Comment Burning Man 2023 s’est transformé en cauchemar

Des dizaines de milliers de participants au festival américain Burning Man étaient toujours bloqués en plein désert du Nevada ce dimanche 3 septembre 2023 après que de fortes pluies ont rendu le site impraticable pour les véhicules. Les autorités ont également rapporté un décès pendant l’épisode de pluies intenses.

Cette année, le festival Burning Man porte bien mal son nom. Après de fortes pluies, des dizaines de milliers de participants se sont retrouvés piégés, dimanche 3 septembre, en plein désert du Nevada, sur le site de ce rassemblement annuel transformé en bourbier. Une personne est décédée lors du week-end, dans des conditions encore méconnues.

La police de l’Etat américain du Nevada (Ouest) a annoncé samedi 2 septembre enquêter sur cette mort, « survenue au cours de cet épisode de fortes pluies », sans fournir davantage de détails sur les circonstances du décès.

Certaines installations artistiques et événements ont été annulés, et la mise à feu du géant de bois installé au centre de la « Playa », qui marque habituellement la fin du festival auquel il donne le nom, a été reportée à ce lundi 4 septembre. Selon un responsable de la Maison Blanche, le président Joe Biden a été informé de la situation globale.

Tenu dans un environnement plutôt hostile à l’être humain, le festival Burning Man se veut un espace de créativité à ciel ouvert, qui accorde une grande importance à la spiritualité. Des commandements doivent être respectés, tels que l’inclusion radicale, la pratique du don, l’effort collectif. Les sens, au sein d’une communauté qui en fait la ville (éphémère) la plus peuplée du Nevada, doivent être particulièrement développés, et l’évènement fait écho aux fêtes païennes, notamment avec son traditionnel bûcher.

Des milliers de tentatives de départs

Les organisateurs invitent depuis samedi au matin les participants à « conserver eau, vivres et carburant et trouver un abri chaud et sûr ». Mais certains, apeurés, ont cherché à tout prix à fuir le site, malgré les appels des organisateurs à rester à l’abri de leurs tentes.

La perspective de passer plusieurs jours les pieds dans la boue, en plein désert avec des dizaines de milliers d’inconnus en a poussé d’autres à parcourir près d’une dizaine de kilomètres pour gagner la route la plus proche.

Comme Laura Kennedy qui, avec son mari et un ami, s’est risquée à quitter Burning Man à pied, espérant rentrer chez son fils. « Nous avons marché - jusqu’aux portes de la ville, à travers la boue, des zones sèches de la Playa, deux rivières peu profondes et (devant) plusieurs voitures abandonnées », raconte-t-elle à l’AFP.

« Ce fut une marche de 10 kilomètres incroyablement éprouvante, faite à minuit à travers la boue lourde et glissante, mais j’ai réussi à m’en sortir sain et sauf », raconte Neal Katyal, un avocat qui participait au festival, sur son compte X (ex-Twitter). « C’était très glissant et la boue est comme du ciment, elle s’accroche à vos bottes » et peut « agir comme des sables mouvants », prévient-il, invitant les personnes à ne tenter la traversée qu’en groupe et à condition d’être en bonne condition physique.

« Il y a de la beauté dans le chaos »

D’autres ont tenté en vain de le faire en voiture, un véhicule SUV enfoncé dans la boue jusqu’au bas de caisse, selon l’une des rares vidéos postées, l’accès internet étant limité.

« Les toilettes sont horribles et je ne sais pas comment cela va s’améliorer », a confié un festivalier au Reno Gazette Journal.
Le bureau du shérif du comté de Pershing a, lui, dû répondre à un certain nombre d’appels rapportant de fausses informations au sujet du site du festival.
Toujours selon le quotidien local Reno Gazette Journal, le sergent Nathan Carmichael et les membres du SWAT, unité d’intervention, ont dû se rendre sur les lieux après des rumeurs de fusillades et d’émeutes.
D’autres fausses informations circulent sur les réseaux sociaux, notamment au sujet de maladies se propageant sur les campements.
« Nous n’avons pas de problème d’urgence pour l’instant », rassure Nathan Carmichael au Reno Gazette Journal dimanche après-midi, ajoutant que malgré les conditions difficiles, il n’y avait pas plus de blessés que ce qui est habituel pour cet événement.

Envoyé par Flaneur le 4 septembre 2023 à 15h47