La différence surprend toujours

C'est la façon de l'appréhender qui fait de nous des curieux, des émerveillés ou des racistes.

C'est la façon de l'appréhender qui fait de nous des curieux, des émerveillés ou des racistes.

Envoyé par le-long-brick le 28 janvier 2020 à 11h44

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Kudsak Vermisseau

Y a peut-être plusieurs formes de curiosités aussi.
Par exemple, la première photo, ce sont des touristes qui viennent visiter les autochtones. Curiosité mal placée ?
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DyaKaze En réponse à Kudsak Vermisseau

La 2eme aussi, enfin c'est le mioche qui visite ^^
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Ced Lombrik

Ce genre de situation m'est arrivé plein de fois. En Afrique, en Asie (notamment en Chine), en Papouasie et, plus étrange, au fin fond de l'Amérique du Sud aussi.

La plus drôle situation s'est déroulée cet été quand j'étais sur le terrain en Haïti. Je m'arrête sur le bord de la route pour attendre un étudiant afin de le ramener à Port-au-Prince et, en attendant, je me roule une clope. Deux petits garçons qui jouaient dans le coin se rapprochent, ils avaient quatre et six ans, puis ils commencent à rigoler de moi en créole haïtien. Autant dire que je ne comprenais franchement pas grand chose. Alors je leur demande pourquoi ils rigolent et ils m'expliquent que j'ai un drôle de nez, tout pointu. J'ai éclaté de rire. Leur papa qui travaillait dans le champs derrière se rapproche pour voir pourquoi on rigolait, puis on a discuté longuement en attendant le retour de l'étudiant. Et on finit par boire un coup et manger avant de rentrer sur Port-au-Prince.

Voilà, c'était ma vie. :)
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Kudsak En réponse à Ced Vermisseau

Tu dois avoir un sacré bilan carbone !
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Ced En réponse à Kudsak Lombrik

De fait, j'en ai un - mais je voyage beaucoup par train ou par bateau à voile pour me rendre sur place, en combinant parfois cela avec mes congés ou mes coupures entre contrat (du coup, les impôts ne servent pas souvent à financer mon voyage) - ces missions demandent pas mal d'organisation en amont pour limiter les déplacements sur place et une mission dure un mois à un mois et demi minimum. Depuis environ cinq ans, je fais une à deux grosses missions de terrain par an, que je combine avec les congés (ce qui fait souvent hurler la gestionnaire du laboratoire qui prend les billets, d'ailleurs!!). Pour le reste, on a mis en place un système de calcul du coup écologique des voyages "travail" au laboratoire et, au final, il apparait que mon bilan carbone à l'année est moindre que ceux des collègues qui restent bosser exclusivement sur la région mais qui prennent la voiture tous les jours, comparativement à moi qui fait 60 km AR à vélo pour aller bosser. Malheureusement, quand je vais dans certains endroits, je dois prendre l'avion par demande express de l'employeur; cela est souvent dû à l'incertitude politiques des endroits traversés. Par exemple, l'année dernière, j'ai un peu explosé cela en traversant deux fois l'Atlantique et je dois le retraverser cette année également. Je ne parle même pas des missions à la mer qui se font sur des bateaux "carbonés".

Mais tu as raison, c'est une des nombreuses conneries de ce métier : tu peux bosser sur le climat mais, pour l'étudier, tu le bourrines un peu plus...

Dans tous les cas, le coup carbone des universitaires est énorme. Il y a en ce moment un très gros mouvement qui se met en place pour limiter cela, notamment pour éviter les conférences qui ne servent, au final, pas toujours à grand chose. Si tu t'intéresses à cela:
* https://reporte...inte-ecologique
* http://theconve...s-lavion-110613
* https://www.sci...aying-no-flying
* https://www.24h.../story/14598476
* https://www.aff...agent-ils-trop/
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Henry_Hill En réponse à Ced Ver macht addikkkt

Ça augmente quand même un peu quand tu bosses pour Total.
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Ced En réponse à Henry_Hill Lombrik

Petit Sanglier, si tu comprenais à leur simple lecture le contenu des publications scientifiques et le fonctionnement de la recherche (et pas que en géosciences), tu aurais compris dès le départ que je n'ai jamais reçu aucun argent des pétroliers mais de l'Etat. Par contre, j'ai utilisé des données issues d'une compagnie d'acquisition via des pétroliers pour ne pas refaire une campagne à la mer de trois mois et demi avec tout ce que cela comporte (plusieurs tsunamis et éruptions non-documentés, utilisation de bateaux carbonés, disturbance de la faune et de la flore (cétacés, crocodiles de mer, poissons, oiseaux et j'en passe), empêchement des populations de pêcheurs de subvenir à leur besoin, etc...), plus 15 mois de traitement du signal derrière (et mauvais en plus, car l'université n'a pas les ressources d'une compagnie) avec une demande de crédit impôt-recherche délocalisée je-ne-sais-où... tout cela pour ne pas utiliser un bateau et l'équivalent des ressources électriques de l'ensemble de ta ville sur deux années et ne pas te faire payer plus d'impôt, tout en protégeant certains risques dans ton pays...

Maintenant, on peut parler du contenu de cette façon de faire, mais seulement factuellement si tu en es capable...
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targezed En réponse à Ced Vermisseau

Je ne sais pas si les universitaires se déplacent beaucoup, et si leur volume de déplacements et si important que ça comparé au secteur privé ?
Par exemple ici aux USA on vit dans l'extrème: vivant à NewYork, mon amie se déplace 3 fois par mois à Boston (6 trajets en avion), et tous les 2 mois à Sacramento (CA) pour le boulot, donc une moyenne de 8 vols par mois :/
C'est surtout dû au fait qu'ils ne savent pas faire un train de 400km qui prenne moins de 5h: on est en 1950 dans un pays en voie de développement en fait...
L'équation financière joue aussi: comme ce n'est pas cher le WE prochain je fais "un saut" à San Francisco pour la rejoindre 3 jours et passer un peu de temps ensemble au soleil à 19°C en plein hiver pour le prix d'un A/R Paris-Nantes en TGV...
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Ced En réponse à targezed Lombrik

Je pense que les universitaires devraient appliquer de façon drastique la décroissance : en cela, ne pas voyager pour une conférence qui, le plus souvent, se résume à se branler la nouille avec d'autres...

Par contre, dans mon domaine, l'objet est sur le terrain. Je travaille aussi bien en risque sismique qu'en risque climatique via les outils de la géologie et, par exemple, quand je bosse en Haïti, en Papouasie ou en Amérique du Sud, c'est aussi pour comprendre les risques de l'ensemble de la Côte d'Azur - pour cela, je dois aller voir des objets ultra-actifs sinon je ne vois pas grand chose ici.
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Kudsak En réponse à Ced Vermisseau

Ah c'est chouette de voir ce genre de réponse, j'avoue avoir joué d'humour mais je souhaitais en secret recevoir une réponse comme celle-là. Merci pour les liens, je vais regarder ça :)
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