Parce que c'est un évènement mineur de l'histoire de France et que les cours n'ont pas vocation à couvrir de façon exhaustive ses 2500 ans d'histoire connus ?
Je connais un peu Haïti car j'y vais régulièrement pour y travailler. C'est clair que c'est très dur et assez clairement orchestré que ça en devient une sorte de secret de polichinelle. Les pouvoirs coloniaux (France et Etats Unis notamment, et à une autre mesure un peu la Suisse et la Canada aussi) ont la main mise sur Haïti car c'est aussi un pays très riche (richesses naturelles notamment) - mais les Haïtiens n'en profitent pas car l'extrême pauvreté y est, d'une certaine façon, maintenue et tout va avec (guerre des gangs, criminalité extrême, système étatique en berne, corruption, etc, etc...). A cela s'ajoute les séismes et les ouragans qui ravagent tout à chaque fois si bien qu'au final, c'est juste une immense catastrophe vue de loin - mais Haïti est aussi un super pays composé d'un peuple plein de pouvoir et d'optimisme qui, tôt ou tard, finira par prendre le pouvoir.
Ca va quand même être difficile avec la plupart des gens ayant les moyens de refaire leur vie ailleurs qui quittent le pays dès qu'ils peuvent. De toute la floppée de gens de ma famille qui y vivaient, je n'ai plus qu'une tante qui vit encore en Haïti et c'est principalement parce que son boulot met à sa disposition des gardes armées quasiment 24h/24
Quand je discute avec elle et qu'elle me décrit son quotidien je trouve ça surréaliste. La violence est devenu tellement banale que quand elle me raconte qu'elle a été à nouveau en retard de 2h à son boulot parce que des brigands bloquaient la circulation pour dévaliser toute les voitures qui passaient ou que le fils d'une amie a été kidnappé mais que "ça va, les ravisseurs ont été gentil avec lui et ont rendu l'enfant sans faire de difficultés une fois la rançon payée donc il l'a pas trop mal vécu", elle me le dit avec la même nonchalance que quelqu'un qui évoque la machine à café en panne à son travail.
J'ai pourtant vécu dans des pays où c'était pas forcément joyeux (la centrafrique et le burundi) mais même dans leurs pires périodes ces pays ne sont pas tombés aussi bas dans le chaos que Haïti actuellement.
Oui, c'est très compliqué mais il faut aussi être optimiste car il y a des débuts de changement, même si cela se fait à tâtons... Mais oui, je n'ai jamais vu ce degré de violence nulle par ailleurs et, surtout, ce chaos continuel.
Quand j'y suis allé a première fois après le séisme de 2010, puis en 2012 après les ouragans, il y avait encore les casques bleus et c'était plutôt assez "tranquille" encore - enfin, "tranquille" reste relatif quand même car tout était chaotique et il fallait composer avec cela. Mon souvenir le plus violent de cette époque est les camps de réfugiés et le nombre de personnes handicapées dans Port-au-Prince, avec tout autour qui était par terre. Et, malgré tout cela, une sorte d’apaisement.
C'est franchement la dernière fois où j'y suis allé (il y a deux ans) que j'ai eu peur pour ma vie pour la première fois, tellement le degré de violence était élevé absolument partout. Port-au-Prince était soumise à des tensions extrêmes, le Sud en proie à du banditisme et le reste du pays dans un autre monde. Le fait de se faire caillasser la voiture était limite apaisant. Et, il y a quelques mois, j'ai des collègues haïtiens qui ont été kidnappés et ça a été vraiment compliqué pour eux.
En résumé, même si je ne suis pas historien, et si j'ai bien compris :
* 18e siècle, les colons français, avec "l'aide" des esclaves noirs (860.000 esclaves importés au total selon wiki) mettent en place les fabriques de sucre, café, etc. et font de cette colonie française de Saint-Domingue (futur Haïti) une colonie très prospère.
* 1793 : abolition de l'esclavage à Saint-Domingue.
* 1794 : Toussaint Louverture s'imposa comme chef de la rébellion noire de Saint-Domingue
* 1804 : génocide de la population blanche (3-5000 morts)
* 1825 : (citation wiki) le roi Charles X "concède" son indépendance à Haïti en échange d’une indemnité de dédommagement de 150 millions de francs or. Cette somme représente "l’équivalent d’une année de revenus de la colonie aux alentours de la Révolution, soit 15 % du budget annuel de la France", rapporte l'écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert. Pour contraindre Haïti à signer l’accord, la France impose un blocus maritime. Le président haïtien Boyer proposa 150 millions de francs payables en cinq années, ce qui fut retenu.
* 1838 : la dette est ramenée à 90 M (30M déjà payés + 60M à payer)
* 1883 : solde de la dette
* 1952 : fin du remboursement des intérêts
Donc à la base, l'indemnité était calculée pour payer les colons qui avaient fait rendu la colonie très riche (merci les esclaves !) et correspondait à 1 an de "production".
1 an de production pour compenser 100 ans de "mise en place" de cette production, ça ne semble pas déconnant. Par contre, il aurait fallu que les productions soient maintenues ... et c'est pas facile si l'état est en guerre, et si les "gérants" des exploitations ne connaissent pas le métier ...
coanocyte Lombric
Ced Lombrik
Potiche En réponse à Ced Super vilain
Quand je discute avec elle et qu'elle me décrit son quotidien je trouve ça surréaliste. La violence est devenu tellement banale que quand elle me raconte qu'elle a été à nouveau en retard de 2h à son boulot parce que des brigands bloquaient la circulation pour dévaliser toute les voitures qui passaient ou que le fils d'une amie a été kidnappé mais que "ça va, les ravisseurs ont été gentil avec lui et ont rendu l'enfant sans faire de difficultés une fois la rançon payée donc il l'a pas trop mal vécu", elle me le dit avec la même nonchalance que quelqu'un qui évoque la machine à café en panne à son travail.
J'ai pourtant vécu dans des pays où c'était pas forcément joyeux (la centrafrique et le burundi) mais même dans leurs pires périodes ces pays ne sont pas tombés aussi bas dans le chaos que Haïti actuellement.
Ced En réponse à Potiche Lombrik
Quand j'y suis allé a première fois après le séisme de 2010, puis en 2012 après les ouragans, il y avait encore les casques bleus et c'était plutôt assez "tranquille" encore - enfin, "tranquille" reste relatif quand même car tout était chaotique et il fallait composer avec cela. Mon souvenir le plus violent de cette époque est les camps de réfugiés et le nombre de personnes handicapées dans Port-au-Prince, avec tout autour qui était par terre. Et, malgré tout cela, une sorte d’apaisement.
C'est franchement la dernière fois où j'y suis allé (il y a deux ans) que j'ai eu peur pour ma vie pour la première fois, tellement le degré de violence était élevé absolument partout. Port-au-Prince était soumise à des tensions extrêmes, le Sud en proie à du banditisme et le reste du pays dans un autre monde. Le fait de se faire caillasser la voiture était limite apaisant. Et, il y a quelques mois, j'ai des collègues haïtiens qui ont été kidnappés et ça a été vraiment compliqué pour eux.
Petitprout Vermisseau
https://fr.wiki...fran%C3%A7aise)
=> tout n'a pas commencé en 1825 ...
En résumé, même si je ne suis pas historien, et si j'ai bien compris :
* 18e siècle, les colons français, avec "l'aide" des esclaves noirs (860.000 esclaves importés au total selon wiki) mettent en place les fabriques de sucre, café, etc. et font de cette colonie française de Saint-Domingue (futur Haïti) une colonie très prospère.
* 1793 : abolition de l'esclavage à Saint-Domingue.
* 1794 : Toussaint Louverture s'imposa comme chef de la rébellion noire de Saint-Domingue
* 1804 : génocide de la population blanche (3-5000 morts)
* 1825 : (citation wiki) le roi Charles X "concède" son indépendance à Haïti en échange d’une indemnité de dédommagement de 150 millions de francs or. Cette somme représente "l’équivalent d’une année de revenus de la colonie aux alentours de la Révolution, soit 15 % du budget annuel de la France", rapporte l'écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert. Pour contraindre Haïti à signer l’accord, la France impose un blocus maritime. Le président haïtien Boyer proposa 150 millions de francs payables en cinq années, ce qui fut retenu.
* 1838 : la dette est ramenée à 90 M (30M déjà payés + 60M à payer)
* 1883 : solde de la dette
* 1952 : fin du remboursement des intérêts
Donc à la base, l'indemnité était calculée pour payer les colons qui avaient fait rendu la colonie très riche (merci les esclaves !) et correspondait à 1 an de "production".
1 an de production pour compenser 100 ans de "mise en place" de cette production, ça ne semble pas déconnant. Par contre, il aurait fallu que les productions soient maintenues ... et c'est pas facile si l'état est en guerre, et si les "gérants" des exploitations ne connaissent pas le métier ...