après les jeunes diplômés d’AgroParisTech, les élèves normaliens( recherche académique et enseignement sup) se révoltent à leur tour

“En science non plus, l’inaction n’est pas sans conséquence”, préviennent ces chercheuses et chercheurs en devenir.

Arièle Bonte
Publié le
13 mai 2022

“Nous, étudiants et étudiantes au sein des Écoles normales supérieures (ENS), prenons un engagement : revoir nos priorités dans le choix de nos sujets de recherche, en alignant notre pratique scientifique sur les enjeux impérieux de ce siècle.” Quelques jours après la diffusion du discours d’un groupe de 8 étudiantes et étudiants d’AgroParisTech lors de leur remise de diplôme, Le Monde a publié, mercredi 11 mai, une tribune de 150 élèves des Écoles normales supérieures. Leur propos reste dans la même veine : la critique d’un milieu, cette fois la recherche, trop éloigné des enjeux environnementaux et sociaux on ne peut plus urgents.

“Dans les années à venir, l’intégrité même de nos sociétés est menacée par l’émergence de crises globales – climatiques, géopolitiques, technologiques – qui mettent en péril le potentiel formidable que nous pourrions transmettre aux générations futures”, alertent les signataires de cette tribune avant de rappeler le rôle essentiel des sciences :

“Les causes majeures qui maintiennent ce statu quo délétère se trouvent bien souvent dans le champ d’action politique. Les sciences ne peuvent apporter que des réponses partielles, mais, dans un monde de plus en plus changeant et incertain, elles gardent un rôle essentiel. En science non plus, l’inaction n’est pas sans conséquence.”

Proposer de nouvelles méthodologies

Face aux nombreuses contraintes du milieu de la recherche et des sciences (compétition, manque de financements, pression), les élèves des ENS plaident pour le “développement d’une recherche responsable”, qui devra s’accompagner, selon eux, “d’investissements sérieux, nous donnant les moyens de mener une science de qualité, systémique, ouverte et transformatrice.”

Pour poursuivre leur engagement, les chercheuses et chercheurs en devenir ont créé un collectif, “Effisciences”. Leur objectif ? Proposer de nouvelles méthodologies de recherche adaptées aux enjeux sociaux et environnementaux, rapporte L’ADN.

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Tom David se réjouit de la mobilisation progressive du monde étudiant en faveur du climat. « Notre réponse est moins en rupture que celle des étudiants d’AgroParisTech » , précise-t-il, saluant toutefois un « discours courageux » . « Plutôt que de déserter, nous proposons d’ouvrir une nouvelle voie. Nous pensons que la recherche a encore un rôle crucial à jouer dans la réponse aux problématiques environnementales. »

Envoyé par Flaneur le 15 mai 2022 à 12h33

+ -1 -

TheMetroidPrime Verxit

Ils ne réclament ni plus ni moins que la subversion des sciences pour finalement faire en porter les oripeaux à leur militantisme. Et je suppose que ça va avec les bourses doctorales qui devront être distribuées sur base idéologique aussi. Je serais curieux de voir la moyenne des élèves en question.

C'est rigolo quand même. Tout ce petit monde a complètement retourné sa veste dans son rapport à la science en 3 ans. On est parti du "listen to the scientists" à l'exigence de la conformité de la science à l'idéologie. Il y a un gros problème d'enseignement de l'esprit critique, manifestement. Parce que ce dernier est fondamentalement incompatible avec de telles exigences. Soit les profs et l'état de la science est d'accord avec eux et les sujets de recherches ainsi que les ressources dédiées évolueront naturellement, soit, comme je le soupçonne, ils sont entrés et sortis de leurs études complètement idéologisés, et, la science et la recherche ne se conformant pas au dogme, ce sont donc ces dernières qu'il faut changer.

Je n'ose pas imager la marée d'articles traitant d'expérience au résultat biaisé et non-reproductibles et aux conclusions tirées d'avance que ce genre de personnes iront produire, comme si il n'y avait pas déjà une énorme crise de reproductibilité.

Au moins le groupe d'élèves d'AgroParisTech ont la décence de purement "déserter" et de ne pratiquer leur lysenkoisme qu'entre eux et non pas d'exiger que la science se plie à leurs exigences (enfin, sauf si certains se mettent à faucher les parcelles de tests d'OGM je suppose).
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john5 En réponse à TheMetroidPrime

- signé Gégé, spécialiste ès politique, depuis le bar PMU.
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TheMetroidPrime En réponse à john5 Verxit

Si Gégé se préoccupait de la crise de la reproductibilité et des biais de confirmation qui en sont parmi les sources, ce serait quand même pas mal.
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john5 En réponse à TheMetroidPrime

Ah parce que toi tu as des sources qui prouvent que les travaux des chercheurs issus de l’ENS sont plus biaisées que les autres... n’est-ce pas ?
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TheMetroidPrime En réponse à john5 Verxit

Bha oui. Le fichier.
Les signataires non seulement ne cachent pas leurs biais, mais en réclament la généralisation et que la recherche dans son ensemble s'y soumette. Ce raisonnement est le même que celui des imbéciles qui dédaignent la recherche fondamentale sur base du fait que les sujets de recherche n'impactent pas leur vie directement (cc tous les gogoles qui chialent sous tous les articles parlant des budgets du CNES, ESA, NASA, etc). Ces gens ont un melon tellement gigantesque qu'ils prétendent savoir ce à quoi la recherche mène.

C'est de la même trempe des les journaleux militants qui conchient toute notion d'objectivité sur base du fait que l'objectivité parfaite est impossible.

Le résultat sera le même: effondrement de la confiance du public, de l'autorité des institutions dans leurs domaines respectifs, etc.
+ 3 -

feyfey Lombrique girafe cougar chienne poule y dort

"Ne laissez pas les algorithmes décider à votre place de ce que vous lisez ou non. Recevez chaque jour nos dernières publications dans votre boite e-mail, nos alertes et nos coups de cœur."

Un rien me distrait n'est-il pas ?
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john5 En réponse à feyfey

C’est assez ironique cette phrase quand même...
+ 8 -

Sayo Jeune asticot

Bah, pourquoi pas, non ? Ils n'engagent qu'eux-mêmes.
S'ils veulent utiliser leurs connaissances pour traiter certains sujets qui leur paraissent importants, je n'y vois pas d'inconvénients - s'ils trouvent des financements évidemment.

Par contre, en lisant : "revoir nos priorités dans le choix de nos sujets de recherche, en alignant notre pratique scientifique sur les enjeux impérieux de ce siècle", je me demande quelles étaient leurs priorités précédentes ? Trouver des sujets faciles ou consensuels pour obtenir le diplôme ?
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