Le bon vieux temps (bis)

^^'
En référence à :
http://lelombrik.net/106877

Je n'ai pas trouvé la thématique "cetaitpasmieuxavant"
:]

Tiens d'ailleurs cela donne des perspectives historiques intéressantes avec l'actu politique en Italie et leur président :
Bientôt la suite, le livre : "Mourir pour l'Euro" ? ^^"

^^'
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http://lelombrik.net/106877

Je n'ai pas trouvé la thématique "cetaitpasmieuxavant"
:]

Tiens d'ailleurs cela donne des perspectives historiques intéressantes avec l'actu politique en Italie et leur président :
Bientôt la suite, le livre : "Mourir pour l'Euro" ? ^^"

Envoyé par Libel le 28 mai 2018 à 15h38

+ 16 -

Necropaf LoMBriK addict !

L'avocat d'un des survivants dément formellement tout extrémisme de son client, arguant qu'il était là par hasard.
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Offerus Ne pas prendre au sérieux

Au pire tu as la catégorie Offerus!

Ah! Jean Mabire a bercé mon adolescence. Cela dit, ce n'est pas le meilleur sur le sujet et son style vieilli très mal. C'est très emphatique, il en fait des tonnes, ça en devient presque drôle. Il est toutefois bien renseigné puisqu'il a rencontré des tonnes de vétérans et a beaucoup consulté les archives. Il a aussi écrit plusieurs livres sur la Résistance.

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille plutôt "Les Volontaires" de Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier. Correspondant de guerre de la LVF puis aspirant dans la SS, il a poursuivi une belle carrière littéraire après-guerre (il a failli avoir le Gongourt en 1954...jusqu'à ce que son passé remonte à la surface). Il écrit vraiment très bien, c'est un vrai écrivain. Cela dit, il était seulement correspond de guerre...et n'a donc pas vu lui-même la plupart des scènes qu'il décrit. Il est évidemment odieusement raciste et farouchement antichrétien. Tous ses livres sont excellents, et ne parlent pas uniquement de nazisme et de guerre, loin de là.

Vous avez aussi le Rêveur Casqué de Christian de la Mazière. Il s'est engagé dans la SS en...juillet 1944. Il décrit les derniers mois de la guerre. Par la suite, il a assez bien réussi dans le show-biz. Je mettrais peut-être un témoignage de lui.

Enfin, le meilleur livre sur le sujet est sans conteste le Soldat oublié de Guy Sajer. Alsacien, il était un "malgré-nous"...sauf que lui s'est lancé dans cette grande épopée guerrière avec ferveur. Il a devancé l'appel puis s'est porté volontaire pour la Division Grossdeutschland (division d'élite de la Wehrmacht). Son livre décrit l'armée allemande encore victorieuse de 1942...puis la lente débâcle jusqu'en 1945. C'est sincèrement poignant, ça décrit la guerre dans son horrible réalité, à tel point que le livre (qui a été un succès mondial à sa sortie) était recommandé par l'école de guerre américaine pour comprendre ce que ressentait vraiment un soldat au front. Après guerre, Guy Sajer a fait une belle carrière d'auteur BD d'humour (dont une série très marrante appelée "le goulag"). La révélation de son passé brisa sa carrière. Il est mort il y a deux ou trois ans, je crois.

Voilà, c'était l'instant "apprends le nazisme en t'amusant".
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tomteub En réponse à Offerus Vermisseau

Ouuuuh, j'en frémis d'impatience, toutes ces saines lectures qui n'attendent que moi ...
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Darksark En réponse à tomteub LoMBriK addict !

En même temps, intellectuellement cela ne fait pas de mal de s'exposer à des opinions que l'on répugne !
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Arsayne En réponse à Darksark Jeune asticot

Certes, c'est sain. De là à dire que "ça ne fait pas de mal"... Ça me paraît pourtant bien douloureux ces lectures ! ^^
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Offerus En réponse à Arsayne Ne pas prendre au sérieux

Allez, un petit extrait:

Un Français, un Allemand, un Russe descendaient le cours de la Bérézina. Ils avaient à peu de chose près le même âge: vingt à vingt-trois ans. Après avoir déclaré qu'il ne donnerait aucun renseignement susceptible de nuire à ses camarades, le partisan se mit à parler d'abondance, racontant sa vie entre deux bouffées tirées de la cigarette que Rabat venait de lui offrir...Elève ingénieur à Minsk (mais tous les jeunes Russes se prétendent ingénieurs, comme les Américains!), il fréquentait le Komsomol. L'Allemand venait de la Jeunesse hitlérienne. Rabat, d'un chantier de jeunesse de Pétain.
- Qui gagnera la guerre? demanda Rabat
- Staline, affirma le Russe.
- C'est le Führer! trancha l'Allemand en haussant les épaules.
Le soleil chauffait doucement le fleuve gris, gonflé par les eaux que venait de libérer la destruction du barrage existant en amont de Palik.
- Pourquoi te bats-tu? demanda Rabat au jeune partisan.
- Pour détruire le capitalisme.
- Nous aussi, dit l'hitlérien.
- Nous aussi, affirma le sergent qui, pendant quelques années, avait suivi Jacques Doriot.
Ils se contemplèrent en souriant.
- Et aussi, pour libérer le monde de la tyrannie des popes! poursuivit le Russe.
- Nous, des pasteurs, dit l'Allemand.
- Et nous des curés, confirma le Français.
Le partisan tira voluptueusement les dernières bouffées de sa cigarette, se brula les doigts, rejeta le mégot, cracha et dit encore:
- Mon pays apporte la liberté au monde!
- L'Allemagne aussi! affirma le jeune hitlérien.
Rabat pensait avec mélancolie: "La France ne peut rien par elle-même, mais à travers l'Allemagne ou la Russie, elle apportera peut-être au monde une forme supérieure de liberté que ces barbares sont incapables de concevoir!" Puis il cracha lui aussi et dit:
- Si vraiment vous vous battiez pour des idées et non des patries, tous ces jeux de cons n'existeraient pas et nous serions chacun chez nous, bien tranquilles!

Saint-Loup, Les Volontaires.
+ 1 -

Arsayne En réponse à Offerus Jeune asticot

Bon, puisque tu m'as l'air bien parti, je te pose une question sur le sujet (que je me pose sincèrement, hein) : comment pouvait-on être à la fois pétainiste et anti-chrétien, comme tu le dis de cet auteur, et comme il le fait dire à son personnage ? Ça tient, je suppose, à mon ignorance à ce propos, mais il me semblait que Pétain s'appuyait sur les valeurs chrétiennes pour promouvoir son idéologie, non ? Alors, certes dans "travail, famille, patrie", 'y a que deux notions sur trois qui me paraissent prégnantes dans le dogme chrétien, mais quelle prégnance !
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Offerus En réponse à Arsayne Ne pas prendre au sérieux

En fait, il y a eu plusieurs époques vichystes. Jusqu'en novembre 1942 (occupation de la zone libre), Vichy et Pétain sont perçus comme un régime réactionnaire, s'appuyant sur l'Eglise et cherchant à instaurer un ordre moral à l'ancienne. Ce Vichy là est détesté par les fascistes français, le fascisme étant avant tout un idéal révolutionnaire qui souhaite balayer les ruines du vieux monde, etc. Et l'administration vichyste reste hostile à ce qu'elle considère comme des fanatiques idéalistes. A partir de l'occupation totale du territoire français, la partie fasciste/collabo prend une place plus importante à Vichy, d'où une montée en puissance de l'hostilité au christianisme et à tout ce qui pouvait évoquer le confort bourgeois du "monde ancien". Chez les nazis, le christianisme est perçu comme l'esprit juif qui a empoisonné la race aryenne. Ainsi, Henry de Montherlant se réjouit de voir flotter la croix gammée sur Notre-Dame: "tu es vaincu, Galiléen!". Cela dit, l’anti-christianisme du fascisme sauce française reste modéré, par rapport à son homologue allemand. Jusqu'au bout, les thèmes de propagande autour de la croisade, de l'héritage chevaleresque, perdureront.

N'oublions pas que le travail, la famille et la patrie n'étaient pas des thèmes spécifiques à l'extrême-droite, tout le monde s'en réclamait, jusqu'au Parti communiste.
Image de Offerus
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Arsayne En réponse à Offerus Jeune asticot

Ok, merci bien pour ces précisions. Et j'entends bien que "travail, famille, patrie" étaient des concepts en vogue dans les années 40, mais si j'en crois la page Wikipedia de la devise (https://fr.wiki...rg/wiki/Travail,_Famille,_Patrie), ça reste des notions promulguées avant-tout par la droite et l'extrême droite. Et si c'était une petite pique sur le PC, ne t'inquiètes pas pour moi, je ne suis pas plus PC que NSDAP ! ^^

Edit : Bon, pour une obscure raison, le lien vers Wikipedia ne passe pas en entier (peut-être les _ ?). Je ne doute pas que tu retrouveras la page !
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Offerus En réponse à Arsayne Ne pas prendre au sérieux

Ah non, non, ce n'était pas une pique. Juste un rappel des valeurs et des thèmes de propagande que mettaient en avant les rouges de cette époque...qui seraient sans doute bien décontenancé de voir leurs héritiers actuels. Tiens, je lisais, que dans un petit village communiste du Lubéron, les anciens cocos se font traiter de fachos par les nouveaux profs arrivés de la ville, parce qu'ils chantent la marseillaise, honorent le drapeau et sont attachés à la famille traditionnelle.

Quitte à radoter, et en dépit de wikipédia, je répète que la devise vichyste n'étaient pas, avant guerre, spécialement connotée à droite. Ça parlait à la plupart des camps politiques.
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Libel En réponse à Arsayne Vermisseau

Le livre de ce post montre d'ailleurs une scène très surprenante. Suite à la retraite en catastrophe de Poméranie, les SS français se voient rhabiller de pied en cape. Ils reçoivent alors des ceinturons de la Wehrmarkt qu'ils rejettent en bloc : ils ne peuvent concevoir porter la devise chrétienne "Gott mit uns / Dieu avec nous". Ils obtiendront des ceinturons avec la devise SS.
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Offerus En réponse à Libel Ne pas prendre au sérieux

Tu vois, c'est typiquement le genre d'anecdote ou je suspecte Mabire de laisser aller son antichristianisme au delà de la réalité historique. D'abord, je pense qu'après en avoir chié comme des rats en Poménarie, les mecs avaient autre chose à foutre que s'offusquer d'une boucle de ceinture, surtout s'ils faisaient parti des veinards à qui on donnait des trucs neufs. Ensuite, la division Charlemagne était quand même un agglomérat de toutes les structures combattantes collabos (LVF, Légion Tricolore, NSKK, Milice, Brigade Frankreich) et, à ce titre, les parcours et les profils politiques étaient très variés. J'ai du mal à croire à un bloc antichrétien (qu'on se rappelle de Mgr Mayol de Lupé).
Une explication de la gueulante des SS français pourrait être plus terre à terre. Les volontaires SS étrangers étaient hiérarchisés: d'un côté les SS-Mann (les hommes de la SS), c'est à dire les volontaires de sang aryes pouvant prétendre à une égalité raciale avec leur homologues allemands (Suédois, Norvégiens, Hollandais, Flamands, etc.) et de l'autre les Freiweilingen der SS (volontaires de la SS), considérés comme de moindre valeur raciale et avec l'interdiction de porter les runes sur leur pattes de col et autres spécificités vestimentaires (Italiens, balkaniques, etc.). Les Français, considérés comme une race dégénérée par le métissage, étaient Freiwillingen der SS...jusqu'à leur engagement en Poméranie où leur bravoure leur valus d'être promus SS-Mann. Bien possible qu'ils aient alors mal pris qu'on leur donne des boucles de ceintures de l'ancienne appellation.
+ 5 -

Libel En réponse à Offerus Vermisseau

C'est technique ! Et quelle connaissance, je ne connaissais pas ces distinctions dans la SS. D'un autre côté je n'avais pas cherché... en tout cas je ne suis pas étonné !

Yep pour Mabire aussi... surtout que j'allais dire dans un post que, oui, bien vu au sujet du style de Mabire qui vieillit très mal (cf. ton premier commentaire) !
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Offerus En réponse à tomteub Ne pas prendre au sérieux

Je lis bien Marx, Freud, Lénine et Mao (avec une nette préférence pour le premier, tout de même).
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sandrine65100 En réponse à Offerus

Merci pour ce moment : #vivredesapassion .
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Libel En réponse à Offerus Vermisseau

Ah, enfin un camarade de littérature ! ^^'
Pour Guy Sajer, je ne le classerai pas dans les nazis. Et en tout cas pas dans les fanatiques que tu cites... Je crois qu'il justifie son engagement dans la Wehrmarkt à 16 ans par la fascination que lui avait distillé sa culture familiale (alsacienne ?, un peu allemande ?) d'une sorte de méchant Ogre Allemand... Mais bon mes souvenir son ancien. Et ce qui est sûr c'est qu'il va déchanter !
Le Soldat Oublié est un monument littéraire. Mais mon souvenir est celui d'un long cauchemar éveillé de l'auteur... Il avoue, je crois, avoir tué un seul et unique gars (performance pour un soldat allemand sur le front de l'est) et encore dans un face à face du type "c'est lui ou moi" et il s'en excuse encore...
Mais bon ce sont de très vieux souvenirs de lecture...
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Offerus En réponse à Libel Ne pas prendre au sérieux

Hum, Guy Sajer reste très clair sur son opinion sur la guerre et le nazisme, c'est d'ailleurs ce qui lui a été reproché. Il se serait contenté de tenir le discours d'un piou-piou pris dans la folie guerrière, on lui aurait pardonné. Mais plusieurs passage sont sans équivoque:

«  Je savais que nous devions passer par de mauvais moments, pour ensuite connaître une humanité bienveillante. C'est du moins ce que nous avait dit notre Führer Adolph Hitler. Rien de cela n'existe. Qu'il repose en paix. Je ne lui en veux pas plus à lui qu'à tous les autres grands dirigeants de ce monde. Lui, au moins, à le bénéfice du doute puisqu'il n'a pas eu l'occasion d'établir ses lendemains de victoire. Tandis que les autres, qui ont organisé leur petite paix grelottante aux quatre coins du monde, les autres qui, stupidement hantés par une frousse injustifiée, et au nom d'une évolution éducatrice, ont laissé aux primates du globe l'occasion d'allumer un peu partout des incendies menaçants, ces autres là peuvent être jugés.

Des commerçants pendables. Des commerçants qui ne pouvant plus vendre de nègres, ont alors trouvé une astuce presque aussi rentable et qui vendent à présent les blancs aux nègres ! Tout ceci enrobé dans une politique mielleuse de vielle femme, une politique qui ne prend pas position ».

Cela n'en fait pas forcément un fanatique, juste un homme qui a cru jusqu'au bout dans ses idéaux.

Si tu aimes les récits de guerre, le seul qui tienne la comparaison avec le soldat oublié est « Par le sang versé » de Paul Bonnecarrère, sur la Légion étrangère en Indochine.
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Libel En réponse à Offerus Vermisseau

De mon côté, je conseillerais "Bataillon de Corée" d'Erwan Bergot...
De manière complètement fortuite, j'ai lu les deux livres quasi dans la foulée. Or ils ont de grandes similitudes sur le plan militaire : une unité de volontaires français dont, a priori "ce n'est pas la guerre", et qui se voit confronté et bousculé par des "Rouges"...

Au passage, est-ce que par hasard tu connaîtrais "Le prix d'un serment" par Pierre Rostaing ? Les avis ont l'air mitigé...
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Libel Vermisseau

Ah oui quand même ...
C'est noté pour les conseils littéraires, merci !
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Offerus En réponse à Libel Ne pas prendre au sérieux

Désolé, je réponds avec beaucoup de retard. Je connais le livre de Bergot de nom, pour l'avoir vu passer souvent, je ne l'ai pas encore lu...mais possible qu'il prenne la poussière dans ma bibliothèque. Rostaing, je ne connaissais pas. J'ai par contre beaucoup apprécié Stoï, de Pierre Rusco.

Laertéguy, tu as lu? J'en ai en attente, j'hésite à m'y mettre.
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