Si on va par là, ni l'adresse IP ni l'adresse MAC ne sont non plus véritablement des adresses. Et en continuant le raisonnement, on pourrait aussi démontrer que notre monde moderne est une vaste illusion construite sur des mots détournés de leur sens (les ROM actuelles ne sont plus des mémoires mortes, la révolution numérique ne concerne pas le numérique ni l'informatique mais la télématique, la Bourse de Paris n'est plus à Paris ni même en France, « ton » argent sur ton compte en banque ne t'appartient pas, les journalistes à la télé ne font plus de journalisme, nos représentants politiques ne nous représentent pas... la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force...).
Concernant l'adresse MAC, le fait qu'elle puisse souvent être reprogrammée pour des questions de convenance n'intervient pas dans son appellation d'« adresse physique », laquelle provient du fait qu'elle est *normalement* liée au *matériel*.
Je dis « normalement » car c'est l'IEEE, l'organisme de normalisation responsable de l'attribution de cette suite de nombres, qui l'impose : les trois premiers octets doivent représenter un préfixe détenu *légalement* par le constructeur, et les suivants doivent être choisis par ce dernier afin qu'il garantisse leur unicité. (Si un particulier ou une entreprise modifie l'adresse MAC d'un adaptateur réseau utilisé sur son réseau local, il court juste le risque - extrêmement faible - de créer un conflit qui perturbe gravement les communications. Mais s'il le fait sur un réseau qui ne lui appartient pas, alors il s'expose en plus à des poursuites, qui peuvent aujourd'hui aller jusqu'au pénal.)
Quand bien même l'adresse MAC serait modifiée, elle continue toujours de représenter un et un seul adaptateur physique sur le réseau physique Ethernet. A contrario, il est possible qu'une adresse IP (qui appartient à une couche de niveau supérieur dans le modèle OSI) puisse être attribuée à plusieurs adaptateurs situés dans des lieux différents sur un même réseau physique. C'est l'adresse MAC, et non l'adresse IP, qui détermine réellement d'où proviennent et à qui sont destinées les données transmises ; les conflits d'adresses IP peuvent quant à eux se résoudre par des traductions localisées des adresses (NAT). Cela s'avère d'autant plus utile que le monde subit officiellement une pénurie d'adresses IPv4 depuis novembre 2019.
Bref, quoi qu'il en soit, il existe de bonnes raisons pour qu'on continue d'appeler cette suite de six octets une « adresse matérielle ».
Le fait qu'il y ait d'autres trucs mal nommés n'empêchent pas que c'est mal nommé. Si on peut changer une adresse qui est sensée identifier un materiel, alors elle n'identifie pas vraiment le materiel. La notion d'identité, par définition, est immuable. Donc j'ai quand même raison.
Non. D'une manière générale, la matérialité d'une chose n'est absolument pas définie par l'immuabilité de ce qui l'identifie.
Par exemple, on identifie habituellement un véhicule par sa plaque d'immatriculation, mais changer la plaque d'immatriculation d'une voiture ne signifie absolument pas qu'on se retrouve au final avec un véhicule physiquement différent. Par chez nous, les gens sont généralement identifiés par leur nom de famille, mais parce qu'il est d'usage que les femmes prennent le nom de leur mari, une même femme peut s'appeler différemment au cours de sa vie, au gré de ses mariages, divorces et remariages. Même les immeubles d'habitation, qu'on identifie habituellement grâce à un nom de rue et un numéro, sont concernés (ainsi, le nom de la rue où j'habitais il y a quarante ans a déjà changé deux fois).
L'adresse MAC a expressément été conçue pour identifier de manière unique l'entité physique avec laquelle on communique, afin de pouvoir la retrouver physiquement sur le réseau Ethernet. Cela justifie pleinement qu'on parle d'adresse physique. Le fait qu'on se soit donné la possibilité de modifier cette adresse ne change pas sa finalité initiale. D'ailleurs, suite aux révélations de Snowden, on sait que la modification de cette adresse n'empêche pas la NSA de continuer à maintenir la correspondance entre elle et le matériel et, à travers elle, l'identité potentielle de son utilisateur.
"la matérialité d'une chose n'est absolument pas définie par l'immuabilité de ce qui l'identifie."
Hein ? Cette phrase n’a aucun sens. La matérialité d’une chose ça veut dire qu’une chose est matérielle, qu’elle est faite de matière, à la distinction d’une idée.
Les plaques d’immatriculation et les noms/prénoms ne sont pas des identifiants physiques, en tout cas, pas à eux seuls.
Si on n’avait que la plaque d’immatriculation pour identifier un véhicule, il suffirait qu’il y ait une erreur (ou une triche) d’immatriculation et que deux véhicules se retrouvent avec la même pour qu’on ne soit plus capables de les distinguer. Or on peut encore les distinguer, avec leur numéro de série par exemple, qui pour le coup peut-être considéré comme un identifiant physique puisqu’il ne peut pas être modifié. Pareil pour un nom de rue. Ce n’est pas un identifiant physique.
Pareil pour les noms prénoms. Aucun système d’information au monde n’utilise les noms et prénoms des gens pour les identifier, on utilise toujours un autre identifiant. Si il y avait un identifiant physique pour les personnes, ça pourrait être leur empreinte ADN.
Je le répète encore une fois, l’identité est immuable PAR DÉFINITION. L’identité d’une chose, c’est ce qui lui donne son caractère unique et qui demeure identique ou égal à soi-même dans le temps.
Il n'est pas ici question d'« identité » (et surtout pas dans le sens littéral où tu l'entends), mais d'« identifiant » (c'est-à-dire d'informations censées permettre l'identification d'une chose), et plus particulièrement « physique » (c'est-à-dire d'informations liées à l'état ou la situation réels d'un objet matériel).
Et si j'ai parlé de « matérialité », c'était pour désigner l'essence de la chose physique, unique et à l'identité immuable (j'enfonce le clou, hein) afin de te répondre en évitant d'employer un terme dont la racine latine (« idem ») aboutit manifestement à une confusion. En fait, non seulement ma phrase a bien un sens, mais ta réponse suggère que l'as parfaitement saisi.
Le problème, c'est que tu te limites à une définition trop restrictive d'un « identifiant physique », particulièrement en ce qui concerne son caractère soi-disant forcément immuable. Par conséquent, pour toi cette locution cesse de faire sens dans de nombreux cas courants où on l'utilise, notamment dans celui qui justifie qu'on parle d'« adresse physique » pour une adresse MAC possiblement modifiable.
Un identifiant est un ensemble censément suffisant d'informations permettant une identification dans un contexte défini (comme le respect de certaines règles, la limitation des personnes ou objets considérés à un sous-ensemble déterminé, ou celle de l'instant de l'identification à une période restreinte de validité des informations). Il n'est pas défini relativement à la réussite de cette identification, qui n'en est que la finalité et dont le résultat peut être erroné si le contexte est altéré ou mal maîtrisé.
Les voitures qui se font flasher par un radar automatique sont identifiées par leur plaque d'immatriculation, puis éventuellement par leur modèle en cas de contestation, mais jamais par leur plaque moteur ; les fausses plaques et l'existence d'immatriculations identiques dans des pays différents peuvent induire le système en erreur. Le destinataire d'une lettre est identifié par son nom, son prénom et son adresse, laquelle est généralement identifiée par le numéro dans la rue, le nom de la rue et le code postal de la localité ; l'identification échoue notamment quand l'adresse devient obsolète (déménagement de la personne, changement du nom de la rue, ...). L'identification des personnes par la police se limite le plus souvent aux informations figurant en clair sur leur carte d'identité ; le relevé d'empreintes digitales est plus rarement utilisé ; le test ADN nécessite que la personne ait déjà été fichée, ne permet pas de distinguer seul des jumeaux monozygotes, et peut être trompé par des erreurs de manipulation ou des cas de chimérisme. Quant aux systèmes informatiques qui n’utilisent que le nom et les prénoms des individus pour les identifier, j'en ai trouvé dans toutes les entreprises dans lesquelles j'ai travaillé, sans exception.
Dans le cadre d'un réseau Ethernet, c'est la norme qui définit l'adresse MAC comme étant l'identifiant matériel unique d'un appareil.
Plutôt que d'affirmer que l'adresse MAC ne serait pas une adresse physique, tu devrais te demander pourquoi c'est devenu (et resté) l'une de ses appellations consacrées.
Enderion Vermisseau
GruikMan En réponse à Enderion Vermisseau
misterbeam En réponse à Enderion Vermisseau
OuicheLorraine Vermisseau
john5 En réponse à OuicheLorraine
_pepe_ En réponse à john5
Concernant l'adresse MAC, le fait qu'elle puisse souvent être reprogrammée pour des questions de convenance n'intervient pas dans son appellation d'« adresse physique », laquelle provient du fait qu'elle est *normalement* liée au *matériel*.
Je dis « normalement » car c'est l'IEEE, l'organisme de normalisation responsable de l'attribution de cette suite de nombres, qui l'impose : les trois premiers octets doivent représenter un préfixe détenu *légalement* par le constructeur, et les suivants doivent être choisis par ce dernier afin qu'il garantisse leur unicité. (Si un particulier ou une entreprise modifie l'adresse MAC d'un adaptateur réseau utilisé sur son réseau local, il court juste le risque - extrêmement faible - de créer un conflit qui perturbe gravement les communications. Mais s'il le fait sur un réseau qui ne lui appartient pas, alors il s'expose en plus à des poursuites, qui peuvent aujourd'hui aller jusqu'au pénal.)
Quand bien même l'adresse MAC serait modifiée, elle continue toujours de représenter un et un seul adaptateur physique sur le réseau physique Ethernet. A contrario, il est possible qu'une adresse IP (qui appartient à une couche de niveau supérieur dans le modèle OSI) puisse être attribuée à plusieurs adaptateurs situés dans des lieux différents sur un même réseau physique. C'est l'adresse MAC, et non l'adresse IP, qui détermine réellement d'où proviennent et à qui sont destinées les données transmises ; les conflits d'adresses IP peuvent quant à eux se résoudre par des traductions localisées des adresses (NAT). Cela s'avère d'autant plus utile que le monde subit officiellement une pénurie d'adresses IPv4 depuis novembre 2019.
Bref, quoi qu'il en soit, il existe de bonnes raisons pour qu'on continue d'appeler cette suite de six octets une « adresse matérielle ».
john5 En réponse à _pepe_
_pepe_ En réponse à john5
Par exemple, on identifie habituellement un véhicule par sa plaque d'immatriculation, mais changer la plaque d'immatriculation d'une voiture ne signifie absolument pas qu'on se retrouve au final avec un véhicule physiquement différent. Par chez nous, les gens sont généralement identifiés par leur nom de famille, mais parce qu'il est d'usage que les femmes prennent le nom de leur mari, une même femme peut s'appeler différemment au cours de sa vie, au gré de ses mariages, divorces et remariages. Même les immeubles d'habitation, qu'on identifie habituellement grâce à un nom de rue et un numéro, sont concernés (ainsi, le nom de la rue où j'habitais il y a quarante ans a déjà changé deux fois).
L'adresse MAC a expressément été conçue pour identifier de manière unique l'entité physique avec laquelle on communique, afin de pouvoir la retrouver physiquement sur le réseau Ethernet. Cela justifie pleinement qu'on parle d'adresse physique. Le fait qu'on se soit donné la possibilité de modifier cette adresse ne change pas sa finalité initiale. D'ailleurs, suite aux révélations de Snowden, on sait que la modification de cette adresse n'empêche pas la NSA de continuer à maintenir la correspondance entre elle et le matériel et, à travers elle, l'identité potentielle de son utilisateur.
john5 En réponse à _pepe_
Hein ? Cette phrase n’a aucun sens. La matérialité d’une chose ça veut dire qu’une chose est matérielle, qu’elle est faite de matière, à la distinction d’une idée.
Les plaques d’immatriculation et les noms/prénoms ne sont pas des identifiants physiques, en tout cas, pas à eux seuls.
Si on n’avait que la plaque d’immatriculation pour identifier un véhicule, il suffirait qu’il y ait une erreur (ou une triche) d’immatriculation et que deux véhicules se retrouvent avec la même pour qu’on ne soit plus capables de les distinguer. Or on peut encore les distinguer, avec leur numéro de série par exemple, qui pour le coup peut-être considéré comme un identifiant physique puisqu’il ne peut pas être modifié. Pareil pour un nom de rue. Ce n’est pas un identifiant physique.
Pareil pour les noms prénoms. Aucun système d’information au monde n’utilise les noms et prénoms des gens pour les identifier, on utilise toujours un autre identifiant. Si il y avait un identifiant physique pour les personnes, ça pourrait être leur empreinte ADN.
Je le répète encore une fois, l’identité est immuable PAR DÉFINITION. L’identité d’une chose, c’est ce qui lui donne son caractère unique et qui demeure identique ou égal à soi-même dans le temps.
_pepe_ En réponse à john5
Et si j'ai parlé de « matérialité », c'était pour désigner l'essence de la chose physique, unique et à l'identité immuable (j'enfonce le clou, hein) afin de te répondre en évitant d'employer un terme dont la racine latine (« idem ») aboutit manifestement à une confusion. En fait, non seulement ma phrase a bien un sens, mais ta réponse suggère que l'as parfaitement saisi.
Le problème, c'est que tu te limites à une définition trop restrictive d'un « identifiant physique », particulièrement en ce qui concerne son caractère soi-disant forcément immuable. Par conséquent, pour toi cette locution cesse de faire sens dans de nombreux cas courants où on l'utilise, notamment dans celui qui justifie qu'on parle d'« adresse physique » pour une adresse MAC possiblement modifiable.
Un identifiant est un ensemble censément suffisant d'informations permettant une identification dans un contexte défini (comme le respect de certaines règles, la limitation des personnes ou objets considérés à un sous-ensemble déterminé, ou celle de l'instant de l'identification à une période restreinte de validité des informations). Il n'est pas défini relativement à la réussite de cette identification, qui n'en est que la finalité et dont le résultat peut être erroné si le contexte est altéré ou mal maîtrisé.
Les voitures qui se font flasher par un radar automatique sont identifiées par leur plaque d'immatriculation, puis éventuellement par leur modèle en cas de contestation, mais jamais par leur plaque moteur ; les fausses plaques et l'existence d'immatriculations identiques dans des pays différents peuvent induire le système en erreur. Le destinataire d'une lettre est identifié par son nom, son prénom et son adresse, laquelle est généralement identifiée par le numéro dans la rue, le nom de la rue et le code postal de la localité ; l'identification échoue notamment quand l'adresse devient obsolète (déménagement de la personne, changement du nom de la rue, ...). L'identification des personnes par la police se limite le plus souvent aux informations figurant en clair sur leur carte d'identité ; le relevé d'empreintes digitales est plus rarement utilisé ; le test ADN nécessite que la personne ait déjà été fichée, ne permet pas de distinguer seul des jumeaux monozygotes, et peut être trompé par des erreurs de manipulation ou des cas de chimérisme. Quant aux systèmes informatiques qui n’utilisent que le nom et les prénoms des individus pour les identifier, j'en ai trouvé dans toutes les entreprises dans lesquelles j'ai travaillé, sans exception.
Dans le cadre d'un réseau Ethernet, c'est la norme qui définit l'adresse MAC comme étant l'identifiant matériel unique d'un appareil.
Plutôt que d'affirmer que l'adresse MAC ne serait pas une adresse physique, tu devrais te demander pourquoi c'est devenu (et resté) l'une de ses appellations consacrées.
Jomba En réponse à john5 Vermisseau
Friant Vermisseau
Mais concernant les IP V6 et la V3; y a t il un message caché ?
GruikMan En réponse à Friant Vermisseau
Astre_radieux Ver luisant
rendu Lombric
Orme En réponse à rendu Dresseuse de lombriks
Jakarta Lombric
Narf LoMBriK addict !
Orme En réponse à Narf Dresseuse de lombriks
P - hysique
L - iaison
R - éseau
T - ransport
S - ession
P - résentation
A - pplication
Narf En réponse à Orme LoMBriK addict !