L'hyperinflation débute à la fin des années 1990 avec la réforme agraire accélérée du gouvernement de Robert Mugabe où les fermes appartenant à des blancs sont confisquées pour être redistribuées à des noirs. Cette réforme commence en fait avant et est même un des points des Accords de Lancaster House qui voit naître le Zimbabwe sur les restes de la colonie britannique de Rhodésie du Sud. La réforme agraire vise à acquérir les terres détenues par des blancs (qui représentent 45 % des terres les plus productives) pour les redistribuer à des noirs. Mais les difficultés économiques du pays limitent ses capacités d'acquisition. Cette réforme est d'autant plus importante pour le régime qu'elle est un instrument politique en vue d'asseoir son autorité. La confiscation est donc décidée (connue sous le nom de réforme agraire accélérée) et débute en novembre 1997[4].
À la suite des nombreuses violations des droits de l'homme par le régime de Robert Mugabe, passées jusque-là sous silence[4], plusieurs pays occidentaux, comme ceux de l'Union européenne[5] et les États-Unis[6], sanctionnent certaines personnalités politiques et organisations proches du pouvoir en leur interdisant de séjourner sur leur territoire et en gelant leurs avoirs.
L'économie du Zimbabwe s'effondre. Le taux de chômage est estimé en 2005 à 80 %[7]. Les critiques du gouvernement considèrent que la cause de cette crise économique a pour origine la réforme agraire accélérée, où des personnes proches du pouvoir se sont retrouvées à posséder des fermes qu'ils sont incapables de gérer correctement[8], créant ainsi une crise alimentaire tournant à la famine[4], alors que le pays quelques années plus tôt était considéré comme le grenier à blé de l'Afrique australe[8]. A contrario, les partisans du gouvernement voient dans les sanctions des pays occidentaux la cause de la crise économique.
La situation politique est également instable, ce qui rend les investissements étrangers rares. Le président Robert Mugabe est réélu en 2008, mais il était le seul candidat au second tour, son opposant Morgan Tsvangirai s'étant retiré de la course après des violences envers l'opposition, alors qu'il était arrivé en tête au premier tour. Depuis, comme le parlement n'est pas à majorité du Zanu-PF, le parti du président, des accords doivent être trouvés pour l'établissement d'un gouvernement mixte. Durant plusieurs mois des tensions bloquent la situation, mais un gouvernement mixte, dit d'union nationale, est finalement mis en place le 11 février 2009.
Cette hyperinflation oblige régulièrement la Banque centrale du Zimbabwe à imprimer des billets ayant sans cesse une plus grande valeur. Ainsi, en janvier 2009, un billet de cent mille milliards de dollars du Zimbabwe, valant 30 dollars américains est mis en circulation[1].
À la suite des difficultés économiques causées par cette hyperinflation, comme un taux de chômage évalué début 2009 à 94 % selon l'ONU[9], le taux d'émigration vers les pays frontaliers (Afrique du Sud et Botswana) est en hausse[7].
Finalement, en avril 2009, le gouvernement décide d'abandonner pour au moins un an le dollar du Zimbabwe[2] au profit du rand sud-africain et du dollar américain.
Envoyé par Flaneur le 22 mai 2024 à 15h34
caribou240 Vermisseau
Je vais bien, tout va bien !
Mabritte Vermisseau
Patou Jeune asticot
lebaud07
Munch Vermisseau
GruikMan Vermisseau