plus notables a été la Caravane Soumoud. Cette caravane a rassemblé plus de mille participants venus principalement du Maghreb, qui ont traversé la Tunisie puis la Libye en direction de l’Égypte. En Libye, le groupe a été bloqué à Syrte par les forces de l'Est libyen, alliées du maréchal Haftar. Ces forces, proches du pouvoir égyptien, ont imposé une pause forcée, avec des demandes de contrôle d’identité, d’autorisations officielles, et des arrestations ont eu lieu, visant en particulier des personnes filmant ou documentant la marche. Ce blocage a retardé le trajet et mis en lumière les réticences de plusieurs régimes à laisser passer une mobilisation perçue comme politiquement sensible.
De leur côté, les militants venus d'Europe et du Maghreb par avion ont également été bloqués à leur arrivée en Égypte. À l’aéroport du Caire, puis dans le nord-Sinaï, autour des villes d’Arich et de Rafah, environ deux cents personnes ont été arrêtées, interrogées ou refoulées. Certains se sont vu confisquer leur passeport, d’autres ont été placés en garde à vue ou expulsés vers leur pays d’origine. Une partie du groupe a néanmoins réussi à atteindre Rafah, où ils ont tenté de s’installer dans un camp provisoire en attendant une ouverture du point de passage vers Gaza. C’est là que la situation est devenue particulièrement tendue.
Une partie de la population égyptienne, notamment dans le nord du Sinaï, s’est opposée ouvertement à la présence des marcheurs. Des agressions verbales, parfois physiques, ont été rapportées. Ces habitants expriment des positions très critiques. Certains affirment que ces étrangers viennent semer le trouble dans une région déjà fragile et qu’ils ne comprennent rien à la réalité sécuritaire locale. D’autres répètent les récits diffusés par les médias nationaux, affirmant que la marche serait manipulée par les Frères musulmans ou par le Hamas, deux organisations perçues comme ennemies de l’État égyptien. Les marcheurs sont accusés de mettre en danger la sécurité nationale, d’attiser les tensions religieuses, voire de vouloir infiltrer le pays pour y provoquer des troubles.
Plusieurs figures médiatiques et politiques égyptiennes ont aussi attisé cette méfiance. Certains éditorialistes affirment que ces militants cherchent à forcer la main à l’Égypte pour qu’elle rompe son équilibre diplomatique avec Israël, ce que beaucoup refusent catégoriquement. Des animateurs de télévision ont déclaré que la Palestine ne méritait pas de soutien tant qu’elle resterait liée au Hamas, qualifiant même certains marcheurs d’agents d’ingérence étrangère. Dans ce climat, la population locale se retrouve influencée par une propagande constante qui assimile toute solidarité avec Gaza à une menace directe contre la stabilité du pays. La présence de centaines d’étrangers, souvent perçus comme naïfs ou provocateurs, a donc suscité l’hostilité dans une région où les tensions, les contrôles militaires et les attaques jihadistes ont marqué les esprits.
En somme, la marche a été bloquée à plusieurs niveaux : d’abord en Libye par les forces pro-Haftar, puis en Égypte par les autorités sécuritaires, et enfin sur le terrain par une frange de la population locale. Les réactions hostiles des Égyptiens s’expliquent en grande partie par un climat politique répressif, une propagande médiatique omniprésente et un sentiment de défiance envers toute action extérieure pouvant interférer avec les équilibres internes du pays.
Envoyé par Flaneur le 16 juin 2025 à 21h39
ZPI Vermisseau
gloupi Lombric Shaolin
La marche mondiale pour Gaza, réunissant des militants de divers pays, a été fortement entravée. La Caravane Soumoud, partie du Maghreb, a été bloquée en Libye par les forces pro-Haftar. En Égypte, d’autres militants ont été arrêtés ou refoulés, notamment au Caire et dans le nord-Sinaï. À Rafah, des tensions ont éclaté avec la population locale, influencée par une propagande accusant les marcheurs de menaces sécuritaires. Des médias et responsables égyptiens ont renforcé cette hostilité en liant la marche au Hamas ou aux Frères musulmans. Au final, la mobilisation a été stoppée par des obstacles politiques, militaires et sociaux.
coalgan Vermisseau
Gnat Vermisseau
GruikMan En réponse à Gnat Vermisseau