Combattre le mal par le mal

Les amis,

Vous l'aurez remarqué sans peine, notre sanctuaire est régulièrement envahi par une horde de barbares provenant d'une civilisation antique. Ces barbares, non sans une certaine aptitude à sans cesse repousser les limites de l'immonde, nous attaquent sans relâche en postant moultes vidéos au contenu infect et insoutenable, j'ai nommé, le rap amateur.

Bien qu'émanant au départ d'une démarche visant la reconnaissance de leur espèce, ces attaques échouent toujours - pour diverses raisons, et ces ostrogoths primitifs s'achoppent à nous sensibiliser à leur art ancestral. Or, voyant que la transmission de leurs coutumes s'enlise de part - entre autre - une incompatibilité de mœurs, et leurs limites cognitives empêchant toute réflexion poussée, ces frustes béotiens persévèrent sans prendre en compte l'impossibilité de communication entre leur espère et la nôtre.

Partant de ce postulat, j'ai, en toute humilité, eu l'idée de proposer à ces ignobles philistins un médium, un canal de communication qui, bien qu'unilatéral par essence, permettra de leur transmettre notre position au regard de leurs multiples tentatives de contact. Ce canal, je l'ai nommé, le rap amateur. Vous remarquerez que ce canal, tout comme l'affliction que nous subissons, portent la même dénomination, ce qui est gage - en tous cas je l'espère - d'une compréhension naturelle et d'une assimilation primale, au niveau du cerveau reptilien lui-même, chez ces incultes.

Cependant, n'ayant malheureusement pas tous les moyens de mes ambitions, je fais appel à vous, chers vers, afin de mener à bien cette démarche d'échange et d'éducation. J'espère trouver en notre communauté divers créateurs et autres artistes afin de réaliser cette tâche.

J'ai d'ores et déjà composé un ersatz de morceau "rap", avec son lot de gimmicks éculés, son absence totale et assumée de style, dont voici les premières strophes.

Hanhan hey, hanhan hey, Hanhan, hanhan, L-L-B représente ouais

REFRAIN:

On est des fous (ouais), on est des fous (ouais), sur la vie d'ma mère on est des fous on est des fous (ouais).

On t'cherche des poux (ouais), t'vaux pas un clou (ouais), t'as pas de voix t'as pas de style t'es not'joujou (ouais)

COUPLET

Tu crois qu't'as la classe et, t'as dégoté ton blaze et, tes potes t'font la passe mais, tT'es juste un gros naze ouais.

Tu crois qu't'as du style et, tu t'pointes là tranquille mais, t'as oublié qu'ici mec, c'est un milieu hostile ouais.

Bien évidemment, tout ceci est sujet à modification. Celà dit, je pense déjà avoir assez de matière pour demander de l'aide dans ces différents sujets.

Dans un premier temps, je cherche un créateur musical (un "beatmaker" dans le jargon de nos ennemis) capable de créer une mélodie simple et répétitif qui servira de fond sonore durant l’éructation de ces quelques vers.

Je cherche également des contributeurs textuels, dont la tâche sera de proposer des rimes ou des thèmes à aborder (en rapport avec le sujet qui nous occupe).

Je cherche aussi des "chanteurs", ou plutôt devrai-je dire des éructeurs, équipé d'un matériel décent afin de procédé à l’enregistrement des différentes sections du projet. Il va de soi que ce poste est dit "sensible", puisque la qualité de la captation doit être au rendez-vous. Pour le reste, si vous mâchez vos mots, si vous zozotez, ma foi... 

Finalement, et si la réponse est suffisamment positive, il sera possible d'envisager le recrutement d'un réalisateur, de quelques acteurs et figurants afin de transmettre, en plus de la piste sonore, une capsule vidéo servant de médium visuel, permettant ainsi de transmettre non seulement une empreinte auditive mais aussi une captation vidéographique dont l'unique but sera d'atteindre le fond du cortex cérébrale de la cible, assurant ainsi une compréhension pleine de la philosophie de notre domaine.

Ces différentes personnes, hormis le concepteur musical, devront idéalement se situer dans la province de Liège, et être assez grande pour pouvoir se déplacer à droit ou à gauche, selon les paysages repérés et sélectionnés pour ce court-métrage.

Voilà.

En vous remerciant,

d'Habrelin