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Salutation à mes chers petits collègues lombrik! (je peux aussi vous le faire en elfique )
Bientôt, ou dans un futur relativement proche, je devrais réciter un poème devant ma classe, un poème que j'aurais choisis selon ma convenance, et c'est l'objet de ce post.
En fait, je recherche l'oeuvre d'un poète très célèbre de préférence, qui aurai comme sujet la mélancolie, durant le mal du siècle si possible.
J'ai cherché sur Google, mais en vaint, mes références sont vraiment très très pauvre.
Je recherche donc un poème qui parlerai de mélancolie durant le mal du siècle, poème romantique préférable en fait. Un poème qui contiendrait beaucoup d'images et où l'on sentirai vraiment ce qu'a vécu l'écrivain.
J'veux du mekton qui s'est suicidé après l'avoir griffoné koi!
J'ignore si je me fais comprendre, je ne suis pas un expert en poésie, mais bon, c'est vraiment ce type de poème que j'aimerais réciter devant ma classe.
Merci d'avance.
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Charles
BAUDELAIRE
Spleen
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Les Fleurs du Mal, 1857
Dernière modification par le-long-brick (07.10.2007 19:37:03)
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Le lac
Alphonse de LAMARTINE (1790-1869)
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.
" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
The problem with the world is that the intelligent people are full of doubts while the stupid ones are full of confidence.
Charles Bukowski
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Ah le 2e à réciter par coeur il va être coton.
Dyslexics have more fnu
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Effectivement, Le Lac n'est pas réputé pour sa brieveté
J'ai celui-là qui est peut-être adapté sinon, mais j'étais pas une bête en français donc je suis pas certain qu'il te conviendra :
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise LABÉ (1524-1566), Sonnets VIII
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Louise LABÉ (1524-1566)
Le romantisme au XVIème siècle, c'est plus qu'original, c'est... Kwellien!
EL DESDICHADO
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Gérard de Nerval, (...et lui, il s'est vraiment suicidé en plus!)
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Kwell a écritLouise LABÉ (1524-1566)
Le romantisme au XVIème siècle, c'est plus qu'original, c'est... Kwellien!
Bah on ne sait pas si il cherche du romantisme de style ou d'époque.
The problem with the world is that the intelligent people are full of doubts while the stupid ones are full of confidence.
Charles Bukowski
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Kwell a écritLouise LABÉ (1524-1566)
Le romantisme au XVIème siècle, c'est plus qu'original, c'est... Kwellien!
Bweurf, j'ai bien dit que c'était pas forcément adapté, mais c'est juste que je trouvais ça adapté au sujet de la mélancolie ^^.
Et puis j'avais même pas lu qu'il préférait un poète romantique, m'enfin vu le sujet c'est assez logique
Sinon, Baudelaire c'est sûr que c'est une référence niveau romantisme/spleen de toute façon.
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Ca aussi, c'est long, mais si tu veux de la mélancolie(étymologiquement=bile noire), tu es servi:
Théodore de Banville, Le Stigmate
Une nuit qu'il pleuvait, un poète profane
M'entraîna follement chez une courtisane
Aux épaules de lys, dont les jeunes rimeurs
Couronnaient à l'envi leur corbeille aux primeurs.
Donc, je me promettais une femme superbe
Souriant au soleil comme les blés en herbe,
Avec mille désirs allumés dans ces yeux
Qui reflètent le ciel comme les bleuets bleus.
Je rêvais une joue aux roses enflammées,
Des seins très à l'étroit dans des robes lamées,
Des mules de velours à des pieds plus polis
Que les marbres anciens par Dypoene amollis,
Dans une bouche folle aux perles inconnues
La Muse d'autrefois chantant des choses nues,
Des Boucher fleurissants épanouis au mur,
Et des vases chinois pleins de pays d'azur.
Hélas! qui se connaît aux affaires humaines?
On se trompe aux Agnès tout comme aux Célimènes:
Toute prédiction est un rêve qui ment!
Ainsi jugez un peu de mon étonnement
Lorsque la Nérissa de la femme aux épaules
Vint, avec un air chaste et des cheveux en saules,
Annoncer nos deux noms, et que je vis enfin
L'endroit mystérieux dont j'avais eu si faim.
C'était un oratoire à peine éclairé, grave
Et mystique, rempli d'une fraîcheur suave,
Et l'oeil dans ce réduit calme et silencieux
Par la fenêtre ouverte apercevait les cieux.
Le mur était tendu de cette moire brune
Où vient aux pâles nuits jouer le clair de lune,
Et pour tout ornement on y voyait en l'air
La Melancholia du maître Albert Dürer,
Cet Ange dont le front, sous ses cheveux en ondes,
Porte dans le regard tant de douleurs profondes.
Sur un meuble gothique aux flancs noirs et sculptés
Parlant des voix du ciel et non des voluptés,
Souriait tristement une Bible entr'ouverte
Sur une tranche d'or ouvrant sa robe verte.
Pour la femme, elle était assise, en peignoir brun,
Sur un pauvre escabeau. Ses cheveux sans parfum
Retombaient en pleurant sur sa robe sévère.
Son regard était pur comme une primevère
Humide de rosée. Un long chapelet gris
Roulait sinistrement dans ses doigts amaigris,
Et son front inspiré, dans une clarté sombre
Pâlissait tristement, plein de lumière et d'ombre!
Mais bientôt je vis luire, en m'approchant plus près
Dans ce divin tableau, sombre comme un cyprès,
Dont mon premier regard n'avait fait qu'une ébauche,
Aux lèvres de l'enfant le doigt de la débauche,
Sur les feuillets du livre une tache de vin.
Et je me dis alors dans mon coeur: C'est en vain
Que par les flots de miel on déguise l'absinthe,
Et l'orgie aux pieds nus par une chose sainte.
Car Dieu, qui ne veut pas de tare à son trésor
Et qui pèse à la fois dans sa balance d'or
Le prince et la fourmi, le brin d'herbe et le trône,
Met la tache éternelle au front de Babylone!
Février 1841.
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T'as droit aux notes, zerodez ?
Dyslexics have more fnu
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Ca aussi, c'est long, mais si tu veux de la mélancolie(étymologiquement=bile noire), tu es servi:
Théodore de Banville, Le Stigmate
Une nuit qu'il pleuvait, un poète profane
M'entraîna follement chez une courtisane
Aux épaules de lys, dont les jeunes rimeurs
Couronnaient à l'envi leur corbeille aux primeurs...
(j'abrège la citation ^^') T'as décidé de l'achever? Si c'est urgent je vois pas comment il va réussir à tout connaître.
Moi je suis pas une flèche dans la connaissance de poèmes mais y'a ce site http://www.poesies.net les poèmes sont classés par époque ou par catégories ou contexte c'est bien fichu avec un peu de chance tu y auras ton compte
EDIT:
T'as droit aux notes, zerodez ?
J'espère pour lui
Dernière modification par el rey de sus nalgas (07.10.2007 20:37:58)
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J'en ai un très très bien, si tu veux (du type, tu as envies de te suicider après, de dire merde à la vie et de pleurer aussi parce que c'est très très beau). Ca s'appelle Litanies de mon triste coeur, il a été écrit par l'écrivain franco-uruguayen Jules Laforgue (1860-1887) et mis en musique magnifiquement par Casse Pipe.
C'est définitivement une de leurs plus belles chansons, je t'engage à l'écouter en même temps (mais ne pas avoir de médicaments, corde, fenêtre du troisième étage ou autre à côté!). J'adore!
Je ne peux malheureusement te donner que la version 'Casse Pipe' n'ayant pas le texte original de Jules Laforgue:
Litanies de mon triste coeur
Mon coeur repu de tout est un vieux corbillard
Que traînent au néant des chevaux de brouillard.
Prométhée et vautour, châtiment et blasphème,
Mon coeur est un cancer qui se ronge lui-même.
Mon coeur est un bourdon qui tinte chaque jour
Le glas d'un dernier rêve en allé sans retour.
Mon coeur est un gourmet blasé par l'espérance
Qui trouve tout hélas! plus fade qu'un lait rance.
Litanies de mon triste coeur
Litanies, litanies...
Mon coeur est un noyé vidé d'âme et d'espoirs
Qu'étreint la pieuvre Spleen en ses mille suçoirs.
Mon coeur est une horloge oubliée à demeure
Qui bien que je sois mort s'obstine à sonner l'heure.
Mon coeur est un ivrogne altéré bien que saoul
De ce vin noir qu'on nomme universel dégoût,
Mon coeur est un terreau tiède, gras, et fétide
Où poussent des fleurs d'or malsaines et splendides!
Litanies de mon triste coeur
Litanies, litanies...
Mon coeur est un cercueil où j'ai couché mes morts...
Taisez-vous, airs jadis chantés, lointains accords!
C'est un feu d'artifice enfin qu'avant la fête
Ont à jamais trempé l'averse et la tempête.
Litanies de mon triste coeur
Litanies, litanies...
Litanies, litanies...
Mon coeur est un tyran morne et puissant d'Asie,
Qui de rêves sanglants en vain se rassasie.
Mon coeur est un infâme et louche lupanar
Que hantent nuit et jour d'obscènes cauchemars.
Mon coeur.... Ah! pourquoi donc ai-je un coeur? Ah! pourquoi
Ma vie et l'Univers? la Nature et la Loi?
Litanies de mon triste coeur
Litanies, litanies...
'Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.' (Etienne de La Boétie)
'Soyez réaliste, demandez l'impossible' (Ernesto Guevara)
'Bien heureux les langues de p****.'(Jésus - Le Troisième Evangile selon St Emilion, verseZ 8.6)
Smile, you're on CCTV!
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Merci pour vos réponses, ça fait plaisir!
En effet, il m'est impossible de prendre des notes, et si j'ai un "trou", j'ai direct en dessous de la moitié.
Je prendrais donc les poèmes les plus cours, par simple facilité.
Ceci dit, j'aime beaucoup le courant romantique, je vais me faire une joie de lire tout ça demain (ouaih, il est tard...).
El rey de sus nalgas => Merci pour ton site, je le met illico dans mes favoris
Logiquement je dois prendre des poèmes "récent" (style XX a XXIème S), mais je les trouve un peu dénué de quelque chose que j'apprécie beaucoup dans les poèmes dont les auteurs n'ont pas connus la TV, la radio et tout le bazar (je me comprends hein).
Amicalement, cf. pseudo.
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Jules Laforgue (1860-1887)
Litanies de mon triste coeurMon coeur repu de tout est un vieux corbillard...
Litanies, litanies...
Très beau ça Ced, merci! Je ne connaissais de lui que ceci, plein d'ironie plus ou moins amère:
Laforgue – Complainte de l’oubli des morts
Mesdames et Messieurs,
Vous dont la mère est morte,
C’est le bon fossoyeux
Qui gratte à votre porte.
Les morts
C’est sous terre ;
Ça n’en sort
Guère.
Vous fumez dans vos bocks,
Vous soldez quelque idylle,
Là-bas chante le coq,
Pauvres morts hors des villes !
Grand-papa se penchait,
Là, le doigt sur la tempe,
Sœur faisait du crochet,
Mère montait la lampe.
Les morts
C’est discret,
Ça dort
Trop au frais.
Vous avez bien dîné,
Comment va cette affaire ?
Ah ! les petits mort-nés
Ne se dorlotent guère !
Notez, d’un trait égal,
Au livre de la caisse,
Entre deux frais de bal :
Entretien tombe et messe.
C’est gai,
Cette vie ;
Hein, ma mie,
Ô gué ?
Mesdames et Messieurs,
Vous dont la sœur est morte,
Ouvrez au fossoyeux
Qui claque à votre porte ;
Si vous n’avez pitié,
Il viendra (sans rancune)
Vous tirer par les pieds,
Une nuit de grand lune !
Importun
Vent qui rage !
Les défunts ?
Ça voyage....
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Jules Laforgue, ses Complaintes sont pas mal ! (l'a inventé le poème conversation).
Sinon t'as Le coeur supplicié de Rimbaud. C'est pdt la période romantique, c'est lyrique (parle de lui) et c'est plutot court avec des vers qui se répètent, donc facile à mémoriser. Par contre c'est pas vraiment le meme romantisme que Baudelaire ou Nerval.
Le Cœur supplicié.
Mon triste cœur bave à la poupe ...
Mon cœur est plein de caporal!
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste cœur bave à la poupe...
Sous les quolibets de la troupe
Qui lance un rire général,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur est plein de caporal!
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l'ont dépravé;
À la vesprée, ils font des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques;
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé!
Ithyphalliques et pioupiesques,
Leurs insultes l'ont dépravé.
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé?
Ce seront des refrains bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques!
J'aurai des sursauts stomachiques
Si mon cœur triste est ravalé!
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé?
Juin 1871
si tu veux une explication (au cas ou ton prof te poserais des questions) : http://abardel.free.fr/petite_anthologie/le_coeur.htm (pour une explication simple et courte, et http://abardel.free.fr/petite_anthologi … norama.htm pour une plus poussée.
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L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus "
Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
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Merci pour vos poèmes, ça fait plaisir à lire tout ça!
Finalement, je vais prendre celui de Louise LABÉ (1524-1566), Sonnets VIII, posté par Kwell. C'est simplement un des plus cours et facile à réciter, et surtout, un des plus facile à comprendre, l'interêt est également de distraire la classe, si certains poèmes sont bourré d'images, ils n'en restent pas moins incompréhensible tellement l'émotion est forte!
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ce topic m'a donné envie de me remettre à lire des poéme... Je vous remercie même si à la base c'était pas l'objectif ^^
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Il fallait le dire que tu voulais du court; voici le plus bref de la langue française, mais sans doute pas le plus romantique:
Titre= Pourquoi j'écris
Texte= Parce que...
Jacques Prévert
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