ONG
En partance pour l'Afrique centrale, j'ai un pote qui vient de lancer un projet très intéressant d'ONG afin de lutter contre les problèmes sanitaires qui sévissent depuis des décennies sur cette partie de la planète. Son projet est simple : à partir de dons, même les plus modestes, son ONG s'occuperait d'acheter des moustiquaires qu'il distribuerait à la population locale, une fois sur place. Une moustiquaire, ça coûte que dalle (+/- 10 euros, moins si on les achète en grosse quantité), c'est facile à stocker et à transporter, mais surtout, ça permettrait pour une somme dérisoire de sauver des vies.
Alors n'hésitez pas à me contacter en MP pour de plus amples informations et n'oublions pas qu'ensemble, grâce à cette initiative et à votre générosité, nous pourrions éviter à des millions de moustiques de contracter le virus du sida.
phil_good Ver singe (et torix)
john5
Babar Jeune asticot
Je cite:
«Des tas d’argent et un bon plan
Il n’y a pas si longtemps, j’étais encore à l’université et je suivais notamment un cours sur l’aide au développement. Notre bibliographie comportait des livres de Jeffrey Sachs et de William Easterly, des auteurs importants sur ce sujet. Sachs avait publié en 2005 un livre intitulé The End of Poverty (avec une préface de la rockstar Bono). Le professeur américain y affirmait que la pauvreté extrême pouvait être entièrement éradiquée avant 2025. Tout ce qu’il fallait, c’était beaucoup d’argent et un bon plan. Son plan, bien sûr.
Easterly avait réagi en étrillant les idées de Sachs, qu’il accusait d’être une belle âme postcoloniale et messianique. Easterly était convaincu que les pays en développement ne pouvaient être changés qu’en partant d’en bas, c’est-à-dire sur la base d’une démocratie locale et, surtout, d’une économie de marché. Pour Easterly, « le meilleur plan, c’est de n’avoir pas de plan du tout ».
En relisant mes vieilles notes de cours, je m’aperçus qu’un nom n’y figurait pas : celui d’Esther Duflo. Cela n’avait rien de particulièrement surprenant, étant donné qu’elle se tient à l’écart des postures intellectuelles ampoulées d’universitaires comme Sachs et Easterly. Son ambition, en un mot, c’est de faire en sorte que les décisions politiques ne reposent plus sur des devinettes 11.
Prenez la malaria. Chaque année, des centaines de milliers d’enfants meurent de cette maladie que suffisent à empêcher des moustiquaires qu’on sait fabriquer, transporter, distribuer et comment apprendre aux gens à s’en servir pour un coût total de 10 $ l’unité. Dans un article de 2007 intitulé « La solution à 10 $ », Sachs écrivait : « Nous devons envoyer des armées de bénévoles de la Croix-Rouge distribuer des moustiquaires et offrir des formations dans des dizaines de milliers de villages de toute l’Afrique. »
Pour Easterly, cela ne mènerait à rien. Sachs et son pote Bono organiseraient un concert de bienfaisance, engrangeraient quelques millions puis balanceraient des milliers de moustiquaires à travers l’Afrique. En un rien de temps, les marchands locaux de moustiquaires auraient fait faillite, tandis que les moustiquaires inutilisées seraient bientôt recyclées en filets de pêche ou en voiles de mariées. Quelques années après la campagne de Sachs le Rédempteur, quand les moustiquaires distribuées seraient usées, le nombre d’enfants mourant de malaria serait plus élevé que jamais.
Un scénario plausible ? Certainement.
Mais Esther Duflo n’a que faire de théories ou de scénarios plausibles. Pour savoir s’il vaut mieux donner des moustiquaires ou les vendre, on peut philosopher dans son fauteuil jusqu’à la Saint-Glinglin… ou faire une étude de terrain. Deux chercheurs de l’Université de Cambridge ont opté pour la seconde solution. Ils ont mis en place un ERC, un groupe recevant des moustiquaires gratuites et l’autre pouvant les acheter à tarif réduit. Là où il fallait payer, les ventes se sont effondrées. À 3 $, moins de 20 % de personnes les achetaient. Dans l’autre groupe en revanche, les gens prenaient les moustiquaires offertes. Mais surtout, gratuites ou achetées, 90 % des moustiquaires étaient utilisées correctement 12.
Ce n’est pas tout. Un an plus tard, les participants à l’essai eurent la possibilité d’acheter une nouvelle moustiquaire, cette fois pour 2 $. Quiconque a lu les livres d’Easterly s’attend à ce que les gens du groupe « gratuit » résistent à l’idée de payer, ayant été habitués à être gâtés. Cela semble une théorie plausible. Mais il manque quelque chose de crucial : des preuves. Les personnes qui avaient reçu les moustiquaires gratuitement étaient en réalité deux fois plus disposées à acheter un nouveau filet que celles qui avaient payé 3 $ la première fois.
« Les gens ne s’habituent pas aux distributions gratuites », remarque Duflo succinctement. « Ils s’habituent aux moustiquaires. »»
C'est marrant parce que je viens de le lire.
Mylo En réponse à Babar Ver correcteur
Thiche En réponse à Babar Colonel Chat-Ver
Biskouaz En réponse à Babar Asticot
Henry_Hill Ver macht addikkkt
cocu Lombric Shaolin
john5 En réponse à cocu
cocu En réponse à john5 Lombric Shaolin
Thiche En réponse à cocu Colonel Chat-Ver
Et sinon, ... tu serais prêt à mettre combien dans ce projet ? Comme ça, à brûle-pourpoint ? Plus au moins ?
Mousse Vermisseau
BonPublic En réponse à Mousse Vermisseau
doomy En réponse à BonPublic Lombric Shaolin
sandrine65100
Thiche En réponse à sandrine65100 Colonel Chat-Ver
desBranchies En réponse à Thiche Vermisseau
Le-dodo Lombric
Thiche En réponse à Le-dodo Colonel Chat-Ver
Tu fais moins le malin maintenant, hein ?!
Le_pere_cepteur En réponse à Thiche Vermisseau
Ca sent pas bon Thiche, je pense qu'il vont aussi adopter un de tes fdp tant chéris comme temoin. ;)
Les collègues vont surveiller cela de très près!
MafioZo En réponse à Thiche Vermisseau
Le-dodo En réponse à Thiche Lombric
Kudsak Vermisseau
:)